Quelle signification attribuer à l'expression: "fin de l'histoire" ?
Publié le 10/02/2004
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- 1. En jetant vos idées sur une feuille blanche, vous constaterez certainement que le thème de la fin de l'histoire a été traité au cours par votre professeur, dans le cadre plus général de l'étude du concept d'histoire.
Le matériau premier est donc ici le cours sur l'histoire.
- 2. L'expression contient le mot « fin « dont il faut, par la réflexion sémantique, analyser les sens, ainsi d'ailleurs que le demande expressément la question. Deux d'entre eux sont classiques :
— fin comme terme, — fin comme but.

«
cessation des événements.
La suite des états humains s'arrêterait, soit sous l'effet de quelque autodestruction, soità la suite d'une transformation des conditions naturelles.
En somme, il s'agirait ici de la terminaison du déroulementdes faits humains, essentiellement parce que l'humanité aurait disparu.
Qu'invoquer à l'appui de cette thèse et decette vision première de la fin de l'histoire ? Peut-être le second principe de la thermodynamique, celui de l'entropie(Carnot-Clausius, 1850).
Si le premier principe de la thermodynamique reconnaît en effet en l'énergie une quantitéindestructible, le second principe affirme la dégradation de l'énergie qui se transmute en formes de moins en moinsutilisables.
Ainsi, l'Univers, comme tout système physique, tend spontanément à perdre ses structures et à évoluervers le désordre maximum et vers la dégradation.
Dès lors, parler d'histoire n'aurait plus de sens, puisque l'humanitédisparaîtrait.
« Si le second principe de la thermodynamique décrit correctement le cours des événements — etaucun physicien n'en doute — l'état final de l'univers sera caractérisé par l'absence de tout ce qu'on pourraitappeler organisation ou ordre, une sorte de magma de particules remplirait l'espace et, même pour un esprit quisurvivrait par miracle, il n'y aurait plus d'événements à observer » (Eric Weil).Nous n'examinerons pas immédiatement la valeur de ce thème.
Avant de procéder à cet examen, notons que lacessation de l'histoire et son arrêt peuvent être envisagés en une deuxième acception.
Ici encore, il s'agira de la fincomme terminaison, de la cessation des événements, mais sous un angle plus élaboré et dans une perspectivephilosophique.
b) La terminaison de l'histoire comme avènement de la Cité parfaite
• HegelLa fin de l'histoire, conçue comme terminaison et arrêt, devient, en cettedeuxième acception, achèvement par accomplissement de la Cité parfaite.Ainsi les commentateurs de Hegel entendent-ils généralement la fin del'histoire hégélienne comme l'apparition d'un État serein et raisonnable,mettant un point final au devenir irrationnel.
Évanouis le mal, le négatif et lesconflits ! Au terme de l'évolution, la Cité humaine (parfaite et transparente)coïnciderait avec celle de Dieu.
En effet, toute l'histoire hégélienne sembleconçue comme un progrès, une marche de plus en plus rationnelle, undéveloppement de l'Idée (divine) jusqu'à un stade final où s'apaise enfin letumulte des événements.
• MarxLa fin de l'histoire est généralement comprise sous un angle voisin par lescommentateurs de Marx.
Certes, Marx parle surtout de la fin de la préhistoirehumaine.
Néanmoins, on envisage globalement la « fin de l'histoire » dans laréflexion marxienne comme l'extinction de tout devenir dans une société enfinen harmonie avec elle-même.
Comment penser cette fin de l'histoire ? Lesrapports humains dans la sphère du travail et de la production suscitentperpétuellement des antagonismes et des conflits jusqu'au moment où leprolétariat prend en charge l'histoire.
Dès lors, toutes les contradictions ettous les conflits parviennent à leur résolution.
Une cité parfaite se constitueprogressivement, état dans lequel les volontés des êtres raisonnables s'accordent toutes entre elles.
Telle est la finde l'histoire, âge d'or, fin de la querelle entre l'homme et la nature et entre l'homme et l'homme.Ainsi se conçoit la fin de l'histoire, arrêt de la dialectique historique et des contradictions, marche vers une véritétransparente.
"L'histoire de toute société jusqu'à nos jours est l'histoire de la lutte des classes.
Oppresseurs etopprimés, en perpétuelle opposition, ont mené une lutte ininterrompue, tantôt secrète, tantôt ouverte etqui finissait toujours soit par une transformation révolutionnaire de toute société, soit par la ruinecommune des classes en lutte.
[ ...] Notre époque - l'époque de la bourgeoisie - se distingue cependantpar la simplification des antagonismes de classe.
La société tout entière se divise de plus en plus en deuxvastes camps ennemis, en deux grandes classes diamétralement opposées : la bourgeoisie et leprolétariat." MARX
Marx n'est pas le premier à poser l'existence de classes en lutte à l'intérieur d'une société.
Son originalité consisteplutôt à montrer que les classes sociales ne sont déterminées que par le rôle qu'elles jouent dans les rapports deproduction.
là se trouve la véritable origine des changements sociaux, politiques et juridiques.
Problématique.
L'histoire de toute société se confond avec l'histoire de la lutte des classes sociales qui la composent.
Les rapportsde production déterminent entre les classes sociales des intérêts contradictoires, sources de luttes incessantes,ouvertes ou cachées.
Ces luttes permettent notamment d'expliquer le passage de la société féodale à la sociétécapitaliste.
Enjeux.
Selon Marx et Engels, l'histoire a un sens dans la mesure où elle conduit à l'abolition des classes sociales, par lavictoire du prolétariat sur la bourgeoisie.
Cela dit, on a souvent oublié que Marx, pour sa part, voulait avant tout.
»
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