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Que pensez-vous de ce mot de Renan : Le monde véritable que la science nous révèle est de beaucoup supérieur au monde fantastique créé par l'imagination

Publié le 15/09/2014

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renan

Dans le sens de l'infiniment grand : la terre, modeste planète, infime élément de la voie lactée, qui compte, pense-ton, environ 100.000 x 106 étoiles mesure 200.000 années lumières de diamètre; cette immense voie lactée perdue au milieu de millions de galaxies distantes l'une de l'autre d'environ deux millions d'années-lumière ! (1).

Dans le sens de l'infiniment petit, PASCAL s'émerveillait « qu'un ciron lui offre dans la petitesse de son corps des parties incomparable­ment plus petites, des jambes avec des jointures, des veines dans ses jambes, du 

renan

« 28 IXTRODIJCTION J.

- CE QUE DISE'.'!T LES MOTS.

Si nous prenons ces mots au sens que leur donnerait le français d'au· jourd'hui en les séparant de leur contexte, la pensée de RENAN, quelque peu exagérée à l'époque où elle fut écrÏ'te (1848), est aujourd'hui d'une frap pante vérité.

A.

Le monde fantastique c·réé par l'imagination.

-Qu'on se rappelle les conceptions de la mythologie antique : des divinités présidant aux mouvements des astres et aux phénomènes météorologiques, le·s contes de fées qui ravissaient encore notre enfance ...

Ce monde nous ravissait parce que fantastique, c'est-à-dire impossible et irréel.

B.

Le monde véritable que la science nous révèle.

- a) Du point de vue scientifique, mesurons l'extension immense de notre connaissance du réel.

1° Dans le sens de /'infiniment grand : la terre, modeste planète, infime élément de la voie lactée, qui compte, pense-ton, environ 100.000 x 1()6 étoiles mesure 200.000 années lumières de diamètre; cette immense voie lactée perdue au milieu de millions de galaxies distantes l'une de l'autre d'environ deux millions d'années-lumière ! (lJ.

2° Dans le sens de ['infiniment petit, PASCAL s'émerveillait cc qu'un ciron lui offre dans la petitesse de son corps des parties incomparable­ ment plus petites, des jambes avec des jointures, des veines dans ses jambes, du sang dans ces veines, des humeurs dans ce sang, des gouttes dans ces humeurs, des vapeurs dans ces gouttes ...

» (2); la science moderne a décomposé ces vapeurs en molécules, ces molécules en atomes mesurant environ un dix-millionnième de millimètre; l'atome lui-même est actuel­ lement conçu comme un système solaire invraisemblablement minuscule avec un noyau central 10.000 fois plus petit que l'ensemble autour duquel évoluent, à des distances relativement comparables à celles qui séparent le soleil de ses planètes, des électrons dont le nombre varie avec chaque corps simple ...

Pour rendre ce noyau visible à l 'œil nu, il faudrait le grossir une dizaine de milliards de fois : à cette échelle, nous aurions une taille de 17 .000.000 de kilomètres '' nous permettant de jouer avec la terre comme avec un grain de sable » (4).

Ce monde, dont les deux infinis nous déconcertent, est le monde véri­ table effectivement observé ou démontré à partir d'observations réelles.

b) Du point de vue pratique, le petit PoucET, malgré ses grandes bottes, serait battu à la course par nos avions; ce n'est pas en 80 jours, comme l'avaH rêvé Jules VERNE, qu'on peut faire le tour du monde, mais en quelques jours; les prétentions des alchimistes sont réalisées et nous sommes en mesure d'opérer la transmutation des métaux.

Et cela, non pas en imagination, mais en réalité.

Le monde révélé par la science moderne est donc bien supérieur au (1) Cf.

P.

TEILHARD DE CHARDIN, dans Etudes de mai 1946, p.

146-fBO.

(2) Pensées, édit.

Brunschvieg, p.

349.

(3) P.

RoussEAU, De l'atome à l'étoile, p.

35 (Co!rl.

Que sais-je, 1941).. »

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