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Quand on aura marié le Grand Turc avec la République de Venise, on réconciliera Voltaire avec Rousseau, déclare Brunetière (Etudes critiques, 3e série). En quoi vous paraît consister cette irréconciliable opposition, si vous considérez leur existence, leur tempérament, leurs doctrines ?

Publié le 14/04/2009

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venise

Le plan est fourni par le sujet même : Voltaire, bourgeois parisien, vite initié aux plaisirs et aux profits de la société, sera toujours un épicurien avide de richesses et de bien-être; les vicissitudes de sa vie ne sont rien à côté de la persécution que subit Rousseau. Voltaire termine sa vie en grand seigneur libéral. Rousseau est presque un enfant trouvé; il ne connaît de la société que les contraintes'(laquais, apprenti horloger...) ou les aspects rebutants (l'hospice de Turin); par la suite, devenu célèbre, la société l'importunera; il restera toute sa vie errant, pauvre et plébéien.   Le tempérament.                        

Voltaire est vit, spirituel, ironique, peu sentimental ; il aime l'intrigue, le mouvement, la bataille; il ne se plaît qu'entouré par une cour d'admirateurs. Rousseau reconnaît lui-même qu'il a l'esprit lent et l'imagination vive; il aime la rêverie solitaire, la griserie des chastes amours et préfère la solitude aux salons.  

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