Que serait l'homme sans la conscience du passé ?
Publié le 05/04/2012
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une société oublieuse de son passé risque un« retour du refoulé«. Le passé doit bien être connu et reconnu pour qu'on puisse l'analyser, en estimer les erreurs et se débarrasser du risque de le revivre. Nécessité de l'anamnèse, condition essentielle à l'élaboration de la liberté authentique pour un peuple.

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-Confirmation par l'existence des journaux intimes et des journaux littéraires:
ce que l'on tente d'y fixer, c'est bien le passage du temps- afin de maintenir ce qui n'est plus, d'en retenir les aspects les plus fugaces.
- Cf.
Bergson: son assimilation entre conscience et mémoire.
Je n'ai le sentiment
d'être un moi durable que parce que j'ai conscience de mon passé.
S'il disparaissait
entièrement, je serais confronté à l'obligation
de vivre sans cesse en reprenant tout
à zéro (aucune expérience acquise, aucun savoir efficace): s'il y a là la possibilité
de savourer l'émergence immédiate de la vie et son caractère d'innovation, elle
s'accompagne nécessairement de l'impression d'être en permanence désorienté,
sans repère, devant l'afflux ininterrompu
de ce qui apparaîtrait à chaque instant
comme radicalement nouveau et déroutant.
III.
CONSCIENCE DU PASSÉ ET REFOULEMENT
-Sans doute la conscience du passé ne doit-elle pas être le tout de la conscience:
c'est alors qu'elle serait stérilisante.
- Mais l'absence de conscience du passé,
ce pourrait être aussi la présence du
passé dans le seul inconscient, c'est-à-dire le refoulement systématique.
-
Or on sait (cf.
la psychanalyse) qu'un tel refoulement est pathogène.
C'est ce
qui, du passé, n'accède pas à la conscience qui traumatise le malade, et la cure a
précisément pour objet d'inscrire dans la conscience
ce passé qui n'y était pas
intégré.
Dans cette optique, un individu vivant sans conscience du passé est
condamné au déséquilibre.
- Même constat sur
le plan collectif: une société ne voulant rien considérer de
son passé risque
un« retour du refoulé».
Le passé doit bien être dans la conscience
pour qu'on puisse l'analyser, en estimer les erreurs éventuelles et se débarrasser
du risque de leur répétition.
Nécessité
de l'anamnèse, condition essentielle à l'élaboration progressive de la liberté authentique pour une population.
CONCLUSION
Il est toujours possible que la conscience du passé soit synonyme de «mauvaise
conscience».
Mais cette dernière marque à sa façon la différence entre l'homme
et l'animal: la tâche de l'être humain est aussi
de régler ses comptes avec son passé,
ce qui suppose qu'il en prenne la conscience la plus complète possible..
»
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