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Que savez-vous et que pensez-vous du scepticisme ?

Publié le 25/01/2010

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Ainsi, ce qui paraît vrai d'un certain point de vue semble faux d'un autre point de vue. ? 3° Une troisième série d'arguments repose sur l'impossibilité de démontrer. Tantôt les Sceptiques ont invoqué la régression à l'infini : la preuve qu'on apporte pour établir la proposition en question a besoin elle-même d'une proposition initiale ou d'une autre preuve, celle-ci de même, et ainsi de suite indéfiniment, de sorte qu'on ne sait par où commencer la démonstration. Tantôt ils ont insisté sur la nécessité, pour éviter la régression à l'infini, d'un postulat ou position de base, qu'on demande d'admettre comme point de départ sans démonstration : mais alors, ajoutent-ils, ce choix est arbitraire, d'autres pouvant admettre un postulat tout différent. Tantôt enfin ils se sont appuyés sur l'argument du diallèle : « Ce qui doit confirmer la chose en question a besoin d'être prouvé précisément par la chose en question « (SEXTUS), de sorte que le raisonnement tourne en rond dans une sorte de cercle vicieux. En particulier, on ne peut prouver la vérité de nos représentations sensibles qu'en s'appuyant sur l'intelligible; mais l'intelligible, à son tour, repose sur le sensible, et comment la raison démontrerait-elle sa propre validité sans la supposer déjà ? II. Valeur du Scepticisme. A. ? EN QUOI C'EST UNE DOCTRINE PÉRIMÉE.

« mesure, contre l'attitude pré-critique des doctrines antérieures.

En ce sens, le Scepticisme a ouvert la voie, commeon le verra bientôt,- à des doctrines plus modernes.

Mais il ne tient plus devant ce fait : l'avènement de laconnaissance scientifique.

En constituant des méthodes de plus en plus précises d'élimination de l'erreur, en ralliantl'adhésion universelle des esprits, en faisant en quelque sorte la preuve de sa validité par les applications pratiquesqu'elle engendre, la science a victorieusement répondu aux trois séries d'arguments qui viennent d'être indiqués.

Ellenous offre ainsi l'exemple d'une connaissance qui, bien que relative et faite A'approximations, n'en est pas moinsobjective et certaine.

Si le caractère plus ou moins conventionnel (mais non totalement arbitraire) de certainspostulats lui confère parfois, notamment en Mathématiques, une valeur hypothétique, c'est un contresens d'enconclure que cette construction est purement gratuite, et la Science expérimentale, d'autre part, nous fournit unsavoir qui demeure en contact permanent avec le réel.

Le caractère probabilitaire de certaines de ses lois, quirésulte de la complexité des phénomènes et des méthodes, n'a rien de commun avec le probabilisme des doctrinesantiques.

Il n'est donc pas exagéré de dire avec Victor BROCHARD, l'historien des Sceptiques grecs (p.

415) : « IIn'est pas douteux que les progrès de la science aient porté au Scepticisme un coup dont il ne se relèvera pas...

LeScepticisme doit être relégué parmi les choses qui ont disparu pour ne plus revenir.

» — D'autre part, le cogitocartésien nous a ouvert une voie d'accès vers des vérités qui dépassent les vérités scientifiques. B.

— COMMENT LE SCEPTICISME A PRÉPARE L'AVÈNEMENT DE LA PHILOSOPHIE CRITIQUE. Il serait tout à fait injuste cependant de méconnaître l'apport du Scepticisme à la pensée philosophique.

Psychologiquement il correspond àl'attitude de l'esprit qui, mis en présence d'assertions contradictoires, est envahi par le doute et devient incapablede donner son adhésion à aucune d'entre elles.

Historiquement il apparaît après les grands systèmes et manifeste laprise de conscience par la pensée philosophique des conditions de l'affirmation valable et l'apparition de l'attitudecritique (avant de signifier doute, le mot grec skepsis a d'abord signifié examen, réflexion).

A vrai dire, lesSceptiques avaient été ici précédés par les Sophistes du Ve siècle : « Les philosophes antérieurs, écrivent JANET etSEAILLES (Hist.

de la philosophie, p.

929), pensaient sans s'interroger sur la pensée, sur sa valeur, sur ses rapportsavec le monde.

Les Sophistes remarquent que toutes les hypothèses physiques impliquent certains principeslogiques sur lesquels il faudrait d'abord s'entendre.

» C'est cette oeuvre qu'ont reprise et poursuivie les Sceptiques.Après PYRRHON surtout, ils ont bénéficié de la théorie du jugement telle qu'elle avait été élaborée par les Stoïciensqui faisaient dépendre l'assentiment de la volonté.

Ils en ont conclu que la volonté pouvait également suspendre lejugement si les preuves sont insuffisantes.

Ils ont ainsi abouti « à un pressentiment, peut-être même à une ébauchede la méthode expérimentale » (L.

ROBIN, Pyrrhon et le scepticisme grec, p.

234).

Le Scepticisme constitue donc «l'effort le plus heureux qui ait été fait par les Anciens pour dégager de la philosophie...

la notion propre de lascience, et cela en ce qui concerne, non plus les mathématiques pures ou leurs applications à la mécanique, àl'astronomie, à l'harmonique, mais la connaissance de la nature ».

De fait, il a inspiré, dans les premiers siècles denotre ère, les médecins empiriques (Héraclide, Ménodote, Théodas et Sextus lui-même) dont on a dit : « S'ils ontété sceptiques, ce fut pour se libérer du joug de l'autorité et soumettre celle-ci au contrôle de l'expérience; ce futpour être des chercheurs impartiaux, investigateurs modestes et patients », pour être, en un mot, des « savants »qu'on a pu comparer « à nos Positivistes modernes » avec le dogmatisme de ceux-ci en moins (Ouv.

cité, p.

195-196).

— Dans les temps modernes, un David HUME se proclamera, lui aussi, « sceptique » (Tr.

de la Nature humaine,livre I, 4e partie), non point en ce sens qu'il déclare toute connaissance impossible, mais en ce sens qu'il révoque endoute l'existence absolue des objets en dehors des perceptions que nous en avons, et surtout l'existence d'uneconnexion nécessaire dans le rapport de causalité, qu'il réduira à une conjonction constante, d'ordre purementempirique.

Or, par là, HUME ouvrira la voie à la critique de KANT. Conclusion. Si, par lui-même, le Scepticisme est une théorie de la connaissance aujourd'hui dépassée, il a eu cependant, dans l'histoire des doctrines philosophiques, un rôle capital. Il convient de questionner l'expression « la vérité change avec le temps » : quelle est cette vérité qui change ? Est-ce la vérité en soi, absolue, ou est-ce qui est posé par l'esprit comme étant la vérité ? Est-il concevable que lavérité absolue puisse changer ? Par ailleurs, de quelle vérité s'agit-il ? De la vérité scientifique ou de la vérité morale? On pourra traiter l'un ou l'autre plan, ou les deux ; mais il conviendra de bien préciser son choix et de ne pasintroduire de confusion entre eux.

II faut également s'interroger sur les divers types de scepticisme possibles :s'agit-il d'un scepticisme purement négatif et qui refuse comme de parti pris toute recherche de la vérité ? ou d'uneméthode sceptique, positive, qui prend acte non de l'impossibilité du savoir, mais de sa relativité ? Introduction Un constat : Au Moyen Age, que le soleil tourne autour de la terre était une vérité reçue ; au XVIe siècle, avec. »

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