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Que philosopher, c'est apprendre à mourir Essais de Montaigne

Publié le 07/06/2022

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« EXPLICATION DE TEXTE Les Essais de Montaigne apparaissent indubitablement comme l’oeuvre humaniste majeure du XVIe siècle.

En effet, ce magnum opus composé de 3 Tomes contenant 107 chapitres donnent à voir la description d’un Homme : Michel de Montaigne, mais également la construction de sa vie aux travers de thèmes aussi variés que la médecine, les arts, la littérature, les affaires domestiques auxquels Montaigne apporte des réflexions sur sa propre vie et sur l’Homme.

L’extrait auquel nous allons nous intéresser aujourd’hui se situe au milieu du chapitre 20 du livre I publié en 1595 et intitulé « Que philosopher, c’est apprendre à mourir ». Ces essais présentés par l’auteur comme des mémoires, apparaissent cependant dans cet extrait comme un traité philosophique humaniste et aux apparences stoïciennes qui donne à voir le caractère nécessaire et inévitable de la mort pour inviter à une réflexion sur celle-ci.

Cette réflexion est d’ailleurs vraisemblablement inspirée par la perte de son grand ami La Boétie qui lui inspire une grande partie si ce n’est la totalité de son oeuvre. Pour rédiger sa thèse, Montaigne choisit de respecter une forme traditionnelle mêlant à un discours direct, à la première personne à des arguments d’autorités en latin.

L’auteur joue un double rôle : celui de témoin dont il montre l’apprentissage et l’évolution mais également de maître pour le lecteur duquel il cherche à orienter les actions dans le sens de la moralité mais toujours dans une optique d’invitation et non de contrainte comme nous allons le voir, mêlant stoïcisme et humanisme de la renaissance. Ainsi, des lignes 1 à 10, Montaigne fait d’abord part de son expérience personnelle en se mettant à distance par rapport à son adolescence, montrant ainsi une évolution de sa pensée et l’acquisition d’une certaine sagesse établissement alors un rapport d’autorité sur le lecteur.

Il enchaine ensuite des lignes 11 à 20 grâce à une citation de Lucrèce, sur la notion du temps qui passe qu’il appelle à regarder d’une manière stoïcienne avec un certain relativisme afin d’arriver à un idéal moral prôné par l’Humanisme de la renaissance.

Puis, des lignes 21 à 33, il conclue sur un nouvel argument d’autorité, cette foi propre à sa réflexion avec « de vrai » expliquant que l’acceptation de la finitude humaine est le premier pas vers l’ataraxie. Ainsi nous pourrons être amenés à nous demander de quelle manière Montaigne essai-t-il de convaincre le lecteur à dépasser la peur de la mort dans cet extrait? I) La Proximité avec un auteur qui se livre Tout d’abord, la manière dont l’extrait commence ne peut être que frappante par son caractère impératif véhiculé par locution « à la vérité ».

L’auteur introduit donc son propos comme étant véridique, indubitable à la manière des philosophes stoïciens.

Ceci est ensuite renforcé par le complément circonstanciel de manière « en toutes choses » qui s’impose alors comme une règle impérative d’action à laquelle doit se référer le lecteur. Sont ensuite évoquées les forces naturelles avec une personnification de la nature qui « prête » ou non, c’est à dire contribue ou non à l’existence de l’individu qui se retrouve alors à sa merci, « malaisé » dans l’avancée de son « art et de son industrie ».

Apparait alors directement une suprématie de la Nature qui, inévitablement implique la mort montrant ainsi dès la première phrase la nécessité de la mort dans l’existence d’un individu.

Par ailleurs, cette nature est mise à côté des termes « art » et « industrie » qui sont souvent présentés comme ses antonyme et que l’auteur choisit ici de faire dépendre d’elle, remettant en cause les thèses de Platon et d’Aristote et imposant dès le début sa propre réflexion, disant implicitement au lecteur qu’il ne saurait se laisser influencer par quelque autorité que ce soit. Il insiste alors sur cette idée de réflexion personnelle en s’affirmant comme sujet central de ce premier mouvement en utilisant le pléonasme « Je suis de moi-même » qui affirme son. »

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