Quelle différence y a-t-il entre l'erreur et la faute ?
Publié le 16/03/2009
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Quelle différence y a-t-il entre l'erreur et la faute ?
« Nul ne se nuit volontairement, donc on ne fait pas le mal volontairement. Car le méchant se nuit à lui-même, il ne le ferait pas s'il savait que le mal est mal. Le méchant n'est donc méchant que par erreur. Qu'on lui enlève son erreur, on le rendra nécessairement bon« a dit Socrate selon Platon. «Il suffit de bien juger pour bien faire« écrit Descartes au début du « Discours de la méthode«. Peut-on souscrire à ces formules qui reviennent à identifier la faute et l'erreur ? Dans la mesure où tout acte moral implique un jugement de valeur, (une prise de position sur ce qui est bien et ce qui est mal) ne peut-on dire que l'acte immoral, la faute impliquent une erreur de jugement puisqu'ils consistent à adopter, à faire nôtre (donc en ce sens à traiter comme bonne) une conduite qui, en réalité est mauvaise. Ne pourrait-on dire qu'un certain nombre d'actes considérés généralement aujourd'hui comme mauvais, comme des fautes (mais qui ne l'étaient nullement il y a un certain temps) par exemple l'esclavage, le racisme, le jugement de Dieu, la torture employée sans problème comme moyen d'enquête, reposaient en définitive sur des préjugés, sur des jugements erronés ? D'autre part dans la mesure où par exemple pour Descartes (que nous avons pris comme l'un des points d'appui de notre réflexion) l'erreur vient de ce que notre volonté, pour donner son assentiment, décide avant que notre entendement soit pleinement éclairé, ne pourrait-on dire tout aussi bien que toute erreur est faute, faute de probité intellectuelle, de précipitation ? Une telle position (identification de la faute et - ou - de l'erreur) peut-elle être tenue sans une certaine conception du rapport entre représentation et conduite (plus précisément entre représentation des fins et actes effectifs possibles) et laquelle ?
«
N'apparaîtrait-il pas ainsi que la difficulté de distinguer faute et erreur aurait pour source une certaine conception dumonde ?Si l'homme est conçu comme le législateur du monde comment penser les rapports de la faute et de l'erreur ? Peut-on alors les distinguer ? Peut-on même leur assigner sens ? Et lequel ou lesquels ?
Dans notre quotidien, les concept d'erreur et de faute ne sont pas suffisamment distincts l'un de l'autre, et nousavons tendance à les confondre.
En effet, les instituteurs parlent de « fautes d'orthographe » commises par leursélèves alors qu'il peut ne s'agir que d'une erreur.
A l'inverse, un avocat peut utiliser le terme d'« erreur » pourdéfendre un accusé, bien qu'il s'agisse ici d'une vraie faute.
Ces confusions peuvent nous amener à nous demandersi l'erreur est une faute.
Pourtant, les définitions de ces deux termes sont bien différentes.
Faire une erreur signifieaffirmer le faux en ignorant le vrai, alors que la faute est intentionnelle et consiste à choisir le mal en connaissant lebien.
L'erreur semble donc moins négative que la faute, par rapport à laquelle nous sommes capables d'avoir choisi lemal.
C'est d'ailleurs pour cela que l'avocat utilise davantage le terme « d'erreur » pour justifier l'acte de l'accusé.L'énoncé « L'erreur est-elle une faute ? » sous-entend que nous commettons des erreurs et suppose que nouspourrions les éviter, puisqu'elles ne seraient que des fautes que nous ferions donc en sachant très bien qu'il s'agitde la mauvaise solution, ou au contraire que certaines erreurs sont impossibles à éviter puisqu'elles ne sontjustement que des fautes, et que nous n'en faisons donc pas exprès.
L'homme est un être imparfait, qui ne sait pas tout malgré le fait qu'il soit doté d'un entendement luipermettant d'acquérir un savoir.
Cet entendement seul peut être considéré comme parfait par son fonctionnement,c'est à dire par le fait qu'il nous permette d'enregistrer des informations, de les lier entre elles et d'organiser ainsinos jugements.
Mais nous possédons aussi une volonté, plus forte que notre entendement, qui nous permetd'affirmer des choses que nous ne savons pas, sans savoir si cela est vrai ou pas, ce qui est une erreur.
Dans cecas, l'erreur est considérée comme négation, c'est à dire comme non-être de connaissance, et nous n'en sommesdonc pas responsables, ce n'est pas une faute.Nous pouvons aussi avoir l'impression de savoir quelque chose, alors que ce n'est pas vraiment le cas, et cette foisencore nous ne commettons pas de faute en affirmant ce que l'on croit, puisqu'on ne connaît pas la vérité.
En effet,il faut réussir à faire la distinction entre les réalités objectives, ce à quoi correspond une idée dans mon esprit et lesréalités formelles, c'est à dire ce qui correspond à une idée dans le monde réelle.
Par exemple, on imagine et idéalisesouvent le lieu où l'on rêve de partir en voyage, sans qu'il ressemble beaucoup à la réalité du lieu.
Nous sommespeut-être déçus à l'arrivée mais nous n'avons pas commis de faute, ce n'était qu'une simple erreur.Et quand bien même nous imaginerions le site de nos rêves tel qu'il est dans la réalité, nos sens pourraient noustromper et nous induire en erreur dans cette réalité.
En effet, nos sens sont trompeurs et se laissent facilementabuser par des mirages dans le désert par exemple, ou par des illusions d'optique.
Ainsi, ce que l'on voit, entend,touche ou sent n'est pas toujours la réalité, même si on l'avait imaginé comme cela, ce qui est une autre sourced'erreur.
De plus, pour qu'un jugement soit vrai, il faut qu'il le soit formellement et matériellement, c'est à dire qu'ilsoit conforme aux règles de la logique et à la réalité.
Or, si on ne connaît pas l'aspect matériel de l'objet dont il estquestion, on peut se tromper bien que celui-ci soit conforme aux règles de la logique.
Ainsi, un syllogisme peut êtrefaux : si je déclare « Toutes les truites sont des mammifères, or tous les mammifères ont des ailes, donc les truitesont des ailes », que je n'ai jamais vu une truite et que je ne sais pas ce qu'est un mammifère, on ne peut pas direque j'ai commis une faute.Mais si aucune erreur n'était une faute, cela signifierait que nous manquerions de beaucoup de connaissances, etque nous serions souvent naïfs, incapables d'analyser ce que l'on croit au premier abord..
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