Quels rapports peut-on établir entre usage de la main et l'intelligence ?
Publié le 31/10/2010
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Introduction. — L'importance des sens et de leurs organes a été connue de très bonne heure. L'un des plus anciens philosophes grecs, Anaxagore, écrit : L'homme est intelligent parce qu'il a une main
«
psychologique un rôle capital qu'Anaxagore a merveilleusement mis en lumière.
Il est naturel qu'aujourd'hui lapédagogie attache une grande importance à l'éducation des deux mains.
[Introduction]
« L'intelligence, écrit Bergson dans L'Évolution créatrice, est caractérisée par la puissance indéfinie de décomposersuivant n'importe quelle loi et de recomposer suivant n'importe quel système.
» Elle se présente donc d'abord commeune faculté active et consciente d'adaptation aux situations les plus variées et les plus complexes.
La technique,quant à elle, est l'ensemble des procédés que l'homme met en oeuvre pour réaliser certains résultats déterminés.Nous allons voir comment, à travers ses différents développements, la technique apparaît comme la révélation del'intelligence humaine.
[I.
La technique humaine comme moyen d'adaptation de l'homme à la nature]
L'animal est caractérisé par son instinct, c'est-à-dire un ensemble d'activités héréditaires, propres à toute uneespèce et directement adaptées à des buts (reproduction, survie, défense...).
L'homme est dépourvu de touteaptitude instinctive, il apparaît même à sa naissance au sein de la nature comme « le plus faible et le moinsintelligent des animaux », disait Jean Itard.
Tandis que l'animal possède dans ses aptitudes naturelles tout ce qui luipermettra de se protéger, l'homme apparaît bien démuni face à la nature.
Il doit donc par son intelligence trouver lesmoyens qui lui permettront de s'adapter à un environnement qui lui est le plus souvent hostile.On peut dire que c'est la technique qui fournit à l'homme l'ensemble de ces moyens.
Ce qui caractérisespécifiquement la technique humaine est le fait qu'elle est consciente tandis que l'activité animale s'effectue sansréflexion.
Le travail est de prime abord un acte qui se passe entre l'homme et lanature.
L'homme y joue lui-même vis-à-vis de la nature le rôle d'unepuissance naturelle.
Les forces dont son corps est doué, bras etjambes, tête et mains, il les met en mouvement, afin de s'assimiler desmatières en leur donnant une forme utile à sa vie.
En même temps qu'ilagit par ce mouvement sur la nature extérieure et la modifie, il modifiesa propre nature, et développe les facultés qui y sommeillent.
Nous nenous arrêterons pas à cet état primordial du travail, où il n'a pas encoredépouillé son mode purement instinctif.
Notre point de départ c'est letravail sous une forme qui appartient exclusivement à l'homme.
Unearaignée fait des opérations qui ressemblent à celles du tisserand, etl'abeille confond par la structure de ses cellules de cire l'habileté deplus d'un architecte.
Mais ce qui distingue dès l'abord le plus mauvaisarchitecte de l'abeille la plus experte, c'est qu'il a construit la celluledans sa tête avant de la construire dans sa ruche.
Le résultat auquel letravail aboutit, préexiste idéalement dans l'imagination du travailleur.Ce n'est pas qu'il opère seulement un changement de forme dans lesmatières naturelles ; il y réalise du même coup son propre but dont il aconscience, qui détermine comme loi son mode d'action, et auquel ildoit subordonner sa volonté.
Marx.
Ce passage est extrait du livre I du Capital, dans lequel Marx étudie le développement de la société capitaliste.
Il s'agit ici de montrer en quoi le travail est spécifiquement humain, c'est-à-dire propre à l'homme.Marx caractérise d'abord le travail comme une action par laquelle l'homme donne forme utile à la matière.
Cetteaction est une transformation par laquelle il « s'assimile » les matières naturelles, c'est-à-dire leur imprime sa marqueen les façonnant de telle sorte qu'elles répondent, sous forme d'objets, aux besoins de son corps.À ce niveau, rien ne vient pourtant encore distinguer le travail de l'homme de celui des animaux et notamment desinsectes qui, eux aussi, comme l'araignée ou l'abeille, transforment la matière et lui impriment leur marque.C'est pourquoi Marx doit préciser que cette définition donne simplement à l'homme le rôle d'une « puissance naturelle», au même titre que n'importe quel être vivant.
Cette définition est donc insuffisante et il s'agit de la dépasser sil'on veut montrer que l'homme seul connaît la dimension authentique du travail.La définition précédente ne ne nous livrait, en effet, qu'un « état primordial du travail » commun aux animaux et aux.
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