Problématique de la perception

« r1 1.

1 1 160 LA PERCEPTION Il faudrait même dire que, fonctionnellement, c'est lui qui est le plus simple, parce qu'il répond, comme tel, à une idée ou forme unique (1, 391), tandis que les parties, considérées iso­ lément, impliquent multiplicité essentielle.

2.

Les postulats génétistes.

-Toute la psychologie génétiste va exactement en sens contraire de ces observations, comme le montrent bien les deux postulats dont elle part.

' a) Postulat de la composition.

En partant de l'idée, indiscu­ table, que la perception actuelle se trouve partiellement condi­ tionnée par les expériences antérieures, la psychologie géné­ tiste (FECHNER, HELMHOLTZ, WuNDT) en vient à attribuer à la perception, c'est-à-dire ici au jeu des influences antérieures (associations, souvenirs, réflexes acquis, habitudes, formes conceptualisées, etc.) jusqu'à la distinction des objets (pro­ blème de la construction) et jusqu'aux formes et aux orga­ nisations spatiales et définies dont ils sont affectés.

Or, ce ne sont là que des postulats.

Ces postulats s'appuient sur des observations du type suivant.

La grandeur apparente d'un objet paraît ne subir aucun changement lorsque la distance qui le sépare de l'observateur ne varie que dans certaines limites (par exemple 50 m.).· Gomme les sensations visuelles (images rétiniennes) doivent marquer réellement les différences dans la grandeur apparente de l'objet et que cependant la pere ·ption de l'objet reste inchangée, on en conclut que cela ne peut se produire que parce que nous savons que la grandeur réelle ne change pas.

- Il faudrait donc di·tinguer deux réalités, la réalité subjective, qui est l'objet perçu, et la réalité objective, qui est l'objet senti.

L'étude de la perception montre qu'il y a souvent une grande différence entre la réalité physique et la réalité psychique, différence qui s'explique par tout ce que le sujet ajoute d'éléments non-sensoriels au donné sensoriel immédiat et objectif, c'est-à-dire à la sensation.

L'objet, en somme, résulte d'une fusion ou d'unf synthès~ 1 .

(1) Cf.

Fr.

PAULHAN, Les lois de l'activité mentale el les ékmenls de l'esprit, · Paris, 1889 : • Dans le domainP de la sPnsation et de la perception, l'associa­ tion Rystématique se manifeste d'une double manière.

Nous voyons d'abord qu'elle est la loi qui réunit les éléments de toute senRation, de toute perception acquise.

Une sensation est essentiellement la synthèse systématique de phé­ nomènes inconscients, une per·cpption est une synthèse de sensations el d'image.s.

•. »