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prendre conscience de soi nous change t-il en un autre ?

Publié le 28/02/2021

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conscience

Lorsque que je regarde un album de famille je vois un ensemble de photo d'individus différents. Pourtant ceux ci n'ont rien d’étranger ils sont moi mais à différents ages et moment de la vie. Pourtant il arrive que des changements soient tellement extraordinaires que les hommes et femmes en soient changes, ils ne sont plus les mêmes. Ainsi Dr Jekyll découvre avec horreur qu'il est Mr hyde, il est un autre que lui même et cette prise de conscience le change à jamais, sa prise de conscience le renvoie à la dualité de son être. Ainsi prendre conscience de soi nous change t-il en un autre? En effet, prendre conscience de soi, signifie avoir une représentation de soi, constante, c’est un retour réflexif sur nous qui permet une connaissance, la notre, qui constitue une identité qui nous est propre. Se changer en un autre est un processus qui nous fait passer de ce que nous sommes, notre identité propre, ce qui nous définit de façon singulière et unique à un autre qui peut nous être étranger. Le changement implique donc le passage d’un état à un nouvel état, une transformation. Ainsi quelle est la relation tissée entre ma conscience de moi-même et ce que je suis? Est-il possible de changer son être grâce à sa propre connaissance de soi? Si l’on peut se changer, se transformer, cela signifie dans un premier temps que l’on possède une base stable, une substance inchangée qui permettrait de changer d’état. Cependant, considérer le soi comme une substance stable, est-ce réellement envisager la complexité de la richesse du moi? Enfin, il s’agira de voir si l’homme peut rechercher hors de lui-même des facteurs de changement de son être. Revoir des photos de soi à diverses étapes de sa vie ou écouter sa voix dans un enregistrement provoque souvent un choc chez l’individu. Ce dernier ne se reconnaît pas. «Ce n’est pas moi », entend on souvent. Que ce soient les critères de changement d’’âge, de changement physique, les particularités du caractère, l’individu garde son identité. En effet, la conscience de soi c’est-à-dire la possibilité de faire un retour réflexif sur soi, est le propre de l’homme. Ainsi l’objet n’a pas conscience de lui-même, une pierre ne se pense pas en tant que pierre. De même, l’animal a une conscience du monde qui l’entoure, mais uniquement de l’ici et maintenant. Il a conscience de ses besoins vitaux mais il n’a pas conscience de lui en tant qu’animal. Cela peut être une des raisons qui font que la pierre ou l’animal ne rient pas, n’ont pas d’empathie envers leur semblable, car ni l’un ni l’autre ne possède de conscience d’eux-même, de conscience réflexive. Au sein de la nature, l’homme est le seul qui a le privilège de la conscience et de la conscience de soi qui est un moyen de connaissance. Ainsi, Pascal dans Pensées explique que face à la grandeur et la violence de la nature, l’homme paraît faible pourtant il est au-delà du monde qui l’entoure car il a conscience de ce qui l’entoure, il pense, il est un «roseau pensant». La conscience de soi fait la supériorité de l’homme car il peut ainsi penser sa finitude et devenir un sujet. A...

conscience

« de la connaissance c’est affirmer la transparence du sujet à lui-même.

Ainsi le sujet possède le libre- arbitre, il n’est plus soumis aux aléas d’un démiurge et peut donc jouir d’une liberté jusqu’à se transformer lui-même.

Ainsi, si l’homme est une substance pensante qui peut se transformer, cela signifie qu’il ne changera qu’en fonction de sa volonté propre.

La conscience de soi est donc génératrice d’identité. L’identité est le caractère de ce qui tout à fait semblable, de ce qui demeure le même.

L’identité, la permanence du moi est donc garantie par la conscience réflexive.

Il y aurait donc une identité réelle du moi qui demeurerait derrière les modifications ou les changements du «je».

Ce dernier se trouve au centre de toute connaissance, il possède toutes les facultés.

Ainsi Kant, lorsqu’il réalise sa «révolution copernicienne» dans Critique de la raison Pure fait du sujet le centre de la connaissance. L’homme et son identité sont au centre de tout.

Ce n’est pas le sujet qui doit se régler sur les objets mais l’inverse.

La connaissance des objets en eux-mêmes dépend des structures qui existent dans l’esprit humain, des structures a priori qui constituent l’entendement.

Cette révolution copernicienne philosophique ré affirme la supériorité de l’entendement sur le corps.

Considérer l’homme comme une substance pensante, c’est affirmer une liberté mais c’est aussi affirmer la domination de la raison, de l’entendement kantien sur le corps.

Cependant, affirmer une conscience unique c’est renier la pluralité des instincts, la diversité des expériences sensibles.

En mettant en avant l’idéalisme sur le sensible, c’est oublier la complexité de l’être humain.

Opposer le monde sensible et intelligible, l’âme et les sens reste le «péché originel des philosophes» comme le qualifiait Nietzsche dans Home, et Homo .

Par conséquent, la réalité d’un «moi» stable serait-il une illusion? Dire que l’on peut changer car nous nous connaissons, car nous avons pris conscience de nous- mêmes implique donc que l’homme est une substance pensante qui est stable.

Cependant, lorsque l’être humain réalise une introspection, accède- t-il réellement à sa conscience de manière transparente.

Il semble intéressant d’évoquer les adolescents qui croient à certains moments se connaître mais qui, pourtant, peuvent radicalement changer leur point de vue plusieurs années plus tard.

De même, nombre d’adultes constatent que l’on «en apprend toujours sur la nature humaine». Cela tendrait à signifier que la connaissance que le sujet a de lui-même est infinie et par conséquent toujours en évolution.

Nous ne pouvons avoir l’expérience d’un moi pur mais nous le connaissons à travers telles ou telles particularités.

Hume se demande pourquoi nous avons le besoin de créer un fil invisible entre l’ensemble des événements éparpillés de nos vies.

Pourquoi l’homme croit-il au Moi? Le philosophe empiriste démontre que nous avons pris l’habitude d’associer des impressions semblables et nous le faisons de manière si régulière que nous n’avons plus conscience du changement de l’un à l’autre.

Nous avons l’impression d’un fil directeur mais le fonctionnement de notre esprit nous illusionne.

Ce que nous croyons être la même chose n’est en réalité qu’une suite d’étapes qui ne sont pas reliées entre elles.

Par conséquent, nous ne pouvons, en suivant la doctrine de Hume avoir nulle expérience de notre moi.

Nous avons pris l’habitude de rattacher tout ce qui nous arrive à un principe qui en fait n’existe pas.

En fait, il n’y aurait que des qualités, que des impressions particulières que rien ne rattache à une identité invariable dans le temps.

Nous ne sommes donc jamais la même personne.

Ce n’est pas le moi qui est substance, c’est le changement qui devient la substance de tout.

Cependant, affirmer qu’il n’y a qu’habitude et perceptions empiriques implique une certaine négation du sujet, une négation de son activité de conscience.

Nous ne pouvons en effet affirmer que nous n’avons pas de souvenirs par exemple.

Le souvenir d’un moment agréable lors d’un moment passé ne peut être nié.

Même en conservant l’hypothèse que le moment vécu peut être le fait d’une habitude créée par la perception, le souvenir de ce moment n’est pas une habitude.

Nos souvenirs d’enfance, les souvenirs de notre famille sont autant de constituants de notre identité.

Par conséquent, si la conscience ne peut être intrinsèquement le fondement de notre identité, il n’en est pas de même pour notre mémoire.

La mémoire nous permet de lier les différents aspects de notre. »

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