Puis-je savoir qui je suis ?
Publié le 09/11/2012
Extrait du document
«
même de l'existence effective de notre corps et du monde autour de nous, sauf de l'existence de notre pensée,
de notre je.
A partir du moment où nous nous rendons compte de l'irréfutabilité de l'existence de notre pensée
indépendante, nous prenons conscience de notre " je.
" Il nous est permis alors d'entamer la recherche de
notre " moi ", c'est à dire de la nature de notre propre identité. Certains philosophes imaginent que nous avons
à tout moment " la conscience intime de notre moi " (Hume), que nous avons un sentiment invincible de la
connaissance de nous-mêmes que nous ne mettons que rarement en doute.
Cependant, avoir un sentiment
immédiat de notre être, ce n'est pas avoir une connaissance pleine et entière de soi.
Il arrive que nous nous
surprenions nous-mêmes, ou que nous passions par de graves crises de remise en question.
Notre
comportement, notre façon de penser varient suivant nos expériences.
La connaissance de soi implique une
recherche, et cette recherche doit disposer de moyens adaptés à son but.Nous sommes a priori les mieux
placés pour nous connaître ; par l'introspection, nous pouvons accéder à une certaine connaissance de nos
sentiments, de nos qualités et de nos défauts, de nos motivations et de nos convictions.
Mais accède-t-on à un
niveau particulier de la réalité mentale par l'introspection, ou cette méthode tend-elle a susciter l'objet même
auquel elle prétend accéder? Le paradoxe de l'introspection est que le sujet se confond avec l'acte de
s'observer lui-même.
De même l'introspection est normalisée par le langage.
Il n'en reste pas moins que l'idée
de "savoir " ce qu'on est soi-même soulève des difficultés de principe : en quel sens emploie-t-on " savoir ", s'il
s'agit d'intériorité ?
Il paraît difficile par ce moyen d'avoir une connaissance objective de nous-mêmes : la connaissance que nous
pouvons avoir de nous par l'introspection passe à travers le filtre de l'opinion que nous nous faisons de nous.
Ainsi, nous pouvons être tentés d'exagérer, d'amoindrir ou de taire certains de nos défauts.
Dans son roman de
science-fiction La Révolution des Fourmis, Bernard Werber nous rappelle que " pour comprendre un système, il
faut...
s'en extraire.
" Or, il est impossible de " sortir de soi " ! Je suis à la fois le sujet et l'objet.
Le Je qui pense
le moi en est une émanation.
L'introspection ne peut, seule, mener à la connaissance de soi.
De plus, elle est
presque impuissante à juger nos actions sans prise de recul : le temps et l'expérience qu'il délivre permet
parfois de porter un regard réellement critique sur le " soi " que l'on était auparavant - mais elle ne peut
permettre d'éviter les ennuis ayant résulté d'une mauvaise action passée de notre part, elle permet tout au plus.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- j'aime presque autant douter que savoir
- La science ne vise-t-elle que la satisfaction de notre désir de savoir ?
- EMC ORAL : La transparence et le droit de savoir
- SUJET N° 7 : Le questionnement perpétuel peut-il être source de savoir ?
- Est-il donc impossible de savoir qui nous sommes ?