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Quelles relations peut-on faire entre le discours religieux, le discours scientifique et le discours philosophique ?

Publié le 27/02/2005

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discours

PHILOSOPHIE (gr. philo, désirer; sophia, savoir) Étymologiquement, « amour de la sagesse ». Cependant, la sagesse n'étant qu'un art de vivre, la définition commune de la philosophie comme sagesse" est critiquable. En effet, sophia désigne en fait moins un savoir empirique adapté à la conduite de la vie qu'un savoir abstrait. En ce sens, la philosophie est essentiellement élévation de la pensée, théoria, contemplation. Cependant, comme l'indique l'allégorie de la caverne de Platon, le philosophe ne quitte le monde sensible que pour y redescendre, puisqu'il lui revient de gouverner la cité idéale. S'il s'agit de s'exercer à l'abstraction, il faut ne pas s'y perdre. Or, si la philosophie ancienne reste encore marquée par l'opposition de la contemplation (théoria) et de l'action (praxis"), la philosophie moderne est plutôt soucieuse d'abolir cette distinction, comme le signale le projet cartésien de « nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature ». Elle cesse alors d'être un savoir désintéressé pour se mettre au service de la construction d'un monde régi par la science". Du coup, elle risque ou bien de devenir une spécialité comme les autres, ou bien, refusant cette spécialisation, de passer pour une activité dilettante réservée à quelques dandys de la pensée. Telle est l'aporie du philosophe contemporain : rester un généraliste sans sombrer dans l'insignifiance. Dès lors, pour éviter ce piège, la philosophie doit affirmer son sérieux par la prudence d'un jugement née de l'accumulation du savoir. Elle devient ainsi histoire de la philosophie, non pas connaissance érudite des doctrines, mais plutôt éveil de la pensée à elle-même à partir de ce qu'ont pensé les autres. Le développement de la philosophie peut alors se comprendre comme celui de la vérité à travers les différents moments nécessaires à son déploiement. Cette définition dialectique, proposée par Hegel, permet de saisir la nécessité rationnelle qui gouverne l'histoire de la philosophie : le philosophe est fils de son temps, et comme ceux d'hier, il lui revient de répondre aux besoins de son époque. La philosophie ne se réduit donc pas à ses oeuvres qui sont comme les tombeaux de la philosophie passée : elle est essentiellement vivante dans l'activité présente de penser, qu'exprime magnifiquement tout enseignement où le maître, à la manière de Socrate, requiert la participation du disciple.

RELIGION (lat. religare, relier, attacher)

La religion est, selon son étymologie, un lien ou une mise en relation : elle relie les hommes à plus haut qu'eux, à une puissance qui les dépasse infiniment, les transcende. Ainsi, la religion semble s'opposer à la société, qui est le lien des hommes entre eux. L'homme serait donc à la fois social et religieux, ce double lien pouvant engendrer des conflits comme en témoigne l'histoire de la chrétienté occidentale qui a vu souvent s'affronter l'autorité politique, représentant la société, et l'autorité sacerdotale, représentant la religion. Cependant, le monde antique se caractérisait plutôt par une indistinction entre lien social et lien religieux : pour un Athénien du Ve siècle, la religion n'est pas une affaire privée, mais le signe de son appartenance à la communauté. Aucun lien personnel ne l'attache à un Dieu , les cultes divins étant d'abord des cultes publics. Il faut donc distinguer la religion grecque, qui est une religion sociale, puisque dans sa religion chaque cité s'adore elle-même et magnifie ses vertus, de la religion chrétienne qui suppose avant tout une relation personnelle à Dieu . Or, comme le souligne Hegel, une religion qui se définit strictement par le lien social ne peut prétendre à l'universalité. Ainsi, la multiplicité des dieux grecs les conduit à se combattre et à se haïr comme le feraient des hommes. Hegel évoque alors l'« oubli comique de leur nature éternelle », et conclut que le vrai sentiment religieux ne peut se retrouver dans cette forme de religion sociale. La vraie religion serait donc le christianisme, religion de l'homme libre, qui sépare nettement lien social et lien religieux. Parce que Jésus dit tu à tout homme, abstraction faite des liens sociaux dans lesquels il est pris, la religion chrétienne « rend à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu ».

PEUT-ON : Ce genre de sujet interroge sur la capacité, la faculté, la possibilité de faire ou de ne pas faire quelque chose, d'être ou de ne pas être. Il faudra distinguer la possibilité technique et la possibilité morale.

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