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Quelle méthode faut-il appliquer à l'étude de l'histoire de la Philosophie ?

Publié le 17/06/2011

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histoire

1. Au premier coup d'oeil, l'histoire de la philosophie ne présente qu'une succession considérable de philosophes et de systèmes. Les vies de ces philosophes et les systèmes qu'ils ont produits sont des faits qui servent de premières données à la nouvelle science dont il s'agit, comme les phénomènes de la nature sont les premières données des sciences physiques, comme les définitions abstraites sont les premières données des sciences mathématiques, etc. La description exacte et fidèle de ces faits est donc la base de l'histoire de la philosophie. Elle se compose de la biographie des philosophes et de l'exposition des systèmes. 2. Cette première partie serait un travail de pure curiosité, s'il ne préparait à un autre plus important, c'est-à-dire l'appréciation des systèmes; reconnaître ce qu'il y a de vrai ou de faux dans un système, voilà évidemment à quoi doit conduire l'étude qu'on en a faite. De là une nouvelle partie, ou la critique des systèmes.

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« avec la méthode d'invention.

Celle-ci doit conduire à des résultats d'abord inconnus; celle-là livre immédiatementces mêmes résultats.Ainsi, dans l'histoire de la philosophie, bien loin de procéder par la biographie et la bibliographie, nous commenceronspar de grandes classifications, et par des appréciations générales qui résultent des travaux faits par les historiensde la philosophie11.

Avant tout, il importe de distribuer d'avance tous les systèmes possibles en quelques catégories, fondées elles-mêmes sur les réalités.

Voici d'abord la classification de M.

Cousin, que l'on peut regarder comme un parfait résuméde tous les travaux faits jusqu'à lui sur cette matière.La pensée humaine est le point fondamental dont on s'occupe en philosophie , et l'origine des idées est le problèmequi résume tous les problèmes.

Or, les idées ont une double origine, l'une expérimentale et particulièrement sensible,l'autre rationnelle.

Certains systèmes ont aperçu l'origine expérimentale, s'en sont préoccupés, puis ont totalementnégligé l'autre, ou même l'ont niée.

D'autres ont fait précisément la même chose pour l'origine rationnelle.

Lespremiers sont ce qu'on peut appeler les systèmes empiriques, les seconds, les systèmes idéalistes.12.

Comme les uns et les autres arrivent d'exclusion en exclusion à des contradictions réciproques, et à desassertions qui répugnent à la nature humaine, ils donnent lieu de douter que l'esprit humain puisse prétendre à desconnaissances certaines.

Les systèmes produits sous l'influence de cette défiance sont les systèmes sceptiques.13.

Mais comme il n'est pas dans la nature humaine de s'arrêter dans le doute, d'autres cherchent un remède àcette science faillible; ne le trouvant pas dans la science elle—même, ils le placent dans l'inspiration : ce sont lessystèmes mystiques.

Si une période philosophique va jusqu'au mysticisme, elle ne saurait aller plus loin ; alors ils'opère une révolution ; la direction des efforts de l'esprit humain est changée, et une nouvelle période commence.14.

Les systèmes empiriques et les systèmes idéalistes ont raison en ce qu'ils reconnaissent l'une des deux originesde nos connaissances; ils ont tort en ce qu'ils négligent ou rejettent l'autre.Les systèmes sceptiques ont raison en proclamant l'impuissance des systèmes contradictoires auxquels ilssuccèdent; ils ont tort de conclure de là l'impuissance radicale de l'intelligence humaine.Les systèmes mystiques ont raison contre les systèmes sceptiques, en proclamant que l'homme est fait pour lavérité ; ils ont encore raison quand ils reconnaissent que la vérité est un don d'en haut; mais ils ont tort de croireque l'homme soit incapable d'y atteindre par les efforts réfléchis qu'il fait pour s'élever jusqu'à elle.15.

A cette division simple et féconde, parfaitement vérifiée par l'histoire entière de la philosophie, nous en joindronsune autre, prise d'un point de vue différent.

La précédente est fondée sur des faits purement psychologiques; maisles faits psychologiques ne sont pas les seuls qui puissent fournir un point de départ aux recherches sur Dieu et surl'âme.

Il y a en outre les faits traditionnels, ou la révélation.

Il est vrai, comme nous l'avons remarqué, que lascience qui s'appuie sur la révélation, n'est pas la philosophie proprement dite.

Mais la philosophie proprement ditepeut cependant, si même elle ne doit pas, s'occuper du fait de la révélation, non pour en faire l'étude spéciale, cequi est l'oeuvre de la théologie, mais pour indiquer cette nouvelle source et en discuter les bases, ou pour féconderles notions purement philosophiques par leur contact avec la vérité traditionnelle.

En partant de cette considération,on peut diviser les systèmes philosophiques en deux catégories : les systèmes philosophiques proprement dits, enqui domine la réflexion ou la connaissance de l'âme et de Dieu par la conscience et la raison, et les systèmestraditionnels ou religieux, en qui domine la connaissance de l'âme et de Dieu par la tradition.

Un systèmephilosophique qui nie explicitement la révélation, et qui affirme que la raison est la mesure de toute vérité, se nommedéiste ou rationaliste; et un système traditionnel qui nie la raison et la philosophie, peut se nommer théocratique '.. »

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