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Quelle est la fonction de l'État: assurer notre liberté ou notre bonheur ?

Publié le 20/03/2005

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La diversité des avis rend impossible une action générale de l'Etat. 2) L'Etat est une instance politique qui ne s'occupe que du domaine public, et qui ne peut donc pas s'occuper, sans se dénaturer, du domaine privé (domaine des individus) auquel appartient le bonheur. 3) L'Etat qui pourvoirait tout de même à notre bonheur serait un " Etat paternaliste" et donc despotique, car en agissant à la place des individus, il ôterait à ceux-ci toute liberté. (cf. Kant, Théorie et pratique) à En laissant aux individus le soin de décider eux-mêmes librement ce qui ferait leur bonheur, l'Etat les considère non plus comme des enfants, mais bien comme des individus rationnels et donc libres.             * L'Etat ne peut pas légitimement assurer le bonheur des individus.     III/ En assurant notre liberté, l'Etat rend possible notre bonheur :  Si l'Etat ne peut pas directement participer à notre bonheur individuel, cela lui est possible indirectement. * Pour Rousseau, avant de vivre dans une communauté politique, l'homme était parfaitement libre et heureux. Il s'agit, de retrouver cette liberté dans la vie en commun (cf. le Contrat social), et par là même ce bonheur qui lui est lié, caractéristique de l'état de nature.

Bien définir les termes du sujet :

 

- «  Fonction de l’Etat « : charge institutionnelle de l’Etat, ce qu’il doit accomplir pour jouer son rôle. Celui-ci est essentiellement politique, et est déterminé par les institutions, et les textes de lois.

- « La liberté « au sens général, est le pouvoir de se déterminer rationnellement, sans y être contraint par une force extérieure. Plus particulièrement, c’est aussi le pouvoir d’agir à sa guise dans la limite des lois, sans nuire à autrui.

- «  Le bonheur « est un état stable de plénitude, de satisfaction, qui se caractérise par une absence complète de troubles. C’est la satisfaction de toutes les inclinations.

- L’emploi du terme « assurer « - notre liberté ou notre bonheur - implique une sorte de certitude et une certaine garantie quant à l’obtention de ce bonheur ou de cette liberté, ce qui demande une "efficacité" de l’Etat.

 

Construction de la problématique :

 

Le sujet implique un choix : bonheur ou la liberté. Il faudrait se pencher sur les différences conceptuelles entre les termes de bonheur et de liberté, pour voir lequel des deux est le moins étranger à l’Etat (et lequel ce dernier serait donc plus en mesure d’ « assurer «.).

La définition de la liberté contient une double dimension, elle concerne aussi bien l’individu particulier que le citoyen, alors que le bonheur n’a à voir qu’avec l’individu considéré dans sa singularité.

Se pose donc la question de savoir de quelle manière et dans quelle mesure l’Etat peut assurer notre bonheur et notre liberté, et si c’est légitime.

« l'accès à une sphère autre, seulement politique, et qui permet à l'homme de s'épanouir en tant qu'homme, de viser le bonheur, d'entretenir avec lesautres hommes des liens libres, libérés de tout enjeu vital.Plus étranges peuvent paraître les deux autres thèses, liées, d'Aristote, affirmant que la cité est une réalité naturelle, et surtout, qu'elle estantérieure par nature à l'individu.

Cela signifie que l'homme n'est pas autosuffisant : il n'est qu'une partie d'un tout : la cité, comme la mai est partiedu corps.

Pas plus que la main n'existe réellement sans le corps, l'individu humain n'existe sans la cité.

C'est d'elle qu'il reçoit son humanité, sondéveloppement, son statut moral.« Mais l'homme qui est dans l'incapacité d'être membre d'une communauté, ou qui n'en éprouve nullement le besoin, parce qu'il se suffit à lui-même, ne fait en rien partie de la cité et par conséquent est ou une brute, ou un dieu » Ne pas appartenir à la « polis », lei d'humanité, c'est être soit infra-humain, soit supra-humain.L'exposé d'Aristote reprend la conception classique de la cité au sens grec.

La cité n'est pas un Etat (forme barbare pour les Grecs), elle n'est pasliée à un territoire (comme aujourd'hui où la citoyenneté se définit d'abord par référence au sol, à la « patrie »).

