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Profiter de l'instant, est-ce la clé du bonheur ?

Publié le 08/01/2005

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Nous pouvons donc nous demander si le bonheur ne nécessite pas une élaboration plus profonde et un fondement plus solide. Le bonheur est le sentiment, la sensation que tout le monde recherche, s'il ne suffisait que de profiter alors tout le monde serait heureux.   I.                   Le bonheur est une construction lente et le fruit d'une volonté libre.   Epictète nous montre bien qu'il n'y a qu'une façon de connaître le bonheur c'est de vivre l'ataraxie. Mais comment la connaît-on ? Nous accédons à l'ataraxie au prix d'un dur labeur. Il nous faut libérer notre volonté, autrement dit, il faut que notre volonté ne soit plus perturbée par ce qui ne dépend pas d'elle. Il y a, en effet, des choses qui dépendent de nous et d'autres qui ne dépendent pas de nous. Si nous nous laissons affecter par des choses qui ne dépendent de nous, c'est-à-dire des choses auxquelles nous ne pouvons rien changer, alors nous serons toujours malheureux, car notre âme ne sera jamais en paix.

« Nietzsche explique que le bonheur a une condition de possibilité (une clé) quiest l'oubli.

Si l'on oubli pas, l'on ne peut être heureux.

Ici le bonheur n'est pluscette vie idéale où l'on serait heureux perpétuellement après de nombreuxefforts.

Le bonheur peut arriver à tout instant, il suffit d'aller le chercher enoubliant.

Quelqu'un, qui ne serait pas capable d'oublier, serait toujours dans lecalcul du futur, dans le souvenir du passé : il ne ferait rien en soi, mais agiraitselon les événements passés et les projections futures.

Entre deux temps : lepassé et le futur, il ne pourrait vivre, car il n'aurait aucune présence à soi.L'oubli permet de s'extraire de ce temps continu où l'on est enfermé, prit danssa course folle.

Prendre le temps d'apprécier l'instant et d'être heureux danscet instant, c'est prendre le temps de vivre pour soi, sans calcul, c'est unmoment de pause, d'accalmie qui s'approche au plus près de l'ataraxie(absence de trouble).

Mais à force de vivre dans l'instant et dans l'oubli pourêtre heureux ne finit-on pas par être malheureux.

En effet, si l'on vit sanschoisir soi-même notre devenir, alors on ne fait que subir ce qui nous estextérieur.

III. Le bonheur, un plaisir contrôlé. Epicure nous montre que le bonheur n'est ni un effort d'ascète quasimentimpossible à réaliser, ni une vie dénuée de toute mémoire, mais bien plus, lebonheur c'est se faire plaisir dans certaines limites.

Nous sommes heureuxquand nous ressentons du plaisir, cependant, lors d'une orgie nous ne sommes pas heureux.

C'est parce qu'il fautcontrôler notre plaisir : « Nous disons que la plaisir est le principe et la fin de la vie bienheureuse… ».

Pour l'auteurressentir de la joie est le bonheur.

Mais tous les plaisirs ne se valent pas : seuls les modérés conduisent au bonheur.Les excès excitent le corps et l'âme d'un coup pour les laisser retomber dans une sorte de platitude et d'ennui.L'âme et le corps ne sont pas en paix, mais bien plus sont troublés, puisqu'ils font le yo-yo d'un sentiment extrême àl'autre.

En modérant nos plaisirs, et en nous demandant s'ils sont bénéfiques pour l'esprit et le corps, alors nousréfléchissons au bonheur, puis en tant que nous profitons, ensuite, d'un bon repas sans excès et en compagnied'amis, alors nous profitons de l'instant : il n'y a donc pas de clé du bonheur, mais plutôt l'association d'une réflexionet d'un profit.

Une des constances de la philosophie d' Epicure est de vanter le plaisir.

On retrouve la formule « Le plaisir est notre bien principal et inné » dans la « Lettre à Ménécée ».

Mais l'épicurisme ne correspond guère à l'image populaire que l'on en garde : celle du « bon vivant ».

Dans cette lettre, on lit : « Tout plaisir est de par sa nature propre un bien, mais tout plaisir ne doit pas être recherché ».

C'est à une compréhension véritable du plaisir, et à une gestion rationnelle des désirs que la philosophie d' Epicure nous invite, philosophie des « sombres temps », de l'époque troublée, violente, des successeurs d' Alexandre le Grand . La « Lettre à Ménécée » est une description de la méthode apte à nous procurer le bonheur.

Car si tous les hommes cherchent le bonheur, ilssont, selon le mot d' Aristote , comme des archers qui ne savent pas où est la cible, incapables de la définir et de l'atteindre. Epicure commence par expliquer que nous n'avons rien à redouter des dieux, vivants bienheureux qui ne se soucient pas des hommes, et que la mortn'est rien pour nous.

Débarrassés du souci du jugement divin et de la surviede l'âme, nous sommes alors aptes à bien vivre notre vie présente.

Bien vivrenotre existence veut dire parvenir au bonheur ici-bas, et cela n'est possibleque par un bon usage des plaisirs et des désirs. L'homme est un être de désir, et selon qu'il parvient ou échoue à satisfaire ses désirs, il est heureux ou misérable. Or, le bonheur est d'abord l'absence de souffrance physique ou psychologique.

C'est pourquoi Epicure déclare : « Une théorie non erronée des désirs sait rapporter tout choix à la santé du corps et à la tranquillité de l'âme puisque c'est là la perfection même de la vie heureuse.

Car tous nosactes visent à écarter la souffrance et la peur. » Eprouver du plaisir, c'est d'abord combler un manque : boire quand on a soif, se rassurer quand on a peur.

En soi, un plaisir est toujours bon, une souffrance, un désir non comblé, toujours mauvais. Ainsi Epicure nous incite à classer nos désirs, et à adopter face à eux une stratégie telle que nous serons facilement comblés et rarement insatisfaits. Il y a d'abord les désirs naturels (dont certains sont naturels et nécessaires et d'autres seulement naturels) ; et ensuite les désirs vains.

Les désirs naturels et nécessaires comprennent tous les désirs tels que, s'ilsne sont pas satisfaits, nous mourons (boire, manger, dormir).

Les désirs seulement naturels peuvent être le désir demanger tel ou tel plat, ou encore le désir sexuel, etc. Mais il importe de comprendre qu'il y a des désirs vains ; désir de richesse, de gloire, d'immortalité, etc.

Ces désirs ont une particularité importante ; ils sont insatiables, illimités, ils n'ont jamais de fin. Quand je connais un désir naturel, il cesse d'être dès qu'il est satisfait.

Une fois que j'ai mangé, je n'ai plus. »

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