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Quel rôle joue le désir dans la constitution de l'homme ?

Publié le 12/06/2012

Extrait du document

 

On désire ce dont on manque. Le désir se définit donc par l'introduction de l'absence au coeur de l'être. Seuls des êtres qui ne sont pas parfaits, à la différence des dieux qui sont heureux et beaux, désirent. C’est cette insatisfaction qui est à l'origine de nombreuses démarches et actions de l'homme. Quel rôle joue donc le désir dans la constitution de l'homme ou du sujet? N'est-il qu'une des facultés de l'homme sur laquelle la psychologie, voire la psychanalyse, nous fournirait un certain nombre d'indications précieuses? Ou bien définit-il la dimension fondamentale de l'être humain, ce autour de quoi il s'articule, ce qui lui donne un sens?

 

 

Plan

Introduction................................................................................................................................. 1

I. De la connaissance à la maîtrise du désir.................................................................................... 1

A. La nature du désir................................................................................................................. 1

B. Le problème du plaisir........................................................................................................... 2

C. La fonction désirante ............................................................................................................ 3

D. L'utilisation du désir ............................................................................................................. 4

II. —Le désir est désir de la reconnaissance de l'homme par l'homme........................................... 5

A. La conscience de soi est désir................................................................................................ 5

B. La dialectique du désir .......................................................................................................... 6

C. Le désir et la reconnaissance ................................................................................................. 7

Conclusion ................................................................................................................................... 8

 

« boisson, mais pour mettre fin à une absence de liquide dans le corps, c'est-à-dire à un état de déshydratation. L'objet du désir n'est donc qu'un moyen et ne saurait être la fin.

Il est ce par quoi le désir doit passer, mais non pas ce à quoi il doit s'arrêter. C'est sur le même mode que Platon analyse dans Le banquet cette forme particulière du désir qu'on nomme l'amour.

L'amour est le fils « d'Expédient et de Pauvreté ».

Il est le désir de quelque chose qu'on ne possède pas : « Aussi bien cet homme-là que quiconque d'autre a envie de quelque chose, c'est de ce dont il ne dispose pas qu'il a envie, c'est de ce qui n'est pas présent; et ce qu'il ne possède pas, ce que personnellement il n'est pas, ce dont il est dépourvu, voilà en gros de quelle sorte sont les objets de son envie, de son amour. » En outre, l'amour se rapporte aux bonnes choses, il aime qu'elles deviennent siennes : « L'objet de l'amour, c'est, dans l'ensemble, la possession perpétuelle de ce qui est bon. » Mais le thésauriseur tend à conserver ce qui lui paraît bon.

Or on ne le tient pas pour autant pour un amoureux.

Pour saisir le véritable objet de l'amour, il faut, dit Platon, considérer la manière dont l'amour s'efforce de réaliser ce désir.

Ce que l'amour veut, ce n'est pas le beau, le bel objet, mais « la procréation et l 'enfantement dans la beauté ».

Dans sa modalité ordinaire, l'amour utilise la fécondité des corps et engendre des enfants de chair.

L'union de l'homme et de la femme est «un enfantement», « c'est une affaire divine, c'est, dans le vivant mortel, la présence de ce qui est immortel ». La procréation est en effet « ce que peut comporter d'éternel et d'impérissable un être mortel».

Donc l'objet de l'amour « c'est aussi, forcément, l'immortalité ».

Par cette analyse, il nous est montré que l'amour est l 'expression d'un manque et que l 'objet véritable de l'amour n'est pas l 'objet immédiat, mais ce que l'objet permet. B.

Le problème du plaisir L'état de manque se traduit chez l'homme par une douleur que, seule, l'appropriation de l'objet peut faire cesser.

Or la cessation de la douleur n 'est- elle pas ce qui provoque le plaisir? En affirmant que l'appropriation de l'objet n'est pas le but véritable du désir, Platon minimise le rôle du plaisir.

Seule une âme pervertie peut, en fait, fixer son attention sur le plaisir, c'est-à-dire s'attarder sur les objets du monde sensible. Dans G orgias , Platon montre ainsi qu'une vie réglée, « contente et satisfaite de ce que chaque jour lui apporte » est préférable à «une existence inassouvie et sans frein».

Les gens tempérants sont plus heureux que les incontinents.

Considérons deux hommes dont chacun posséderait de nombreux tonneaux.

Le premier, homme sage, aurait des tonneaux « en bon état et remplis » de produits distincts : de vin, de miel, de lait et de liqueurs rares, acquises « au prix de mille peines et de difficultés ».

Mais une fois ses tonneaux remplis, cet homme « n'y verserait plus rien, ne s'en inquiéterait plus et serait tranquille». L'autre homme, l'incontinent, aurait, comme le premier, les mêmes produits et en même quantité, mais «n'ayant que des tonneaux percés et fêlés, il. »

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