Devoir de Philosophie

Quelles réflexions vous suggère cette remarque de Paul Valéry :« CHAQUE HOMME SAIT UNE QUANTITÉ PRODIGIEUSE DE CHOSES QU'IL IGNORE QU'IL SAIT. SAVOIR TOUT CE QUE NOUS SAVONS ? CETTE SIMPLE RECHERCHE ÉPUISE LA PHILOSOPHIE ». ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

philosophie
Pour Socrate, le savoir philosophique est la conscience d'un non-savoir : « je ne sais qu'une chose, c'est que je ne sais rien ». Arislolr. en revanche, identifiera la philosophie à un savoir encyclopédique : « j'appelle philosophe, celui qui, dans la mesure du possible, possède la totalité du savoir ». C'est dire que les relations entre la conscience philosophique et le savoir ont été au cours des temps bien diversement interprétées. Valéry propose de voir dans la recherche philosophique un approfondissement, une prise de conscience lucide de ce que chacun de nous savait déjà, mais obscurément, avant de philosopher : « Savoir tout ce que nous savons ? Cette simple rechet che épuise la philosophie ». Essayons de préciser la nature du savoir — ou du non-savoir — philosophique.
philosophie

« satisfaction d'un savoir médité ou l'humilité d'une ignorance révélée, la réflexion philosophique représentel'accroissement de la conscience et de la lucidité.

Le premier fruit de cet approfondissement réflexif, c'est de nous permettre une vision synthétique, systématique, denotre « savoir » pré-philosophique.

C'est en ce sens que Thibaudet disait : te la philosophie n'est pas la science detout, mais la science du tout.

» Et Valéry lui-même nous confie : « J'appelle philosophe tout homme de quelquedegré de culture qu'il soit, qui essaie de temps à autel de se donner une vue d'ensemble, une vision ordonnée detout ce qu'il sait.

»Mais s'efforcer d'unifier tout notre savoir antérieur à l'éveil philosophique, c'est se situer sur un plan nouveau parrapport à ce savoir, sur le plan du « grund », du fondement.

La réflexion philosophique ne se contente pas derécapituler ce qui est déjà vu.

Elle tente de le justifier, de creuser sous ce savoir pour en mettre au jour lesfondements.A cet égard, une des entreprises philosophiques les plus typiques est celle de Kant.

Pour lui, l'effort philosophiqueconsiste à chercher les fondements d'un savoir préalable.

Kant part de la morale traditionnelle que lui ont enseignéesa mère et les pasteurs piétistes.

Et il se demande : comment fonder solidement cette morale ? Quelles sont lesconditions à priori — c'est-à-dire indépendantes des circonstances et des hasards de l'expérience — qui la rendentvalable ? La recherche critique consiste ici à dégager l'architecture rationnelle de cette morale préalablementdonnée.

De la même façon Kant part de la physique newtonienne et se demande : « A quelles conditions ce savoirest-il fondé ? ».

Et c'est à partir de ce savoir scientifique qu'il met au jour les catégories de l'entendement.On dira que tous les philosophes ne procèdent pas ainsi, que Descartes par exemple, loin de justifiersystématiquement la culture de son temps, commence par la mettre en doute...

Mais ceci n'est qu'une apparence.

Ilsuffit de lire les Méditations pour y retrouver l'héritage théologique de saint Anselme, de saint Thomas.

Le vraiproblème de Descartes, comme celui de Leibniz ou de Spinoza, c'est la confrontation de la culture scolastique avecla grande révolution scientifique qui commence à s'opérer sous leurs yeux.

Le grand événement du XVIIe siècle c'estla naissance de la physique mathématique.

Descartes comme Malebranche, Leibniz ou Spinoza, prennent consciencede cette révolution intellectuelle ; leur réflexion philosophique consiste à en dégager la signification et l'importance,à la situer dans la culture de l'époque.Mais si la philosophie n'est qu'une réflexion seconde sur un savoir préalablement acquis, il semble qu'elle soitcondamnée à rester prisonnière des limites et de la relativité de ce savoir.

Kant ne soupçonne pas que les dogmesde la physique newtonienne seront un jour renversés, que l'austère morale piétiste est relative à une époque et à unmilieu.

Aujourd'hui, la réflexion philosophique est un peu protégée de cette naïveté parce qu'elle a découvert, grâceà Hegel notamment, la dimension historique de la culture.

Nous savons mieux situer dans le temps les expériences etles idées.

Mais à l'égard de la culture contemporaine, nous manquons de recul, exactement comme Descartes ouKant étaient incapables de prendre leurs distances à l'égard du savoir de leur époque.

C'est pourquoi la réflexionphilosophique ne peut prétendre qu'à une lucidité relative.

Elle est elle-même prise dans le cours de cette histoirequ'elle prétend dominer.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles