Quelle différence y a-t-il entre un corps vivant et un corps mort ?
Publié le 10/07/2009
Extrait du document
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"principe vital", distinct à la fois de l'âme pensante et des propriétés physico-chimiques du corps, et gouvernant lesphénomènes de la vie.
Le vitalisme est bien différent du mécanisme de Descartes.
Barthez en est le principal initiateur.
Levitalisme met en lumière ce à quoi le mécanisme était aveugle, l'originalité des phénomènes biologiques.
Cesphénomènes sont par exemple l'auto-régulation de la glycémie dans le corps humain par les hormones insuline et leglucagon.
Dans le mécanisme du corps vivant, si une partie du mécanisme s'arrête de fonctionner, ce n'est pas latotalité du mécanisme qui va s'arrêter, d'où une contradiction dans le mécanisme.
Il ne s'agit plus dans ce cas deséparer corps vivant et âme, mais de reconnaître que c'est une force vitale qui insufflerait la vie à la matière.
Le vitalisme est très souvent qualifié d'imprécis, puisqu'il s'en tient à des notions obscures.
De nombreuxbiologistes modernes l'identifient à une introduction en contrebande de l' anthropomorphisme , le fait de conférer des propriétés spécifiquement humaines à des objets non humains, et du finalisme dans l'explication physico-chimique de la vie.
Il n'en est pas toujours de même chez les philosophes, certains d'entre eux se réclamant encore de cettedoctrine parmi les philosophes modernes.
Cependant, une telle thèse semble comporter moins d'incohérence que lemécanisme de Descartes, ce dernier ayant été mis en place alors que la biologie n'était même pas encore inventée.Dans le vitalisme, la vie est au corps vivant ce que l'âme cartésienne est au corps humain, qu'elle n'anime pas, maisdont elle régit volontairement les mouvements.
Ainsi, si l'on adopte le point de vue vitaliste, on se doit de constaterque le corps vivant et le corps mort diffèrent largement, l'un étant animé d'une force vitale, d'une entéléchie, unprincipe métaphysique déterminant un être à une existence définie, l'autre étant de ce point de vue là vide.
C'est laprésence de cet élan vital ou cette force créatrice originelle chez le corps vivant qui fait qu'il est constammenttourné vers l'évolution, comme l'ont prouvé les travaux de Darwin montrant que toute espèce animale vient d'unancêtre commun et sa morphologie actuelle est le fruit de nombreuses évolutions.
Un corps vivant évolue et connaîtun changement d'état ou de forme, ce qui n'est pas le cas d'un corps mort.
Cette théorie est l'évolutionnisme, paropposition au fixisme.
Il faut donc admettre que le corps vivant et le corps mort semblent être opposés en tout point.Cependant, n'existe-t-il pas un rapprochement possible entre le corps vivant et le corps mort ? Les deux notions de vivant et de mort peuvent être rattachées l'une à l'autre, malgré lesapparences qui peuvent s'avérer trompeuse.
En effet, même si par définition, d'après l'opinion commune, la mort est le contraire de la vie, ne devrait-onpas plutôt dire que la mort est l'étape succédant à la vie ? Ainsi, le corps vivant ne serait que les prémices du corpsmort, ce qui les rapprocherait l'un de l'autre au fil du temps.
Tout homme naît pour mourir, tout corps vivant existepour devenir corps mort.
Comme l'affirmait Théophile Gautier, «Naître, c´est seulement commencer à mourir».
Lecorps vivant a donc une durée de vie limitée.
On pourrait alors y voir une différence avec le corps mort qui, quant àlui, semble illimité.
Mais cependant, le cycle du carbone ne nous permet-il pas de montrer que le corps mort finittout de même par disparaître d'un point de vue physique ? En effet, après la mort de l'être humain par exemple, lecorps mort se transforme en squelette puis disparaît progressivement sous forme de poussière, d'où l'hypothèse quela durée de vie d'un corps mort est également limitée, si l'on considère le corps sous forme de matière.
N'en est-il pas de même pou une personne ayant subi un choc, bien souvent un accident et se retrouvantdans le coma, un état que l'opinion commune qualifie d'entre la vie et la mort ? En effet, si le mécanisme du corpsvivant, en l'occurrence du corps humain dans ce cas là fonctionne encore, il le doit à une aide extérieure au corps,comme par exemple une assistance respiratoire, ou des apports en nutriments.
Le corps vivant n'étant pas capablede s'autogérer, devrait-on parler de corps mort à la place ? Cependant, en étant dans un tel état, l'individu resteconscient et peut même dans certains cas entendre et assimiler ce qui lui est dit, sans pour autant formuler uneréponse.
Ainsi, l'individu « pense donc il est » en reprenant la célèbre théorie cartésienne, il conserve également sonâme, ce qui fait bel et bien de lui un être vivant.
Il y a donc là inévitablement un paradoxe.
Celui-ci pose laproblème de la limite entre corps vivant et corps mort, qui devient alors plus difficile à déterminer que ce quel'opinion commune aurait tendance à croire.
Cette limite étant ambiguë, cela montre bien qu'à un certain degré il estcompliqué de distinguer corps mort et corps vivant, d'où un rapprochement entre ces deux notions.
Il s'avère donc déjà très compliqué de définir de manière précise le vivant.
On dénombre plusieursthéories explicatives, les plus utilisées étant le mécanisme instauré par Descartes et le vitalisme défendu parBarthez, mais il est aujourd'hui encore très difficile malgré les avancés de la biologie de pouvoir affirmer de manièrecertaine laquelle semble la bonne, si elle existe.
Quelques soit la théorie privilégiée, corps vivant et corps mortdiffèrent au moins par le fait que l'un a la capacité de mouvement à l'inverse de l'autre.
Les différences sont parailleurs très nombreuses, mais il faut faire attention à ne pas tomber dans la facilité de l'opinion commune, en effet,une telle question nécessite une profonde réflexion, suite à laquelle on se rend compte d'un relatif rapprochemententre le vivant et le mort, à un tel point qu'il apparaît dans certains cas difficile de distinguer l'un de l'autre.
Cette question, loin d'avoir été traitée en son intégralité aura été très enrichissante et aura permisd'étudier les réels fondements d'une notion qui semblait si simple et concrète à l'origine, le vivant.
Il pourrait êtreintéressant dans la continuité de cette étude de reprendre la même question, mais en l'étudiant dans un contextepurement biologique et non philosophique.
Ainsi, cela permettrait de voir si dans un tel contexte on éprouve lesmêmes difficultés afin de distinguer le corps vivant du corps mort..
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