Que nous dit et fait comprendre de la séduction du / des discours le Phèdre de Platon?
Publié le 07/03/2022
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Que nous dit et fait comprendre de la séduction du / des discours le Phèdre de Platon?
Le Phèdre est une œuvre de Platon qui met en scène le dialogue entre Phèdre et
Socrate sur des sujets tels que la beauté et l’amour mais également la rhétorique et l’art de
la parole.
Ainsi, on peut retenir de nombreux enseignements à travers la lecture de ce
dialogue : nous allons donc étudier ce que nous dit et nous fait comprendre cette œuvre de
la séduction du ou des discours.
Dans un premier temps, nous verrons que la séduction du
discours peut être “malhonnête”, et trompeuse.
Cependant, nous verrons qu’elle peut
également être “honnête” et témoigner d’une certaine vérité dans le discours.
La séduction dans un discours peut s’avérer mensongère et trompeuse : elle serait
jugée malhonnête dans certaines situations.
L’apparence mensongère et l’utilisation d’un langage riche en dépit d’un contenu
médiocre dans un discours dont le but est de charmer serait un exemple de malhonnêteté
dans la séduction.
On peut constater que dans les discours de Lysias et Socrate, l’utilisation
de procédés rhétoriques les rend plus attirants ou séduisants.
Socrate critique cependant
Lysias sur ce point dans son premier discours : celui-ci a en effet voulu que son discours
plaise à Phèdre et a utilisé (et parfois plus que de raison) ces procédés, ainsi qu’un langage
riche.
Cependant, selon Socrate, un discours - en plus d’être écrit dans un langage
“plaisant”- doit témoigner du savoir de l’orateur, or ici Lysias ne semble pas en avoir assez
et son discours est de qualité médiocre.
Ainsi, son discours a pu plaire à Phèdre qui, séduit
par les belles formulations de Lysias, le considère (à tort) avec admiration.
Plus tard dans le
dialogue, Socrate critique également les rhéteurs, dont l’objectif est de “séduire” leur
auditoire, qui exposent leurs talents d’écriture au détriment d’une véritable pensée de fond.
Dans le dialogue, on peut voir que Lysias mais également Socrate “trompent” Phèdre
en faisant des paradoxes dans leurs discours.
En effet, Lysias dans son discours démontre
sa thèse selon laquelle il vaut mieux accorder ses faveurs à celui qui n’aime pas plutôt qu’à
celui qui aime, or il lui affirme au commencement de son discours qu’il “estime que [sa]
demande ne doit pas être rejetée, précisément parce qu[‘il n’est] pas amoureux de [lui]”.
Socrate, dans son premier discours, tente de montrer à Phèdre la supercherie de Lysias :
celui-ci explique malignement à Phèdre qu’il devrait lui accorder ses faveurs, on comprend
donc que Lysias aime bel et bien Phèdre.
Socrate, quant à lui, en critiquant et rabaissant le
discours de Lysias devant Phèdre, il met en avant ses propres qualités devant Phèdre : il
entreprend de “redire” les discours de Lysias en utilisant également un beau langage, ainsi
qu’en faisant le rappel des mythes, des dieux et muses.
Ainsi celui-ci, en critiquant la
stratégie de Lysias, reproduit une stratégie similaire, en se servant de la naïveté de Phèdre
pour tenter de le séduire.
Cette idée de paradoxe dans les discours de Lysias et Socrate
démontrent donc une forme de malhonnêteté dans la séduction.
Le Phèdre nous dit cependant que la séduction du discours peut témoigner de
l’honnêteté de l’orateur, et de son mérite.
Les dialogues dans le Phèdre abordent à plusieurs reprises le thème du mythe, que
ce soit pour appuyer certains arguments, ou pour rendre le discours plus attrayant.
Ces
mythes nous apprennent que la séduction est nécessaire et sert un but commun à tout être
vivant : l’amour.
Socrate fait notamment référence dans son deuxième discours (dont la
thèse est le fait qu’il faut plutôt accorder ses faveurs à celui qui aime plutôt qu’à celui qui
n’aime pas) au mythe du cocher conduisant un attelage tiré par deux chevaux.
Selon ce.
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