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Quelle est la signification du travail dans la vie humaine ?

Publié le 11/01/2004

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HTML clipboard Demander quelle est « la signification de travail dans la vie humaine « n'est pas demander quel est « le sens du mot travail «. L'analyse que nous venons de faire ne répond pas encore à la question que posait l'énoncé, bien qu'elle soit indispensable pour traiter le sujet.  Pour dégager la signification du travail dans la vie humaine il faudrait pouvoir en quelque sorte considérer la vie humaine en elle-même, abstraction faite de ce que le travail peut y introduire comme modification. Il est incontestable que le travail occupe une place importante dans la vie, moins comme une institution qui s'ajouterait aux autres que comme une condition qui transfigure l'ensemble. Peut-être aurons-nous à dire que le travail confère uns finalité à la vie humaine, plus encore, qu'il en constitue la valeur; nous aurons sans doute à employer ces différents termes en analysant ce que l'existence du travail fait de l'être humain.

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« vrai, reconnaît Marx, que l'abeille construit ses cellules avec une incomparable habileté, « mais ce qui distingue dèsl'abord le plus mauvais architecte de l'abeille la plus experte, c'est qu'il a construit la cellule dans sa tête avant de laconstruire dans la ruche.

Le résultat auquel le travail aboutit préexiste idéalement dans l'esprit du travailleur».

Ainsi,l'homme pense son oeuvre avant de la réaliser par le travail.Pour approfondir l'analyse du travail, il faut faire intervenir la technique, c'est-à-dire l'ensemble des procédés dontl'homme se sert pour agir sur les choses et les transformer pour les adapter à ses besoins.

Le travail manuel en futd'abord la première forme et la main le premier outil.

«L'organe moteur qui caractérise l'homme, écrit MariaMontessori, c'est la main au service de l'intelligence pour la réalisation du travail.» De fait, ce qu'on entendproprement par outil, objet fabriqué et façonné en vue d'une action déterminée, est «manié», c'est-à-dire qu'il atoujours un manche ou une poignée.

On définit souvent l'outil comme un prolongement de la main, mais soncaractère essentiel est bien plutôt qu'il ajoute aux propriétés des organes humains toutes les propriétés des corpsnaturels, celles des matériaux divers (marteau, hache, scie, etc.), ou ductiles au façonnage (vases, amphores,coupes, etc.), ou souples (arcs, frondes, nasses, filets, etc.).On peut admettre que, dans un premier temps, l'outil n'était destiné qu'à l'utilité, fabrication d'objets, d'autres outils,pour la pêche, la chasse, la culture, la défense.

Mais cette utilité était telle que chaque groupe humain enconstituait une sorte de «conservatoire» et, en même temps, leur efficacité leur conférait un caractère sacré, desorte que dès qu'ils se révélaient aptes à remplir une certaine fonction, il était aussitôt interdit de les modifier.

C'estpourquoi le travail, à l'origine créateur d'outils, se restreint très vite à leur simple usage et se voue à la routine.

Lacréation s'est alors manifestée non plus dans l'outil mais plutôt dans l'oeuvre.

On s'élève ainsi au travail, qui a ledouble avantage d'améliorer la qualité du produit en même temps qu'il accroît l'habileté de l'ouvrier.

Le travail del'artisan, potier, menuisier, etc., garde avant tout le caractère de l'utilité, mais il y joint la beauté, soit la beautéfonctionnelle d'un objet parfaitement adapté à sa fin, soit la beauté ornementale par laquelle l'artisan signe enquelque sorte son oeuvre.

Le dernier pas est franchi par l'artiste, qui dépasse l'utilité pour atteindre une sorte degratuité.

L'oeuvre qui surgit des mains du peintre, du sculpteur, vaut pour elle-même et porte en elle toute sasignification.

Le travail parvient, dans la création artistique, à son plus haut point de perfection et cesse par làd'être travail.

Mais, de la fabrication de l'outil le plus humble au chef-d'oeuvre de l'art, «le travail humain, comme ledit Henri Arvon dans sa Philosophie du travail, unit la main et l'esprit, l'esprit ayant besoin de la main pour semanifester, alors que la main ne peut agir sans l'esprit qui la dirige ».Tels sont les caractères principaux du travail proprement dit dans la civilisation de l'outil.

