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Que m'est-il permis d'espérer ?

Publié le 05/01/2020

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Les mortels

 

Dire que l'homme est mortel, ce n'est pas seulement se référer à un événement biologique commun à tous les êtres vivants. L'homme ne peut se savoir mortel sans se poser par là même la question du sens de son existence. Dès l'origine de la philosophie, chez les présocratiques, les, hommes se pensent comme « les mortels » face aux dieux, qui sont « les immortels ». La philosophie n'est ni seulement théologie ni seulement anthropologie, mais méditation du partage de l'humain et du divin. De la conscience d'être mortel naît l'interrogation métaphysique (voir texte 3), que cette interrogation soit reconnue ou non comme authentique, qu'il faille finalement dissoudre une angoisse reconnue sans objet, ou bien justifier le désir d'immortalité. Lucrèce et les matérialistes se proposent d'effacer les fantômes nés de la pensée de la mort et de la crainte des dieux. Tout au contraire, pour Pascal, la fuite de la pensée de la mort dans le divertissement, détourne les hommes de connaître la vérité religieuse de leur destin. Même quand Spinoza proteste que la philosophie n'est pas méditation de la mort, mais méditation de la vie, il entend par là connaissance de toute chose sub spe-cie aeternitatis, c'est-à-dire dans l'unicité de la substance divine.

 

Dieu

 

Un des plus anciens poètes-philosophes, Xénophane (vie siècle avant notre ère) remarquait : « Les Éthiopiens disent que leurs dieux sont camus et noirs ; les Thraces qu'ils ont les yeux bleus et les cheveux roux. » Il ajoutait que, si les chevaux élevaient des statues à leurs dieux, ils leur donneraient l'aspect de chevaux et les bœufs

l'aspect de bœufs. Cette critique radicale de la mythologie d'Homère, qui attribuait aux dieux les comportements et les passions des hommes, conclut-elle à un athéisme au sens actuel du terme ? Xénophane s'élevait d'une image particulière du divin à l'universalité du concept, quand il parlait d'un « dieu unique » qui, disait-il, n'est « pareil aux hommes ni par l'aspect ni par la pensée ».

« l'aspect de bœufs.

Cette critique radicale de la mythologie d'Homère, qui attribuait aux dieux les comportements et les passions des hommes, conclut-elle à un athéisme au sens actuel du terme ? Xénophane s'élevait d'une image particulière du divin à l'universalité du concept, quand il par­ lait d'un « dieu unique » qui, disait-il, n'est « pareil aux hommes ni par l'aspect ni par la pensée ».

Il ne va donc pas de soi que la question de Dieu et de son existence se pose seulement pour la foi religieuse.

Cette question a été au centre de la réflexion philoso­ phique non seulement depuis I' Antiquité et le Moyen Âge chrétien, juif et musulman, mais aussi pour le rationa­ lisme classique et moderne.

Lui refuser d'autre significa­ tion que religieuse est déjà prendre position sur les rap­ ports de la raison philosophique et de la foi.

Un Pascal les oppose radicalement, de même qu'il oppose au « Dieu des philosophes » le Dieu sensible au cœur, « Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob ».

En quelque sorte symétriquement, positivistes et matérialistes établissent eux aussi une rupture et réduisent la question philosophique de Dieu à celle du mythe et de la croyance religieuse.

Cependant, de Platon à Hegel, nombre de philosophes ont affirmé la continuité de la foi et de la raison, considé­ rées comme deux expressions d'une même vérité selon des formes et à des niveaux de connaissance différents.

La foi est alors conçue comme parallèle à la raison, ou encore comme expression apparemment irrationnelle d'une raison supérieure divine que l'esprit humain ne peut prétendre comprendre en sa totalité.

Hegel verra dans la philosophie « la vérité de la religion » comme manifestation l'une et l'autre de l'esprit absolu.

L'hiistoire Cependant, l'immortalité désirée n'est pas seulement promise par la religion, mais aussi par l'histoire.

Sous le nom de « gloire », c'était une certaine immortalité qui était attribuée aux héros, aux grands hommes, et même à la cité grecque tout entière.

Chez un historien comme Polybe (11° siècle avant notre ère).

une philosophie de l'histoire s'ébauche dans une interrogation sur la pérennité de. »

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