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Puis-je être mon propre juge ?

Publié le 27/02/2008

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Le sujet jugé : Assujettissement  Dans un premier temps, il est nécessaire de s?interroger sur la constitution du Je relativement à la norme. La condition de la subjectivité interagit avec la notion de norme comme critère distinctif permettant de décider ce qu?est et qui peut être dit sujet. Avec l?adage delphique du ? connais-toi toi-même ? est mise en jeu une certaine conception de la subjectivité dans un savoir réflexif. Cette réflexivité propre à l?examen de soi (en lequel Socrate voit la valeur de l?existence humaine) exprime la soumission à une norme extérieure : il s?agit de se connaître en vérité pour savoir sur soi-même la vérité. Soumission qui se retrouve également dans la seconde méditation de Descartes lors de laquelle la folie comme expression du non-vrai est exclue de la possibilité pour le sujet de se constituer comme sujet (? mais quoi, se sont des fous ?? s?exclame Descartes à propos de ceux qui douteraient de la réalité de leur propre corps). Mais que suis-je donc comme sujet, que dois-je être pour être sujet ? Le sujet se justifie comme sujet par la soumission à une norme qui lui est extérieure : la vérité. Cette norme lui est extérieure en ce qu?elle n?est pas produite par lui, mais bien plutôt qu?elle le précède (idées innées). La norme est extérieure au sujet, et ce dernier en procède : la soumission à un critère de vérité indépendant est la condition même de la subjectivité (lors même que le sujet aurait révoqué en doute toutes certitudes et tous savoirs, une certitude ultime, fondée sur la loi d?identité, lui garantit sa subjectivité : je doute, je sais que je doute, j?existe (comme sujet) en doutant [Augustin et Descartes]). Ainsi est-ce par la soumission à une norme qui lui est extérieure que le sujet entre dans un espace de véridiction (dire le vrai) où son jugement est comme assermenté par la reconnaissance de la vérité, condition de sa subjectivité.

« Lorsque nous évoquons le rôle du juge, nous pensons spontanément à un juge extérieur donc à une confrontationentre celui qui exerce son jugement et l'accusé dans le cas d'un jugement devant un tribunal.

Ce jugement se faitd'après des lois écrites ce qui assure l'impartialité du juge.

Mais est-ce suffisant ? Et tout d'abord qu'est ce que lejugement ? C'est la capacité de juger c'est-à-dire d'après Kant, c'est « ramener des connaissances données àl'unité objective de l'aperception ».

Juger c'est en fait penser.

On réalise donc ainsi que le jugement ne s'exerce passeulement au sein d'un tribunal en étant basé sur des règles juridiques, mais que l'homme, lorsqu'il importe dans saconscience la structure duale accusé/accusateur du tribunal, le « je » est à la fois représenté en tant qu'accusé etjuge.

La conscience est alors un tribunal intérieur.

Il faut alors se demander si l'homme est capable de faire preuved'impartialité lorsqu'il se juge lui-même ? Le « je » de sa conscience a-t-il la capacité de faire la différence entre lebien et le mal ?Nous envisagerons en premier lieu les obstacles du jugement de soi-même avec la difficulté d'instaurer la dualitécomme au tribunal, ainsi que la difficulté d'être objectif.

Puis il conviendra d'étudier l'homme en tant qu'être libredoté d'une conscience morale.

L'être humain, lorsqu'il se juge lui-même est tout d'abord tenu de faire preuve d'impartialité c'est-à-dire dene pas favoriser un parti plutôt qu'un autre.

La difficulté principale consiste alors à faire la différence entre le Bienet le Mal.

En effet, qu'est ce que le Bien ? D'après Locke « nous appelons Bien tout ce qui est propre à produire ennous du plaisir et au contraire nous appelons Mal ce qui est propre à produire en nous de la douleur ».

Les deuxnotions sont donc liées à l'effet produit chez le sujet.

Descartes, lui, définit le mal autrement : « selon laphilosophie, le Mal n'est rien de réel mais seulement une privation ».Ces définitions impliquent donc chez le sujet une subjectivité dans son jugement.

Il déterminera qu'une chose estbonne si elle est favorable à son propre intérêt.

Si l'on prend l'exemple d'un homme pauvre et ayant besoin demanger, le vol de nourriture par celui-ci sera jugé mal par le commerçant mais bien par le voleur qui n'avait pas lechoix.

Est en fait bonne une action qui satisfait mes intérêts.

Si l'on raisonne ainsi, l'homme est alors doté d'uneconscience de soi.

Qu'est ce que la conscience ? La conscience vient du latin conscientia qui signifie une connaissance que l'on partage.

La conscience de soi implique une saisie de mon unité.

Elle implique également unjugement sur les moyens et les fins.

En plus d'exercer son jugement en raisonnant en termes d'intérêts, l'homme peut penser selon le principe decausalité.

En quoi consiste ce principe ? Comment peut-il influencer le jugement de soi-même ? Le principe decausalité est d'après les philosophes le fait que quelque chose est à la fois effet de cause antérieure et cause deconséquence ultérieure.

On inscrit l'être humain dans le temps.

Les actes humains sont le résultat de causesantérieures.

Or le principe de causalité est le principe des choses en général.

L'homme est donc une chose dontl'action est déterminée par des causes antérieures.

Ces causes antérieures ont une influence sur le sujet et fontobstacle à son propre jugement.

Si l'on considère l'homme comme une chose, il est alors réduit à un moyen.

Mais onn'impute pas un acte à une chose ou à un animal.

A quelle condition l'homme est il l'auteur d'un acte ? C'est parl'imputation de ses actes que Kant définit l'homme.

Un acte humain produit des effets.

La responsabilité estuniquement humaine.

Alors, si l'on parle de responsabilité, on y associe la notion de jugement d'un acte qu'on nousimpute et donc dont il faut déterminer l'il est bien ou mal.

Cela suppose en plus de la conscience de soi quiaccompagne tout jugement, une conscience morale.L'homme a donc une conscience de soi qui le pousse à juger de ses propres actes, eux-mêmes dépendants duprincipe de causalité.

Mais en plus de cette conscience de son unité, le sujet possède également une consciencemorale qui fait de lui un homme libre.

On fait alors le lien avec l'imputation : l'imputation suppose l'appartenance del'homme à un autre ordre que celui des phénomènes.. »

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