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Puis-je mentir sans m'en rendre compte ?

Publié le 27/02/2005

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mentir
On croit ce que l'on souhaite, ce qu'on voudrait qui soit malgré tous les démentis de la réalité. Dans certaines familles, disait Marcel Proust, quel que soit le nombre des maladies, des désastres et des deuils on ne doute jamais de la bonté de son Dieu, ni du talent de son médecin! L'illusion est une revanche du désir sur la réalité. Les images de la rêverie, celles du rêve nocturne sont typiquement des illusions suscitées par le désir. Le rêveur se voit par exemple dans des situations qui flattent ses désirs érotiques ou ambitieux. L'illusion, née du désir, est par essence étrangère à la réalité mais il peut se faire par accident que la réalité se conforme au désir. C'est une illusion de croire s'enrichir en prenant des billets de loterie, pourtant il y a toujours quelqu'un qui gagne le gros lot. L'illusion de la jeune fille qui croit qu'un prince va l'épouser peut exceptionnellement se réaliser. Celui qui croit se connaître se ment et ment aux autres L'idée que je me fais de moi-même, Freud l'appelle le «mythe personnel». En effet, l'homme se ment à lui-même, il refoule De son côté, Nietzsche dénonce la «bienfaisante illusion vitale». L'un comme l'autre nous rappellent que l'on ne se connaît jamais soi-même.


mentir

« revanche du désir sur la réalité.

Les images de la rêverie, celles du rêve nocturne sont typiquement desillusions suscitées par le désir.

Le rêveur se voit par exemple dans des situations qui flattent ses désirsérotiques ou ambitieux.

L'illusion, née du désir, est par essence étrangère à la réalité mais il peut se faire paraccident que la réalité se conforme au désir.

C'est une illusion de croire s'enrichir en prenant des billets deloterie, pourtant il y a toujours quelqu'un qui gagne le gros lot.

L'illusion de la jeune fille qui croit qu'un princeva l'épouser peut exceptionnellement se réaliser. Celui qui croit se connaître se ment et ment aux autresL'idée que je me fais de moi-même, Freud l'appelle le «mythe personnel».

En effet, l'homme se ment à lui-même, il refoule De son côté, Nietzsche dénonce la «bienfaisante illusion vitale».

L'un comme l'autre nousrappellent que l'on ne se connaît jamais soi-même.

Ainsi, lorsque je me raconte, lorsque je me confie, je ne dispas la vérité.

Je me trompe sur moi-même et je mens aux autres sans le savoir, parce que je suis le jouetd'une illusion.

Il faut se demander ce qui peut obscurcir le rapport entre ce que l'on est et ce que l'on penseêtre. Les analyses de La Rochefoucauld, comme celles de Pascal, soulignent la puissance de l'amour-propre.

C'estun registre moral.

La vanité, l'orgueil du moi le poussent à se donner de lui-même une image déformée,embellie.La psychanalyse freudienne a insisté sur la faiblesse des informations obtenues par la conscience immédiate.Les topiques de l'appareil psychique soulignent l'existence de conflits sur lesquels le sujet a d'abord peu deprise même s'ils ne sauraient lui être étrangers .L'analyse du refoulement et des symptômes est ici centrale.Sartre a critiqué Freud en lui reprochant son déterminisme, mais a reconnu que la mauvaise foi est inhérente àl'homme.

Puisqu'il est conscient de soi, la sincérité est un idéal impossible.

Je suis forcément en décalage parrapport à moi-même. [Mentir ne peut être qu'un acte conscient.

Le mensonge suppose un choix délibéré.

Le mensonge, defaçon générale, recouvre l'idée d'un acte volontaire destiné à tromper, à masquer la vérité ou à la taire.] Pour mentir, il faut connaître la véritéCe n'est que si j'affirme que la vérité doit toujours être respectée que le mensonge est possible.

En effet, iln'y a mensonge que si autrui croit que c'est une vérité.

Il faut donc qu'il me fasse confiance et que je letrahisse pour qu'il y ait mensonge.

Dans un autre cas, il ne peut s'agir que d'une erreur, pas d'un mensonge. Peut-on croire à son propre mensonge ?Mais jusqu'où peut aller, si l'on excepte une fois encore les cas pathologiques, la croyance dans le mensongeque nous formons nous-mêmes ? Celui-ci peut-il vraiment être « sérieux », ou ne peut-il s'agir que d'un jeuavec la réalité ? Si l'on envisage le mensonge comme un acte ponctuel, par exemple si je nie ma responsabilitédans un événement, le fait qu'il me faille souvent me répéter ce mensonge avec insistance révèle que je ne luiprête jamais totalement foi. Le mensonge est toujours de mauvaise foiC'est bien cela qui définit la mauvaise foi, qui est une espèce de redoublement du mensonge : je me dis que laréalité n'est pas telle qu'elle est, et je fais semblant de croire à ce mensonge.

Mais Sartre attire notreattention sur le fait que cette attitude accompagne en fait tout le redoublement conscient de notre existenceet particulièrement notre rapport à notre motivation et à notre liberté.

Le fait même d'être conscient insèreentre nous et la réalité l'écran d'un discours ininterrompu et souvent flatté par les autres.Sartre montre que la confrontation avec une responsabilité constitue toujours un moment révélateur de lasolitude de l'existence.

Aussi sommes-nous toujours tentés de contourner cette nécessaire épreuve soit enesquivant la responsabilité, soit en essayant de la partager avec d'autres.

Se mentir à soi-même consistera icià nier le fait que nous devons assumer seuls le poids de nos engagements, que personne ne peut vivre ànotre place.. »

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