Que veut dire exister ? Dieu existe-t-il ?
Publié le 06/10/2018
Extrait du document
ll y a pourtant une exception. Elle apparaît dans le seul cas où la définition de l’essence permet d’obtenir la certitude de l’existence. C’est le sens de la « preuve >> de l’existence de Dieu, donnée pour la première fois par saint Anselme. Elle se présente ainsi : quand on définit l’essence de Dieu, on le conçoit comme un être parfait en tout point, auquel rien ne manque. Or, s’il n’« existe >> qu’en pensée, et non réellement, il lui manque justement l’existence, comme s’il n’était qu’une chimère. Donc il existe. Son existence ne peut lui faire défaut, sinon on ne définit pas Dieu. Son essence est d’exister.
Or ce n’est pas la même chose. On peut définir ce qu’est un dragon, une chimère. Mais ce n’est pas pour cela qu’ils existent. Quand on définit un être humain, par exemple, on en donne les critères déterminants, on explique ce qui fait qu’un être est humain : la pensée, le langage, etc. Mais rien ne dit que les êtres humains ont existé et existeront toujours, sous prétexte que leur définition est bien saisie. Et leur définition restera la même, même quand ils n’existeront plus. L’essence n’est pas l’existence.
«
ger
sur l'essence, la déf inition de l'être désigné.
Or ce n'est pas la même chose.
On
peut définir ce qu'est un drag on, une chimè re.
Mais ce n'es t pas pour cela qu'ils
exis tent.
Quand on déf init un être humain, par exem ple, on en donne les critères
dé termina nts, on exp lique ce qui fait qu'un être est hum ain: la pensée, le lang age,
etc.
Mais rien ne dit que les êtres humains ont existé et exi ster ont tou jour s, sous
pr étexte que leur définition est bien saisie.
Et leur définition reste ra la même, même
quand ils n'e xisteron t plus.
L'essence n'est pas l'existe nce.
Dieu existe-t-il ?
a.
Problème
ll y a pour tant une exce pti on.
Elle appa raît dans le seul cas où la déf inition de l'es
sence permet d'obtenir la certitu de de l'existe nce.
C'est le sens de la « preu ve >>
de l'existe nce de Dieu, donné e pour la premi ère fois par saint Anselme.
Elle se pré
sente ainsi : quand on défini t l'essence de Dieu, on le conçoit comme un être par
fa it en tout point, auquel rien ne manque.
Or, s' il n' « existe >> qu 'en pensée, et non
rée llement, il lui manque justement l'existence, comme s'il n'était qu'une chimère.
Donc il existe.
Son existence ne peut lui faire dé faut, sinon on ne définit pas Dieu.
Son essence est d'exister .
b.
Solution
L' argument repose sur l'amb iguïté du terme « exis tence >>.
Kant la met au jour et
consid ère qu'il n'y a pas de démons tration valable.
Quand on anal yse la déf inition
de Dieu, on détaill e le sens d'un concep t.
Celui-ci est part iculier car il contient l'af
fi rmati on de l'ex istence réelle de son objet, mais cela reste un conce pt, c'est -à-dir e
une idée, voire un mot.
L'exis tence réelle ne se dédui t pas par l'ana lyse interne d'un
concep t, ell e es t exté rieure à lui et supp ose une autre don née que la pens ée pur e
pour être mi se à jour .
Po ur Kant, elle ne peut que se montr er, s'épr ouver , et non se
démont rer a priori.
Elle doit faire l'ob jet d'une percepti on, ou, selon ses termes,
d'une intuition sensible.
On rejoint donc la dé fin ition initiale de l'ex istence au sens
de réa lité concrète .
c.
Exte nsion
Même en supp osant l'existence réelle de Dieu, celui qui conna ît en pensée tout ce
qu'il faut sav oir sur Dieu, celui-l à, dit Kierkeg aard dans Post-Scri ptum, n'a pas la
fo i, car il se rappor te à un concep t ab str ait.
Celui qui a un rappor t à Dieu sous
fo rme de foi établit une relation d'exista nt à exis tant, c'est alors un vécu tota lement
dif fére nt, affectif , sub jectif, em preint de dou te, de pas sion, etc.
L'existe nce réelle.
»
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