Quelles relations y a-t-il entre les faits psychiques et les faits physiologiques ?

Intro. — De tous côtés, ceux qui se préoccupent des destinées du pays proclament la nécessité, pour les Français, de se ressaisir, de prendre conscience de leurs responsabilités et de se mettre à l'oeuvre avec un esprit nouveau. Mais pour opérer cette conversion qui nous est demandée, nous devons nous connaître. « On ne commande à la nature qu'en lui obéissant », d'après BACON. Ce principe est vrai de la nature humaine comme de l'autre : pour se convertir, il faut se conformer aux lois de son activité et on ne peut s'y conformer sans les connaître. Or, une grande loi de l'homme, c'est le lien étroit qu'il y a entre le physique et le moral, les faits psychiques et les faits physiologiques. Nous allons tâcher de préciser ces relations. I. Tout d'abord, il y a entre les deux séries de faits d'étroits rapports de causalité : d'une part, le physique influe sur le moral, et d'autre part, le moral influe sur le physique. A. L'action de l'organisme sur le psychisme est connue du vulgaire : la science n'a fait que préciser divers modes de cette action. a) L'observation commune nous l'apprend, toute notre activité mentale dépend de conditions organiques : il est pénible de se livrer à un travail intellectuel difficile pendant la digestion ou après une course qui a épuisé; « dans les hôpitaux ou les asiles d'enfants débiles ou nerveux, les querelles, la désobéissance, les révoltes, sont la règle des jours d'orage » : notre attitude physique et en particulier un visage ferme sont comme l'armature de la volonté...