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Que gagne-t-on en travaillant ?

Publié le 08/01/2015

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Que gagne-t-on en travaillant ? Les titres en couleurs servent à guider la lecture et ne doivent en aucun cas figurer sur la copie. Introduction Se demander ce que l'on gagne en travaillant, c'est présupposer que l'on gagne quelque chose pendant que l'on travaille. Mais quel gain nous ferait réaliser le travail ? soi. A. En travaillant, on gagne sa vie a. Le travail a pour but la satisfaction de nos besoins Dans un premier temps, on pourrait faire l'hypothèse suivante : le gain du travail réside dans ce qu'il vise, à savoir la satisfaction de nos besoins. Car le besoin peut apparaître comme la raison d'être du travail : si je trouvais dans la nature de quoi survivre, je n'aurais aucune raison de fournir l'effort que suppose le travail. Par conséquent, le travail serait cet effort que je dois faire pour entretenir ma vie. En d'autres termes, je dois produire pour consommer, ce qui me permet de renouveler mes forces. B. En travaillant, je gagne mon humanité a. Le processus du travail me sépare de mon animalité C'est précisément ce que se demande Marx en définissant, dans Le Capital, le travail comme une activité essentiellement humanisante. « Le travail, dit-il, est de prime abord un acte qui se...


« la mesure où le travail n’ apparaît plus comme le moyen de me réaliser, mais comme le moyen de m’ asservir : le travailleur devient dépendant de son salaire, et ne travaille plus que dans le but d’ obtenir ce salaire ; il ne se reconnaît plus dans le produit de son travail et, finalement, se perd lui-même en se vendant à un autre. [Transition] Mais alors, si je ne gagne rien à travailler, si, au contraire, je me perds moi-même dès lors que je ne gagne plus, dans mon travail, qu’ un résultat extérieur à moi, n’ est-ce pas parce que ce que je devrais gagner dans le travail ce n’ est jamais que le travail lui-même ? 3.

Le gain du travail est le travail lui-même A.

Ce que je dois chercher, à travers mon travail, A n’est pas un but extérieur à moi Dans le Gai Savoir , Nietzsche envisage justement la question du travail à travers celle de notre rapport au gain.

Que gagne-t-on à travailler ? « Chercher le travail pour le gain, dit Nietzsche, c’ est maintenant un souci commun à presque tous les habitants des pays de civilisation ; le travail leur est un moyen, il a cessé d’ être un but en lui-même : aussi sont-ils peu difficiles dans leur choix pourvu qu’ ils aient gros bénéfice.

» En d’ autres termes, si je pense qu’ en travaillant je dois gagner de l’ argent, si mon but est tel, je subordonne le choix de mon travail à ce but.

Par conséquent, je manque d’ exigence vis-à-vis de moi, dit Nietzsche : je m’ oublie.

De fait, le travail cesse d’ « être un but en lui- même », c’ est-à-dire que je n’ envisage plus le travail comme une activité ayant une valeur pour moi , mais comme une activité qui m’ apporte des valeurs extérieures à elle . B.

Le travail doit être voulu pour lui-même Si Nietzsche part du constat selon lequel le monde moderne nous inscrit dans un rapport instrumental au travail , qui nous interdit l’ idée même de nous y réaliser, il nous invite alors à redéfinir ce que peut être le travail.

« Mais il est des natures plus rares, poursuit-il, qui aiment mieux périr que travailler sans joie ; des difficiles, des gens qui ne se contentent pas de peu et qu’ un gain abondant ne satisfera pas s’ ils ne voient pas le gain des gains dans le travail même.

» Ces « natures rares », dit- il, seraient par exemple les « artistes et les contemplatifs ( … ) mais aussi ces oisifs qui passent leur existence à chasser ou à voyager, à s’ occuper de galants commerces ou à courir les aventures.

Ils cherchent tous le travail et la peine dans la mesure où travail et peine peuvent être liés au plaisir et, s’ il le faut, le plus dur travail, la pire peine.

» Autrement dit, les vrais travailleurs, ceux dont Nietzsche dit qu’ ils ne s’ oublient pas dans leur travail mais le recherchent pour lui-même et non pour son but extérieur à eux, seraient ces individus qui renouent avec un travail originaire conçu comme activité jouissive car supposant un effort sur soi, et un dépassement de soi.

Ainsi, paradoxalement, les « oisifs » seraient les vrais travailleurs, ceux dont le temps de travail est bien un temps libre ( otium , en latin, signifie « temps. »

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