Que peut la raison pour exclure la violence ?
Publié le 01/07/2015
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Il semble couramment admis que la raison doive lutter contre la violence, afin d'opposer à la contrainte exercée sur autrui les arguments fondant l'approbation et la persuasion. Mais, dans les faits, le dialogue entre l'homme raisonnable et l'homme violent ne semble pas si aisé. On peut même se demander si certaines formes de violences n'appellent pas, en réponse, d'autres violences. La violence n'est peut-être pas toujours illégitime aux yeux de la raison.
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La raison a-t-elle sur la violence un pouvoir autre que théorique et utopique ? Pour être efficace, la raison ne doit-elle pas parfois employer la violence ?
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· «La violence [est un] moyen, parfois nécessaire, d'une politique rationnelle « (Aron, Histoire et dialectique de la violence).
· « [...] que l'effort de persuasion échoue, alors le conflit risque de se résoudre dans la violence « (Clastres, La Société contre l'État).
· « [...] il faut concevoir l'État contemporain comme une communauté humaine qui [...] revendique avec succès pour son propre compte le monopole de la violence physique légitime « (Weber, Le Savant et le Politique).
La raison peut donc à la fois peu et beaucoup pour exclure la violence. Peu, parce que la théorie a souvent peu de poids sur la pratique, et que les hommes suivent plus facilement leurs passions que le chemin ardu de la raison. Mais beaucoup, aussi, parce que le pouvoir est fondé par le devoir. « Tu peux parce que tu dois« pourrait constituer l'impératif catégorique de la raison à l'égard de la violence. Car la vie maîtrisée et respectueuse des autres sujets pensants est plus humaine que l'existence aliénée considérant autrui comme un simple moyen.
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LA RAISON
• Recherche des idées
Il semble couramment admis que la raison doive lutter contre la vio
lence, afin d'opposer
à la contrainte exercée sur autrui les arguments fon
dant
1' approbation et la persuasion.
Mais, dans les faits, le dialogue entre
l'homme raisonnable et l'homme violent ne semble pas si aisé.
On peut
même se demander
si certaines formes de violences n'appellent pas, en
réponse, d'autres violences.
La violence n'est peut-être pas toujours illé
gitime aux yeux de la raison.
• Problématique
La raison a-t-elle sur la violence un pouvoir autre que théorique et uto
pique ? Pour être efficace, la raison ne doit-elle pas parfois employer la
violence?
• Citations
• « La violence est cette impatience dans le rapport avec autrui, qui
désespère d'avoir raison et choisit le moyen court pour forcer
l'adhésion» (Gusdorf, La Vertu de force).
• «La violence [est un] moyen, parfois nécessaire, d'une politique
rationnelle» (Aron, Histoire et dialectique de la violence).
• « [ ...
] que l'effort de persuasion échoue, alors le conflit risque de se
résoudre dans la violence» (Clastres, La Société contre l'État).
• « [ ...
] il faut concevoir l'État contemporain comme une communauté
humaine qui [ ...
] revendique avec succès pour son propre compte le
monopole de la violence physique légitime
» (Weber, Le Savant et le Poli
tique).
CORRIGÉ
[Introduction]
Que la raison, comprise comme faculté de distinguer le vrai du faux
dans le domaine théorique et le bien du mal dans le registre pratique,
doive lutter contre toute forme de contrainte exercée sur la volonté d'au
trui, semble être une idée communément partagée, chez les philosophes
eux-mêmes.
L'argumentation n'est-elle pas préférable à la violence? Ne
vaut-il pas mieux essayer de s'entendre, plutôt que de se faire la
guerre?
Mais qu'il en vaille la peine ne signifie pas que cela soit concrètement
possible.
Peut-on vraiment dialoguer avec le violent
? La raison recèle
t-elle la puissance de mettre définitivement la violence hors-jeu ?.
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