La cité est une communauté d'hommes, vivant sous les mêmes mois et adorant les mêmes dieux.

L'idéal grec est celui d'un groupe d'hommes pouvant tous se connaîtrepersonnellement.

L'idéal politique est donc celui d'une communauté d'hommes libres (non asservis par le travail et les nécessités vitales, disposantde loisirs) et unis par la « philia ». Quand les contemporains parlent « d'animal social », ou quand Marx déclare que l'homme est « animal politique », ce ‘est pas au même sens que les Grecs.

La polis n'est pas une communauté économique, au contraire : elle naît quand on peut s'affranchir de la contrainte économique etdisposer de loisirs.

Ainsi les esclaves ne sont-ils pas citoyens, ainsi le statut des artisans est-il difficile (Aristote dit qu'ils sont en « esclavage limité »).

Le travail est ressenti comme une nécessité (vitale, économique) et la « polis » est un lieu de liberté. Enfin Aristote polémique avec Platon. Pour ce dernier, les liens d'autorité sont les mêmes pour le chef de famille, le chef politique, le maître d'esclaves.

Ces types de gouvernement ne différent que par le nombre d'individus sur lesquels ils s'exercent.

Or, Aristote restitue des différences,selon que l'autorité s'exerce sur un être déficient, comme est censé l'être l'esclave, des êtres libres mais inférieurs comme le seraient la femme etl'enfant, ou encore entre égaux, ce qui est le cas proprement politique.Le pouvoir politique s'exerce donc au sein d'hommes libres et égaux.

Par suite, il n'a aucune mesure avec le pouvoir paternel.

Dans unecommunauté politique, nul ne peut se prévaloir d'une supériorité de nature pour gouverner : ainsi chaque individu sera-t-il alternativementgouvernant et gouverné.

L'idéal de la « polis » exige que chacun puisse, en tant qu'homme libre, égal aux autres, prétendre au pouvoir pour un laps de temps déterminé.Les modernes renieront, en un sens, l'enseignement d'Aristote, en faisant de l'individu souverain un être autonome, indépendant, capable dedécider pour lui-même de ses actions.

Toute la tradition politique dont notre monde est issu rejettera l'idée que : « La cité est antérieure à chacun de nous pris individuellement. » II/ L'Etat ne peut pas légitimement assurer notre bonheur : Cependant, le bonheur dont il était question dans la Cité n'était pas le bonheur de l'individu en tant que tel,mais celui de l'ensemble des citoyens, de la communauté.• L'Etat ne peut pas légitimement assurer notre bonheur : 1) impossibilité de la tâche, nous voulons tous le bonheur,mais nous ne sommes pas d'accord quant à sa nature.

La diversité des avis rend impossible une action générale del'Etat.

2) L'Etat est une instance politique qui ne s'occupe que du domaine public, et qui ne peut donc pass'occuper, sans se dénaturer, du domaine privé (domaine des individus) auquel appartient le bonheur.

3) L'Etat quipourvoirait tout de même à notre bonheur serait un " Etat paternaliste" et donc despotique, car en agissant à laplace des individus, il ôterait à ceux-ci toute liberté.

(cf.

Kant, Théorie et pratique) à En laissant aux individus le soin de décider eux-mêmes librement ce qui ferait leur bonheur, l'Etat les considère non plus comme des enfants,mais bien comme des individus rationnels et donc libres.

• L'Etat ne peut pas légitimement assurer le bonheur des individus.

III/ En assurant notre liberté, l'Etat rend possible notre bonheur : Si l'Etat ne peut pas directement participer à notre bonheur individuel, cela lui est possible indirectement. • Pour Rousseau, avant de vivre dans une communauté politique, l'homme était parfaitement libre et heureux.

Ils'agit, de retrouver cette liberté dans la vie en commun (cf.

le Contrat social), et par là même ce bonheur qui lui estlié, caractéristique de l'état de nature.

Il s'agit de « trouver une forme d'association [...] par laquelle chacuns'unissant à tous, n'obéisse pourtant qu'à lui-même, et reste aussi libre qu'auparavant.

» I, IV.. »

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