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Que croire ?

Publié le 27/02/2005

Extrait du document

Bien définir les termes du sujet : - « Croire » : C'est avoir une croyance. A la différence de la connaissance, la croyance implique une adhésion à une idée ou à une réalité sans que l'on puisse avoir la certitude de cette idée ou de cette réalité. La croyance est en général subjective puisqu'elle ne peut pas prouver de manière indubitable ce qu'elle avance. - « Que » : le pronom est assez vague pour rester le plus large possible. Il ne désigne ni une personne, ni une chose, il est synonyme de « à quoi, en quoi ». Il peut désigner aussi bien une idée qu'une entité.   Construction de la problématique :             Le sujet ne cherche pas à savoir ce qu'est une croyance, en quoi elle consiste et comment elle se manifeste : le terme et sa définition sont déjà acquis. Il s'agit plutôt de voir sur quel type d'objet porte la croyance et comment les reconnaître.             Se pose donc la question de savoir quelles sont les caractéristiques des objets ou entités sur lesquels porte la croyance. Autrement dit, à quelle condition peut-on croire en quelque chose, et comment cela se manifeste t-il ?

« déduire logiquement l'existence de Dieu.

En effet, si on considère que l'existence d'un être ne peut lui être prédiquéeautrement que par le biais de l'observation empirique, et que la caractéristique de Dieu est de n'être pas empirique,alors de l'idée d'un tel être, on ne peut rien déduire.

Ainsi, il faut conclure que tout discours sur Dieu est dénué desens, cela ne veut pas dire qu'il soit faux : il n'est ni vrai, ni faux.

On ne peut rien connaître non plus des attributsde Dieu parce que nous ne savons pas réellement ce que nous désignons en employant ce mot.

Pour Saint Augustin,il y a un seuil que la raison ne peut pas et ne doit pas franchir.

On peut comprendre rationnellement les chosesjusqu'à un certain point, puis la raison doit laisser place à la foi lorsqu'il est question de Dieu.

Si il était possible decomprendre Dieu rationnellement, cela signifierait que Dieu ne dépasse pas la raison.

Dieu étant normalement plusgrand que l'homme, il ne peut se restreindre aux dimensions de sa raison ; s'il le pouvait, il faudrait alors soupçonnerDieu d'être une création humaine.

Mais de toute façon, le simple fait de penser que dieu existe prouve son existence.

Cela ne signifie pas quenous le restreignons à la raison : la pensée que nous en avons n'est qu'une petite partie de son être.

C'est cequ'explique Malebranche dans La recherche de la vérité.

Selon l'auteur, le cogito cartésien est la preuve immédiatede l'existence de Dieu.

Tant que nous pensons, nous avons en nous un fragment de ce Dieu, de cet être.

Cet êtreest découvert par nous dans chacune de nos idées qui émanent de l'infini.

Avant l'idée que nous pouvons nous fairede nous-mêmes, avant toute certitude quant à la réalité du monde extérieur, nous nous voyons en nous-mêmes l'infini ; en nous-mêmes, c'est-à-dire en Dieu : « On ne peut le voir que dans lui-même Dieu, qu'il n'existe : on nepeut voir l'essence d'un être infiniment parfait sans en voir l'existence : on ne le peut voir simplement comme unêtre possible : rien ne le comprend, rien ne peut le représenter.

Si donc on y pense, il faut qu'il soit.

» Il n'est donc pas possible de prouver rationnellement l'existence de Dieu sans soupçonner qu'il est une création humaine.

Dieu se caractérise par son infini, il existe parce que nous y croyons, parce que nous y pensons,mais cela ne veut pas dire qu'il se limite à notre pensée, elle n'en est que l'expression.

II/ La croyance en un idéal : Il existe de nombreuses autres choses en lesquelles nous croyons, nous ne pouvons pas pour autant les prouver, mais nous avons la certitude qu'elles existent.

Il en va ainsi pour les convictions ou les idéaux tels que celuide la liberté.

La croyance ne touche donc pas exclusivement la sphère religieuse ; elle peut aussi s'étendre à desdomaines où elle se justifie pleinement au sens où son objet ne peut jamais faire l'objet d'une certitude ou d'unevérification de type scientifique.

C'est ce que montre Kant dans Les fondements de la métaphysique des mœurs.

En effet, selon lui on nepeut avoir une connaissance des choses que si on dispose d'une matière et d'une forme.

La matière de laconnaissance est le monde sensible, ce sont toutes les impressions que mes sens reçoivent, tout ce qui existe dematériel.

La forme, ce sont les catégories de l'entendement.

Autrement dit, je ne perçois pas les choses tellesqu'elles sont, mais à travers une grille de représentations qui existe dans mon esprit : ce sont les catégories del'entendement.

Pour connaître une chose, il faut donc que j'aie une matière à étudier, et un esprit qui calque surcette matière des schémas pour la comprendre.

Tout ce qui n'a donc pas de matière ne peut donc pas être unobjet de connaissance, mais seulement un objet de croyance.

C'est le cas de Dieu et des idées transcendantales.Ces dernières sont des concepts dépassant la possibilité de l'expérience, il y en a 3 : Dieu, l'âme et le monde.

Cesidées se situent dans la raison, elles ne permettent pas de constituer une connaissance du supra-sensible, ellesn'ont donc pas d'usage constitutif fournissant des concepts d'objet, mais elles ont un usage régulateur, qui est dediriger l'entendement vers un but.

Les objets de la croyance ont donc pour caractéristique de ne pas avoir de matière, ils n'existent pas dans le monde empirique.

C'est le cas des idéaux, comme celui de la liberté.

Kant montre en effet qu'il y a une contradiction àvouloir prouver l'existence de la liberté.

En effet, dès que je tente de prouver l'existence de la liberté par un acte,ce même acte est alors non libre puisqu'il ; avait pour but de prouver l'existence de la liberté.

L'acte purementgratuit est alors impossible.

« Il ne suffit pas de la [la liberté] prouver […] ce qui d'ailleurs est absolumentimpossible : il n'y a de possible qu'une preuve a priori ».

2 ème section.

A priori signifie qu'il n'est pas possible de la prouver dans le monde sensible, par l'expérience.

Kant insiste bien sur « l'impossibilité subjective d'expliquer la libertéde la volonté ».

Pour Kant, la liberté est un mystère, il n'y a pas seulement une impossibilité intrinsèque, mais aussiune impossibilité extrinsèque : expliquer la liberté, ce serait la défigurer et faire d'elle une nature.

On ne peut doncpas prouver la liberté, on ne peut pas non plus la nier, on peut simplement y croire.. »

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