Quel usage faut-il faire de l'exemple
Publié le 10/05/2016
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Présupposé L’ambivalence du recours aux exemples Les exemples sont le meilleur et le pire dans l’ordre théorique comme dans l’ordre, précieux secours de notre intelligence lorsque nous ne parvenons pas à comprendre un contenu trop théorique et auxiliaire de nos conduites lorsque des exigences politiques ou morales nous semblent inaccessibles. Mais les exemples peuvent très vite se substituer à ce qui devait faire comprendre, nous enfermant dans des images trompeuses, comme ils peuvent également s’imposer comme modèle décourageant et paradoxalement contraire à une liberté de conduite. Dans le texte de la Critique de la raison pure, Kant précise ainsi que « l’unique et grande utilité des exemples est qu’il aiguise le jugement » c’est-à-dire exerce notre acuité dans l’ordre de la connaissance. Dans le texte de la Métaphysique des mœurs, il joute pour l’ordre pratique « on ne pourrait rendre un plus mauvais service à la moralité que de vouloir la faire dériver d’exemples. Car tout exemple qui m’en est proposé doit lui-même être jugé auparavant selon le principe de la moralité pour qu’on sache s’il est bien digne de servir d’exemple originel. La déontologie de l’exemple : la dimension d’un usage légitime de l’exemple. Le « faut-il » ïƒ la dimension d’un devoir. Il y a ainsi une déontologie de l’exemple à interroger, c’est-à-dire se demander quelles sont les conditions d’un recours légitime à l’exemple théoriquement ou pratiquement. Au sens étymologique du terme, l’exemplum est l’échantillon que l’on peut montrer pour rendre compte de quelque chose mais il devient très vite le référent pour rendre compte de ce qui est à comprendre ou de la conduite à engager. L’exemple glisse ainsi vers l’archétype et le modèle, il devient exemplaire. Dans l’expression latine Ad exemplum, pour l’exemple ou plutôt pour servir d’exemple nous trouvons encore plus cette exemplarité de l’exemple qui exemplifie ce qui n’est pas en soi exemplaire mais devient modèle ou repoussoir plus particulièrement dans nos conduites au sein de la cité. Mais justement l’exemple ne se résulte ni à une simple expérience qui illustrerait un contenu ni à un modèle nécessairement déformant par rapport à ce qu’il prétend promouvoir ou rejeter. Il faut donc différencier ce qui serait un bon usage des exemples de ce qui au contraire renvoie à de mauvais usages sur le principe du bon usage d’une langue qui est à la fois l’usage courant mais également ce qu’une autorité académique recommande. Enjeu du sujet : la finalité du recours aux exemples. Que voulons-nous montrer lorsque nous faisons appel à des exemples ? Cette interrogation induit trois types d’exigences : l’exigence du choix des exemples l’exigence de la reconstruction de l’exemple exigence de son efficacité théorique ou pratique Les exemples doivent rester accessibles au plus grand nombre, être par là-même porteur d’un sens compréhensible. Il doit être régulier sans être familier ; élaboré sans être déconcertant. Il n’y a pas à interroger la valeur de l’exemple mais simplement à vérifier la pertinence de son pouvoir d’exemplification. Montre-t-il vra...
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glisse ainsi vers l'archétype et le modèle, il devient exemplaire.
Dans l'expression latine Ad exemplum, pour
l'exemple ou plutôt pour servir d'exemple nous trouvons encore plus cette exemplarité de l'exemple qui
exemplifie ce qui n'est pas en soi exemplaire mais devient modèle ou repoussoir plus particulièrement dans
nos conduites au sein de la cité.
Mais justement l'exemple ne se résulte ni à une simple expérience qui
illustrerait un contenu ni à un modèle nécessairement déformant par rapport à ce qu'il prétend
promouvoir ou rejeter.
Il faut donc différencier ce qui serait un bon usage des exemples de ce qui au contraire renvoie à de mauvais
usages sur le principe du bon usage d'une langue qui est à la fois l'usage courant mais également ce qu'une
autorité académique recommande.
Enjeu du sujet : la finalité du recours aux exemples.
Que voulons-nous montrer lorsque nous faisons appel
à des exemples ? Cette interrogation induit trois types d'exigences :
l'exigence du choix des exemples
l'exigence de la reconstruction de l'exemple
exigence de son efficacité théorique ou pratique
Les exemples doivent rester accessibles au plus grand nombre, être par là-même porteur d'un sens
compréhensible.
Il doit être régulier sans être familier ; élaboré sans être déconcertant.
Il n'y a.
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