Quand la vérité dérange, faut-il préférer l’illusion qui réconforte ?
Publié le 09/06/2013
Extrait du document
Plan :
I. La puissance de l'illusion.
II. Se laisser inquiéter par la vérité.
«
intérêts les plus puissants, celui de pouvoir supporter la douleur pour
continuer de vivre, de conserver un certain équilibre me ntal.
L'illusion est pourtant bien le produit d'une certaine intention,
contrairement à l'erreur qui, elle, n'est pas du tout intentionnelle.
Convenons alors que l'intention contenue dans l'illusion est en grande
partie inconsciente ; elle est intentionnel le sans être volontaire.
C'est ce qui explique le rapport si équivoque de l'illusion à la réalité.
Elle n'en est pas la pure et simple ignorance.
L'illusion voisine avec la
connaissance vraie.
C'est ce qui fait sa force ; elle n'est pas réfutée par la
conn aissance vraie.
L'exemple classique est celui du bâton plongé dans
l'eau : j'ai beau savoir qu'il reste droit, je ne peux m'empêcher de le voir
comme cassé.
Ce qui est vrai de cette illusion optique l'est de toute
illusion.
Nous dirons donc de l'illusion q u'elle n'est pas ignorance, mais
méconnaissance, pour nommer cet état ambigu de connaissance vraie à
laquelle fait écran l'intention contraire de ne pas la reconnaître pour
vraie.
Du fait qu'elle n'est pas exactement une forme d'ignorance,
l'illusion n'est pas simplement une privation de connaissance ; l'illusion
est productrice : elle produit ce que l'on pourrait appeler un contre -
savoir, une contre -certitude opposée à celle que produit par sa seule force
la connaissance vraie.
Celui qui est dans l'illusio n, comme les parents de
l'exemple précédent, oppose la certitude de la croyance à laquelle son
intérêt le pousse à croire à la certitude produite par la connaissance vraie
elle -même.
Entre les deux, il y a toute la différence qui sépare le simple
sentiment de certitude, qu'on trouve chez toute personne bornée, et la
certitude objective de celui qui, en même temps qu'il fait correctement
une démonstration mathématique, sait qu'il fait une démonstration
correcte et que le résultat est vrai.
L'illusion produit donc ses certitudes, mais ce ne sont pas celles qui
sont attachées à la connaissance vraie ; ce sont au contraire les certitudes
auxquelles m'attache un certain état du désir.
Freud (1856 -1939) a bien
montré que l'illusion était en fait la réalisation d'u n désir.
Il illustre sa
thèse par l'exemple de la méprise de Christophe Colomb découvrant ce
qu'il croyait être les Indes.
A l'évidence, son désir de découvrir les Indes
aurait été dérangé par la connaissance vraie de la découverte qu'il venait
réellement de faire.
D'une manière moins anecdotique, Freud analyse la
croyance religieuse comme une illusion : on le verra plus loin.
Grâce à cette analyse, on peut parfaitement rendre raison des
caractéristiques de l'illusion.
Nous méconnaissons la vérité quand le
désir ne trouve ni son compte, ni satisfaction avec la vérité.
Mais, si cette interprétation est vraie, on voit aussi qu'il serait vain
de croire que les hommes préfèrent trouver refuge dans l'illusion de
manière délibérée et volontaire.
Si l'on préfère l' illusion qui réconforte à
la vérité qui dérange, c'est inconsciemment.
Il n'y a pas d'abord un état.
»
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