Quelles réflexions vous suggère cette idée de J.-F. Herschel : « Pour bien observer, il faut une grande étendue de connaissances » ?
Publié le 14/06/2009
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Le sujet ne présente aucune obscurité : l'idée, très nette, affirme la nécessité d'une grande information pour que l'on puisse convenablement observer ; l'auteur ne songe pas à dire qu'on ne saurait observer, sans information préalable, mais il écrit : « bien observer«. Il faudra donc déterminer ce que peut signifier cette expression. La lecture du contexte montrerait que J.-P. Herschel a envisagé surtout la technique d'une observation moderne. —Il songe essentiellement à l'astronomie — et il recherche les conditions de précision et d'exactitude dans l'observation—(Bien remarquer qu'il s'agit de l'acte d'observer, qui se retrouve aussi bien sous la forme de l'expérimentation, et non seulement de l'observation des faits naturels). Seulement, et puisqu'on demande quelles réflexions suggère la formule donnée, on devra chercher tout ce que nous avons à mettre sous l'expression: «bien« observer. D'autre part, il y aura lieu, mais secondairement, de préciser le sens de : « une grande étendue de connaissances «. On voit que cela pourrait viser aussi bien les connaissances en de multiples domaines que la connaissance spécialisée. Le problème revient à celui de l'éducation scientifique de tout savant. Mais il n'est pas besoin ici de le traiter à fond, c'est une question d'espèces. L'effort devra porter sur l'idée qu'une information est nécessaire, quel que soit le sens sous lequel on prenne l'expression bien observer «. L'introduction pourrait être fournie, soit par le fait de la résistance de certains savants à des observations nouvelles (par ex. la première attitude de Biot en présence de la découverte du jeune Pasteur), soit par le fait presque universel que les grandes découvertes viennent de savants largement informés. — La première manière entraînerait sans doute plus de difficulté à construire le plan, parce qu'il faudrait aller toute de suite à l'idée de la partialité du savoir et de l'inexactitude qui en résulte, alors qu'il y a aussi une question de richesse dans l'observation, et une question de technique. Nous préférons l'autre début. Plan. — Historiquement, on constate que les découvertes sont habituellement le fait de savants largement informés; elles auraient ainsi, apparemment leur origine en une aptitude acquise à faire ressortir les caractères des choses ou des événements : savoir observer. Herschel note, dans cet esprit, que « pour bien observer, il faut une grande étendue de connaissances. « En quel sens est-il possible d'admettre l'idée ? Est-ce vrai sans conditions ?
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