Il faut toutefois ajouterque l'utilisation des techniques d'outils entraîne des conséquences importantes.

En effet, la diversification des outilsrend certains d'entre eux plus propres à certains travaux, d'où la division professionnelle du travail entre différentsmétiers.

Il s'établit ainsi au sein d'une société, selon l'expression de Durkheim, une solidarité organique entre sesmembres, analogue à celle des organes d'un être vivant, qui sont en étroite interdépendance.

Chaque travailleur neproduisant plus que certaines choses ou objets, apparaît la nécessité des échanges, puis de la monnaie, grâce àlaquelle sont surmontées les difficultés du troc pour tout ce qui n'a pas une égale valeur.

Et, comme on peutamasser la monnaie, à l'utilité directe du produit du travail vient s'ajouter celle du gain. § 3.

Le travail dans la civilisation de la machine Le grand fait qui va modifier du tout au tout la nature du travail est l'avènement du machinisme en Angleterre dansla deuxième moitié du XVIIIe siècle.

On entend par machinisme la substitution ,systématique et généralisée, auxoutils et aux machines simples ou composées n'utilisant que la force musculaire de l'homme ou de l'animal, demachines actionnées par des énergies naturelles.

Les révolutions industrielles du machinisme ne laisseront subsisterque des îlots de travail artisanal.

On peut distinguer schématiquement, dit G.

Friedmann, une première révolutionindustrielle, surtout technique, marquée avec James Watt par le perfectionnement de la machine à vapeur, ladeuxième, dite âge de l'électricité, application directe de la science, et la troisième, dans laquelle nous sommesengagés, caractérisée par l'utilisation de l'énergie nucléaire.L'industrie reléguant à l'arrière-plan l'artisanat, comment se définit le travail industriel ? Il semble qu'on doivedistinguer, d'une part, les conditions de travail et la situation des travailleurs telles qu'elles ont résulté dudéveloppement du machinisme dans les sociétés industrielles occidentales au XIXe siècle et, d'autre part, lesconséquences qu'a entraînées et qu'entraîne de nos jours le progrès technique dans toutes les sociétésindustrielles, indépendamment de la forme du régime politique.Nous avons vu qu'à considérer le travail en soi, il apparaît que l'homme en même temps affirme sa puissancecréatrice sur la nature et accomplit sa propre nature par le pouvoir formateur de ce travail.

Mais le régime ditcapitaliste, qui est celui des grands pays d'Europe au XIXe siècle, et l'institution du salariat qu'il impliquenécessairement, ont pour effet la dégradation du travail et l'aliénation du travailleur dans l'industrie.

Dans ce régime,dit Marx, il y a, d'un côté, les capitalistes, ceux qui possèdent les biens, sol, matières premières, moyens desubsistance, argent, et de l'autre, les prolétaires, ceux qui n'ont que «leur force de travail, leurs bras et leurscerveaux agissants».

Pour vivre, ils sont contraints de la vendre.

La force de travail n'est donc qu'une marchandisecomme les autres, à cette différence près qu'elle crée et peut seule créer de la valeur.

C'est une valeur d'échangequi, comme celle de toute marchandise, «est déterminée par la quantité de travail nécessaire à sa production».

Dèslors, le monde ouvrier est régi par la loi d'airain, selon laquelle «le prix normal du travail est celui qui est nécessairepour permettre aux travailleurs, bon an mal an, de subsister et de perpétuer leur race sans que leur nombreaugmente ou diminue ».

Or, si le salaire de l'ouvrier correspondait au simple renouvellement de sa force de travail, lecapitaliste n'en tirerait aucun profit.

Pour en réaliser, il lui faut donc imposer à l'ouvrier un surtravail, c'est-à-direprolonger la durée du travail journalier, mais sans payer ce supplément.Ainsi se produit la plus-value, le maximum du profit n'étant «limité que par le minimum physiologique du salaire et lemaximum physiologique de la journée de travail ».

C'est en quoi consiste l'aliénation du travail.

«L'ouvrier n'a lesentiment d'être lui-même qu'en dehors du travail et, dans le travail, il se sent hors de soi.

Il s'ensuit que, dans le. »

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