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Quelles sont les conditions d'une science de l'histoire ?

Publié le 25/03/2004

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histoire
introduction « L'unique tâche de l'historien est la pure compréhension de ce qui a été et de ce qui est, événements et actions » (Hegel). Cette compréhension peut-elle s'ériger en science ? A quelles conditions ? 1) position du problème* On peut entendre par science de l'histoire :1) un ensemble de connaissances concernant un objet déterminé (le passé), constitué selon une méthode spécifique et sur lequel tous les hommes sont susceptibles de s'accorder ;2) un tel ensemble, mais où les connaissances sont fondées sur des lois, c'est-à-dire sur des relations objectives vérifiables (ainsi que dans les sciences physiques).* La première définition pose le problème de la méthode visant à l'établissement objectif des faits historiques, la seconde pose celui de leur explication, donc de la causalité en histoire. 2) science de l'histoire et philosophie de l'histoire a) La science entendue au sens 1 passe donc par la définition d'une méthode1) de critique historique : l'établissement des faits historiques doit se fonder sur la mise en question de la valeur des documents (indices, témoignages) basée sur :- une critique externe portant sur leur intégrité et leur authenticité ;- une critique interne portant sur leur contenu : problème de la motivation d'un témoignage, des distorsions qu'il opère et des fabulations. Un témoignage pourra être retenu s'il concorde avec d'autres dont il est indépendant.2) de synthèse historique, autorisant la compréhension d'un ensemble de faits. Cette méthode doit définir, s'il est possible, des critères permettant de déterminer les faits significatifs et de les regrouper afin de les interpréter. Mais existe-t-il une méthode pour élaborer une synthèse scientifique ?
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« c) L'appel au hasard• Thèse de Cournot : conciliation de l'ordre et du hasard.— Il existe dans le monde des phénomènes ordonnés, des systèmes, mais le monde n'est pas un système.— A côté de ces systèmes gouvernés par des lois (économiques, sociologiques, etc.), il existe des accidents dus auhasard, qui est un désordre ou une absence d'ordre, c'est-à-dire l'intersection de séries causales de phénomènesindépendants.

Chacune de ces séries obéit à un déterminisme rigoureux, mais leur rencontre échappe à toute loi.Ex.: influence des phénomènes naturels sui une collectivité, rôle des grands hommes, etc.— Cependant il existe un ordre historique enchaînant les singularités du hasard.

Le hasard conçu comme un désordren'agit que par rapport à l'ordre.

Il n'est qu'une cause occasionnelle déclenchant des événements par ailleursdéterminés par des causes profondes (l'assassinat de Sarajevo est le prétexte d'un conflit inévitable).

Les accidentsse compensent et disparaissent dans un système. • Critique de cette thèse– L'attribution ou non d'un événement au hasard ne dépend-elle pas du point de vue adopté par l'historien ?L'assassinat de l'archiduc est le terme d'une série (activité des révolutionnaires serbes, panslavisme).

La diplomatieautrichienne dans les Balkans constitue une autre série, de même celle de la Russie et de l'Allemagne.

Mais d'autrepart, si l'on considère la guerre dans le prolongement de la politique européenne, on pourrait y voir l'achèvementd'un système.

Selon l'optique, le même événement apparaît ou non comme fortuit » (R.

Aron).– Comment peut-on s'assurer qu'il y a phénomène de compensation pour les accidents ? Si la Première Guerremondiale avait eu lieu lors de la crise de 1911, l'issue en aurait-elle été la même ?– Si, avec Cournot, l'on fait du hasard la caractéristique de l'historique en tant que tel, comment une successiond'événements fortuits peut-elle constituer une histoire, celle-ci impliquant un avenir orienté ?– Ainsi l'idée de hasard en histoire, conçu comme un rapport d'intersection entre des séries indépendantes semble-t-elle peu opératoire et insatisfaisante, et ce parce que l'histoire humaine ne se laisse pas résoudre en termes derapports.d) Des philosophies de l'histoireDans ces conditions, il apparaît que l'historien sera inévitablement appelé à choisir les faits pour expliquer le coursde l'histoire : or ce choix ne saurait être indépendant de tout présupposé idéologique, et l'application du principe decausalité masquera toujours plus ou moins une philosophie de l'histoire. conclusion Si la visée de l'histoire est de recenser les événements, alors l'histoire est en un sens une science ; mais elle n'estplus qu'un catalogue de faits, pure érudition Si elle veut les interpréter et dégager les lois qui président à leurapparition, alors peut-elle être autre chose qu'une connaissance relative et idéologiquement orientée ?. »

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