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Quel est le véritable objet du désir ?

Publié le 28/03/2004

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Dans le langage de Hegel, cela revient à différencier le moi-naturel du moi-humain. J'ai peut-être besoin d'un abri, mais je désire plutôt un palais qu'une cabane. Où est la différence ? Le moi ne désire pas tout seul, le moi désire par rapport à un autre moi. L'entrée en scène du désir est l'apparition de la conscience de l'autre et donc de la sociabilité. Le palais est désirable, parce qu'il contribue à ma fierté, au sentiment de mon importance devant l'autre. Il me permet d'être moi-même désiré. Il y a dans le désir le plus simple une dimension qui est celle du désir de reconnaissance propre à l'ego. "C'est toujours par autrui que passe mon désir, et que mon désir reçoit un objet. Je ne désire rien qui ne soit vu, pensé, possédé par un autrui possible.

« pas, ce qu'on n'est pas, ce dont on manque, voilà les objets du désir et de l'amour.

» Platon, Le Banquet . Il y a des petites joies passagères, mais la déception renaît sans cesse et elle renaît de l'illusion consistant à éleverce qui est relatif au rang de l'absolu.

De là l'éternelle répétition du désir.

"L'objet du désir d'un humain n'est pas de jouir une fois seulement, et pendant un instant, mais de ménager pour toujours la voie de son désir futur." Thomas Hobbes, Léviathan .Ce que nous cherchons dans le désir n'est pas dans l'ordre des choses, mais dans l'ordre de la plénitude de la conscience, ce quenous cherchons en vérité, c'est nous-même. Suffit-il pour décrire le désir, de le caractériser à partir du manque ? Le désir, même s'il est lié à la représentationfantasmée d'un manque n'est pas le manque.

Ne voir dans le désir que le manque, c'est seulement déceler lanégativité du désir.

Le désir porte en lui un élan créateur, un élan positif par lequel il se veut lui-même et il porte enlui une puissance de transformation.

Seulement, il y a désir et désir.

Il est tout à fait possible que se soit implantésen moi des désirs qui sont purement artificiels et ne correspondent en rien à ce que je suis et ce à quoi j'aspire.

Ilpeut y avoir plusieurs formes de désirs.

Il y a des désirs qui semblent seulement centrés sur l'ego, ses manques, sesfrustrations secrètes, ses attentes : tout ce qui est immanquablement lié à un passé douloureux.

Quand le désir estseulement l'expression de l'ego, il est marqué par le manque et lié au passé.

Mais il est aussi d'autres désirs qui vontplus loin que le moi et la considération de la personne.

Il peut être une affirmation positive du Soi.

Spinoza dit que leDésir est l'essence de l'homme.

Il voit en lui l'expression de la puissance d'affirmation de la Vie, contre uneinterprétation qui ne voit dans le désir qu'un manque ou pire, un péché de la chair.

Condamner le désir, c'est leregarder comme ne faisant pas partie de la Nature.

Mais le désir est naturel et il est très humain.

On ne peut pasmoralement partir du principe que les hommes pourraient ne pas avoir de désir, ou devraient ne pas avoir de désirs. Conclusion : Le véritable objet du désir n'est pas forcément ce qu'il poursuit à titre d'intention immédiate.

C'est pourquoi nous ne savons pas toujours ce que nous voulons.

Si nous pouvions porter nos désirs dans la pleine lumièrede la conscience, nous commencerions à entrevoir que le processus du désir s'accompagne d'une projection de lareprésentation d'un manque.

Le désir ne se réduit pas à un désir de "l'autre".

Il ne suffit pas pour le caractériser dedire que l'on désire par rapport aux autres.

Tout désir appartient au soi, même si certains contiennent uneaffirmation de soi plus riche et plus profonde.

Est-ce que cela n'implique pas au fond que l'expression « objet dudésir » est un malentendu ? L'essence du Désir n'est pas dans son objet, mais dans le sujet qui désire.. »

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