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Qu'est ce que désirer . ?

Publié le 27/02/2005

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Quoique ce concept n'a cessé d'évoluer et pris de multiple sens chez Lacan, ce dernier a formulé le concept de l'objet a, et qui au moins un moment dans sa théorie, signifiait cet objet du désir tel que le sujet ignore toujours en vérité sa véritable nature.             Mais pourquoi l'homme ne viserait-il pas ce qu'il désire réellement ? On peut se servir ici de la distinction lacanienne entre plaisir et jouissance, la seconde n'est pas une intensification quantitative du premier, elle est d'un autre ordre, elle est insupportable pour le sujet parce que trop forte, elle est l'occasion d'une souffrance. Le plaisir (par quoi il faut entendre la jouissance quotidienne) est un état de compromis : la Loi (c'est-à-dire une sorte de surmoi) commande en effet au sujet de jouir le moins le possible, la jouissance n'est donc jamais réellement visée, le sujet doit se contenter de composer avec le plaisir.             C'est peut-être parce que le sujet s'interdit à lui-même sa propre jouissance que l'obtention de l'objet du désir ne coïncide jamais avec un état d'apaisement mais ne fait que reconduire le manque. Mais ce défaut inhérent à la conduite de l'homme n'est pas une contingence psychique, elle est bien plutôt révélatrice de l'essence même de l'homme. On peut commencer par remarquer que la vie n'est possible que dans l'épreuve d'un écart entre soi et son milieu, c'est ce que Bichat dit à sa manière en faisant s'opposer l'organique à l'inorganique, la mort correspondant à coïncidence du vivant avec son milieu.   III- Le désir comme révélateur de l'essence de l'homme.               La leçon physiologique de Bichat, profession d'un vitalisme selon lequel le vivant est donc se qui résiste à toute absorption ou réduction à l'état inorganique de son milieu, peut-être transposé sur un plan existentiel, c'est en quelque sorte ce que fait Sartre dans L'être et le néant. Sartre distingue l'en soi du pour soi.

 Le désir est une expérience singulière, qui semble être, pour le sujet désirant, l’épreuve d’une constante frustration. En effet, à l’inverse de ce qui se passe pour le besoin, le désir n’est pas comblé par l’obtention de l’objet qu’il vise, ce dernier semble bien davantage servir de relais pour le désir qu’il n’en assouvit le manque. Autrement dit le sujet désirant est comme victime d’un aveuglement : il est attiré non par quelque objet susceptible de le combler mais par cela même qui entretient le manque qu’il éprouve. La satisfaction réelle et définitive du désir n’est-elle pas en droit improbable ? Nous verrons que ce paradoxe : être animé par une visée dont le remplissement est pourtant sans efficacité, n’est pas une attitude contingente et absurde mais en accord avec l’essence même de l’homme. 

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