Que doivent etre les rapports entre science et technique (La science et la technique) ?
Publié le 06/07/2005
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c) Désormais, on entre dans la « techno science ».Il y a ici rencontre de la science et de l'activité technique, mais la première n'a pas forcément eu pour finalité lestechniques auxquelles elle va donner lieu.Et pourtant, plus nous nous rapprochons du XXème siècle, plus la concomitance de la science et de la technique vas'accentuer.
On pourrait faire le récit de la machine à vapeur, qui commence avec la « machine à poudre » deHuygens (XVIIe siècle), pour aboutir à James Watt (1769).Mais surtout, on pourrait aussi saisir l'exemple du développement de la radio électricité, dans lequel la connaissancescientifique joue un rôle encore plus important (théories concurrentes de Maxwell et de Coulombs, Faraday etAmpère, entre 1830 et 1860 ; v.
G-G.
Granger, La science et les sciences , PUF 1993 ). III – L'ingénieur : savant ou technicien ? a) Le lien de la science à la technique doit demeurer contingent.Dans ces conditions, ces savoirs techniques sont-ils de nature à nous permettre de conclure à une identité de lascience et de la technique ?Ne concluons pas trop vite à l'identité :D'abord, en raison du caractère désintéressé de la science : à la différence de la connaissance scientifique,qu'Aristote qualifiait de « théorétique », le savoir technique a une fonction essentiellement « pratique » (ou « poïétique »), disons une fonction utilitaire.C'est avec la révolution galiléenne que va se constituer une technique « moderne », c'est-à-dire une suite appliquéede la connaissance scientifique.
Dès les XVIIe-XVIIIe siècles, des « savants » réalisent des traités de navigation(Huygens, Bernouilli, Euler ; ou encore des traités de chimie « pratique », premiers « procédés » (techniques) quivont engendrer l'industrie chimique ( Traité de chimie industrielle de Chaptal, 1806) : en effet, une grande part de la technique moderne naît de l'application de la science à l'industrie (A.
Comte, Cours de philosophie positive, 1830-1842 ). b) Technique et science demeurent essentiellement distinctes.Dans ces conditions, parce que le savoir technique vaut par son efficacité, et donc s'apprécie au résultat(qu'Aristote dirait « extérieur à l'agent »), il peut même reposer, très paradoxalement, sur des croyances ou dessuperstitions (v.
la baguette de coudrier ou les remèdes dit « de bonnes femmes »); en revanche, la connaissancescientifique se légitime, quant à elle, par le raisonnement et la vertu démonstrative et expérimentale ; disons que lascience vise à expliquer un phénomène de la manière la plus complète et la plus objective possible ; alors que lesavoir technique indique surtout comment produire un phénomène pour obtenir tel ou tel résultat.
c) Dualité du « scientifique » aujourd'huiPour mieux préciser la différence, il convient donc de distinguer entre le savant et le technicien.Prenons le point de vue sociologique : dans l'Antiquité (voir encore là-dessus Aristote, le technicien est un«manuel », l'homme de la « Techné » est un homme servile : l'artisan a un statut inférieur –cela parce que lesinventions technique n'ont pas de rapport direct avec la Science.
Cela n'empêche pas que les Grecs et les Romains,par exemple, aient mis en œuvre des techniques très élaborées et très « savantes » (travail des métaux, enginsmilitaires, construction des thermes…).C'est ce qui explique le statut un peu exceptionnel d'un Archimède (-IIIe siècle).
Mais le ton général de l'Antiquitédemeure celui de l'infériorité des techniques.Le statut actuel de l'ingénieur, qu'Auguste Comte plaçait à la tête de la société conforme à l'état positif (ou âge dela science), illustre bien la forte synthèse de l'homme de science et de l'homme de l'art dans une société désormaisplacé sous l'égide de la « techno science » (Jürgen Habermas, La technique et la science comme idéologie , 1968). Conclusion La distinction (ou la non distinction) de la science et de la technique porte en elle un véritable enjeu de civilisation :ou bien le procès de la technique met en jeu la science, considérée comme origine de la réduction à l'existence« unidimensionnelle » de l'homme contemporain (Herbert Marcuse, L'homme unidimensionnel, 1964) –développement du thème wébérien du désenchantement du monde, saisi dans ses conséquences pratiques ; ou bien la technoscience demeure un phénomène contingent, et il est dès lors pensable de renouer avec le développement de la« thébaïde », de la contemplation ; mais est-il encore possible de concevoir un monde fondé sur la connaissancedésintéressée et de « sauver » du mercantilisme la primauté des valeurs rationnelles ?.
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