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Que veut-on dire par : l'homme, etre qui vit dans le temps ?

Publié le 27/02/2005

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temps
l'animal vit d'une façon non historique." L'homme en effet est le seul être à avoir conscience du temps. Aristote affirmait en effet que "le temps n'existe pas sans l'âme". Sans doute, le mouvement ou le changement existent dans la nature, mais le temps vient de la conscience que l'âme humaine a du changement qui se produit en elle. Si aucune conscience n'existait, personne ne pourrait dire que le temps existe. Ainsi Aristote prend l'exemple des dormeurs, entre l'endormissement et le réveil, ils n'ont pas conscience de changer et le temps intermédiaire n'existe pas dans leur esprit. Ils joignent le maintenant du réveil au maintenant de l'endormissement. L'homme est  donc un être qui vit dans le temps parce qu'il a conscience qu'il a un passé et un avenir. Il faut en effet, avoir connaissance de ces deux notions pour pouvoir s'extraire d'un présent éternel qui ne peut constituer le temps, puisque sans véritablement passage, écoulement.   3.

Le temps est difficile à définir. Comme le disait Saint-Augustin, "si personne ne me le demande, je sais" ce qu'est le temps, mais je ne peux le définir. Pourtant il est possible de caractériser le temps comme changement perpétuel, une succession d'états.  Pour que nous ayons affaire au temps, il faut que nous distinguions un avant et un après, par rapport à l'instant présent. Ainsi, le monde n'existe que dans le temps : les arbres poussent, les saisons passent. L'homme est soumis aussi au changement, au vieillissement qui marque sa temporalité. Pourtant, n'y-a-t-il pas une différence entre la nature et l'homme? Peut-on en effet dire que l'animal vit dans le temps? L'homme n'est-il pas le seul à avoir conscience du temps? Le temps existe-t-il réellement autre part que dans l'homme? Ne devons-nous pas dire plutôt le temps qui vit dans l'homme?

temps

« Le temps n'est pas un concept qui dérive de l'expérience.

Nous ne pourrionsen effet saisir la succession ou la simultanéité en tant que telles, si nousn'avions au préalable la représentation du temps antérieure à touteexpérience possible.

Le temps sert donc de fondement a priori à la perceptiondes phénomènes.

Il constitue le fondement transcendantal de toutes lesintuitions, tant externes qu'internes.

On ne peut considérer les phénomènesen dehors d'un temps donné, mais il est en revanche possible de produire uneintuition du temps, abstraction faite des phénomènes qui s'y déroulent.

Letemps est donc donné a priori, il est la condition de possibilité de l'expériencedes phénomènes qui peuvent disparaître sans que le temps lui-même soitsupprimé.

De cette intuition a priori du temps découlent des principesuniversels et nécessaires : le temps n'a qu'une dimension ; des tempsdifférents ne peuvent être que successifs et non simultanés (alorsqu'inversement des espaces différents n'existent pas successivement maissimultanément).

Il faut noter que si le temps dérivait de l'expérience, s'il étaitune réalité empirique, ces principes ne seraient ni universels ni nécessaires.De la même façon que l'espace, le temps n'est pas un concept, mais la formepure de l'intuition sensible : il est impossible de dériver d'un concept laproposition suivant laquelle des temps différents sont nécessairementsuccessifs.

Enfin l'intuition originaire du temps se donne comme illimitée :toute détermination temporelle se donne comme une limitation au sein de cetinfini.

Le temps n'est donc pas une réalité en soi ou une chose objective. C'est la condition subjective et transcendantale sous laquelle toutes nos intuitions peuvent trouver place ets'ordonner les unes par rapport aux autres.

Nous avons l'intuition de nous-mêmes et de notre propre état intérieurdans le temps.

Non lié aux phénomènes extérieurs, il ne relève pas d'une figure ou d'une position déterminée : ilopère le rapport de nos représentations.

Comme l'espace, il est la condition a priori et formelle de toutephénoménalité, mais à la différence de l'espace qui ne regarde que la forme des objets externes, le temps est ce enquoi nous intuitionnons tous les objets, tant internes qu'externes, de l'expérience.

Plus tard, Schopenhauer reprendra la même direction.

Le temps, de même que l'espace, est une faculté a priori denotre entendement, c'est ce qui nous permet de concevoir le monde, de nous le représenter.De plus, pour le philosophe, le temps est ce qui permet au sujet même d'avoir une conscience.

En effet, lasuccession est la forme de nos pensées.

Chaque pensée chasse la précédente comme chaque instant détruit leprécédent qui l'a engendré.Enfin, nous pouvons dire avec Bergson que le seul temps qui existe réellement est le temps subjectif qu'il nomme"sentiment intérieur de la durée".

Au niveau de la conscience intime, le temps s'allonge ou s'accélère, pèse ous'oublie en fonction des aléas de la vie, au gré de l'humeur du moment.

Ainsi, l'attente ou l'impatience peuvent fairede chaque minute qui coule une éternité d'angoisse.

Le temps est vécu, véritablement subjectif, fait de momentshétérogènes.

Bergson: La durée 1.

La duréeSelon Bergson, la durée est la réalité même : c'est-à-dire la durée pensée etconcrètement vécue, le temps de la conscience intime, et non la durée mesuréecomme une distance d'un point à un autre.

Afin de saisir cette durée, lephilosophe doit se réconcilier avec ce qu'il vit concrètement et faire prévaloir laperception des choses sur leur conceptualisation. 2.

La conversion nécessaireComment appréhender cette durée qui semble toute intime ? Il convient d'opérerune conversion, de nous défaire des habitudes de pensées qui réduisent le réel àune ombre de lui-même, en ne faisant que le mesurer et le diviser par purintérêt.

Si nous n'avons de la durée que cette perception réduite, cela signifieque, pour nous, la durée est d'abord ce qui nous sépare de quelque chose ou, sil'on veut, un moyen terme entre un début et une fin.

Ce moyen terme n'estdonc pas perçu pour lui-même, mais en vue d'autre chose, et la réduction de ladurée à de l'espace signale d'abord une conception utilitaire du monde, bien loindu désintéressement qui devrait être celui du philosophe.

Si nous voulons saisirou contempler la durée en son absoluité, ou du moins nous en rapprocher, ilnous faut nous défaire de notre obsession pour l'action. Ainsi, au premier abord, nous pouvons dire que l'homme vit dans le temps comme le reste de la nature, puisqu'il estsoumis au changement, à la vieillesse.

Et pourtant cela semble ne pas suffire.

Nous ne pouvons pas dire d'une fleurqu'elle vit dans le temps, même si elle est aussi soumise au changement, à l'évolution.

En fait, l'homme vit dans letemps parce qu'il est le seul être à avoir réellement conscience du temps.

Nous distinguons le passé de l'avenir et. »

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