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Présentation générale maîtres et valets en scène

Publié le 15/03/2015

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La commedia dell'arte est une forme de théâtre née en Italie et jouée par des ac­teurs de métier (c'est le sens du mot « aile «). Les « comédiens-italiens « arrivèrent en France au XVI' siècle, grâce à la faveur de Catherine de Médicis. Leur réper­toire se composait de canevas, scénarios assez lâches, à partir desquels la troupe improvisait. Chassés de Paris en 1697 par Louis XIV, sous l'influence du parti dévot, les « Italiens « y furent rappelés en 1716 par le Régent et y connurent un succès triomphal.

Parmi les « masques «, ces rôles prédéfinis et stéréotypés qui correspondaient à la hiérarchie des acteurs dans les troupes professionnelles de la commedia dell'arte, les « zanni «, ou valets, se taillaient une place de choix. Ce nom géné­rique est une déformation vénitienne du prénom Giovanni, qui signifie Jean. Arle­quin est resté le plus célèbre d'entre eux, mais, à l'époque, d'autres « masques « de domestiques lui disputaient la vedette, et en particulier Brighella, dont le nom an­nonce le personnage : celui qui réussit par la « brigue «, c'est-à-dire l'intrigue.

 

De leurs ancêtres latins, les « zanni « conservent les principales caractéris­tiques : agilité physique, talent de mime, vivacité des réparties, dont la verve confi­nait à la grossièreté, ces « lazzi « qui firent la réputation des arlequinades de foire et qui choquaient le public raffiné.

Quelques années auparavant, le 27 avril 1784, des applaudissements tout aussi enthousiastes avaient salué, dans un autre théâtre de Paris, la « première « du Mariage de Figaro, après quatre ans d'interdiction. Au milieu des rires et des ova­tions un silence stupéfait avait accueilli le célèbre monologue de Figaro, et son apostrophe aux « grands seigneurs « : «Qu'avez-vous fait pour tant de biens ! vous vous êtes donné la peine de naître et rien de plus ! «. Narguer ainsi les pouvoirs était alors une chose inouïe et apparut avec le temps comme un signe avant-cou­reur de la tempête qui approchait.

« Chez Plaute, comme chez Térence, le valet met tout son talent à tromper ceux qui possèdent pouvoir et argent.

Le Pseudolus de Plaute, parvient, dans la comédie qui porte son nom, à enlever à un riche marchand une joueuse de flûte, pour la­ quelle son jeune maître se meurt d'amour.

Quant au Phormion de Térence, s'il n'est pas un esclave, mais un parasite prêt à tout pour de l'argent, il n'en a pas moins tous les traits de la psychologie servile, et offre ses services aux jeunes gens désireux de s'émanciper de la tutelle paternelle.

Le Scapin de Molière ou le Figaro du Barbier de Séville n'agiront pas autrement.

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Il -LA TRADITION ITALIENNE La commedia dell'arte, ou les lazzi des « zanni » La commedia dell'arte est une forme de théâtre née en Italie et jouée par des ac­ teurs de métier (c'est le sens du mot« arte »).Les« comédiens-italiens» arrivèrent en France au XVI 0 siècle, grâce à la faveur de Catherine de Médicis.

Leur réper­ toire se composait de canevas, scénarios assez lâches, à partir desquels la troupe improvisait.

Chassés de Paris en 1697 par Louis XIV, sous l'influence du parti dévot, les « Italiens » y furent rappelés en 1716 par le Régent et y connurent un succès triomphal.

Parmi les « masques », ces rôles prédéfinis et stéréotypés qui correspondaient à la hiérarchie des acteurs dans les troupes professionnelles de la commedia dell'arte, les« zanni», ou valets, se taillaient une place de choix.

Ce nom géné­ rique est une déformation vénitienne du prénom Giovanni, qui signifie Jean.

Arle­ quin est resté le plus célèbre d'entre eux, mais, à l'époque, d'autres« masques» de domestiques lui disputaient la vedette, et en particulier Brighella, dont le nom an­ nonce le personnage: celui qui réussit par la« brigue», c'est-à-dire l'intrigue.

De leurs ancêtres latins, les « zanni » conservent les principales caractéris­ tiques : agilité physique, talent de mime, vivacité des réparties, dont la verve confi­ nait à la grossièreté, ces « lazzi » qui firent la réputation des arlequinades de foire et qui choquaient le public raffiné.

Carlo Goldoni et la réforme du théâtre italien Au XVIII 0 siècle, le dramaturge italien Carlo Goldoni (1707-1793) entreprit de transformer les canevas de la commedia dell'arte en un répertoire de comédies ré­ digées entièrement, mises au goût d'un public cultivé.

« Les honteuses arlequi­ nades, les obscènes et scandaleuses galanteries, les immondes facéties » furent bannies du théâtre.

L' écrivain italien tenta de « moraliser » les relations maître/ser­ viteur, en faisant de ce dernier le reflet des bons ou des mauvais procédés de son maître.

Ainsi, dans sa comédie intitulée Le Menteur (l 751), Arlequin accumule les mensonges les plus extravagants à l'imitation de ceux de Lélio, le jeune homme qu'il sert.

Peu à peu, au fil des nombreuses pièces où il apparaît, Arlequin se« civi­ lise», à la fois dans son langage et dans sa mentalité.

Il« s'embourgeoise», et rêve de s'établir.

Dans la première comédie écrite par Goldoni à son arrivée en France, en 1763, L'Amour paternel ou la Servante reconnaissante, 1' ancien « zanni » est devenu petit propriétaire terrien, grâce aux bienfaits de feu son maître.

De «masque» de la commedia dell'arte, le voici promu au statut de personnage­ individu, patron à son tour et avare de surcroît.

En quittant sa défroque bariolée, l' Arlequin de Goldoni semble bien avoir perdu son âme.. »

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