Prendre conscience de soi, est-ce seulement être le spectateur de son intériorité ?
Publié le 04/05/2013
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«
C.
Conscience isolée du monde : solipsisme de Descartes : la conscience est enfermée sur elle-
même.
La prise de conscience de soi est un acte solipsiste D'après Descartes, le sujet pensant est
enfermé en lui-même, il ne peut rejoindre le monde extérieur.
Dans la vie, comme le remarquait
Descartes, il lui est nécessaire d'agir et d'œuvrer : il lui faut travailler pour assurer ma propre survie.
Il lui serait cependant impossible, par lui-même, de subvenir à tous ses besoins, puis son travail
l'intègre à une communauté d'échanges.
Afin de s'intégrer, il doit donc se conformer aux usages de
la communauté dans laquelle il appartient pour son propre bien-être.
La vie quotidienne lui laisse
donc peu de place à la solitude.
Et même lorsqu'il est seul, c'est encore à la vie en commun qu'il
pense, c'est-à-dire à son travail, à ses obligations sociales, à mon attitude vis-à-vis des autres.
La
solitude n'a pas sa place dans mon quotidien, c'est ce qui en fait une situation propice à la
recherche de la vérité : en m'isolant d'autrui et de tout ce qui fait l'objet de ma préoccupation
quotidienne, elle m'offre la possibilité de la méditation, elle me permet de suspendre pour un
moment mon action, pour m'enquérir de la validité des opinions que je tenais jusqu'alors pour vraies.
La prise de conscience de soi ne s'effectue pas que dans la solitude, mais dans le solipsisme.
Il ne
s'agit pas de dire que c'est quand autrui est absent que je peux prendre conscience de moi, mais
bien d'affirmer que je n'ai besoin ni d'autrui, ni même du monde extérieur pour parvenir à la certitude
de ma propre existence.
La prise de conscience de ma propre existence se fait dans un acte non
pas simplement solitaire, mais bel et bien solipsiste.
II.
La conscience se constitue par l'intermédiaire d'autrui
A.
La conscience selon Comte; le texte est d'abord une critique de l'introspection.
Le texte Cours de
philosophie positive d'Auguste Comte cherche à ruiner les psychologies fondées sur l'introspection,
ou observation directe de l'esprit par lui-même.
D'après Auguste Comte, l’homme ne peut pas se
séparer en deux pour s’observer lui-même, pas plus que l’œil ne peut se voir.
Nous n’avons pas de
pouvoir d’introspection qui garantie un accès immédiat à soi-même.
Notre connaissance du monde
interne est tirée de l’observation de faits externes.
En effet d'après Comte, l'organe qui sert à
observer est distinct de celui qui est observé.
Un oeil ne peut se regarder regardant, à moins d'être
en face d'un miroir, un esprit ne peut observer directement ses propres phénomènes.
B.
Le rôle de la société.
Hegel a critiqué le solipsisme cartésien : je ne peux m'affirmer conscience
de soi que face à une autre conscience de soi, car être conscience de soi comme homme c'est être
reconnu comme homme par un autre homme.
Mais nous ne connaissons les autres ni par la science
ni par le sentiment immédiat de ressemblance.
La société a un rôle important et la conscience se
constitue par l'intermédiaire d'autrui.D'après Hegel, autrui est absolument nécessaire à la
conscience de soi car cette dernière se différencie de l'autre.
Dans ce raisonnement, la
reconnaissance de l’autre est une nécessité.
Cette pensée s'explique ; dans un premier temps,
l’homme est un être naturel, qui est dans la nature ou dans la réalité.
Puis au fur et à mesure, il va
distinguer l’en-soi (la réalité) du pour-soi (la réalité telle qu’elle est pensée).
Et vient le moment de la
prise de conscience de soi qui suppose l’action.
L’homme cherche à s'approprier les choses
extérieures par le désir et le travail.
Le désir va être celui d’être reconnu par l’autre.
La conscience
peut être conscience de soi que si l'autre la considère telle que conscience.
Par exemple d'après
Hegel, l'enfant qui jette un cailloux dans l'eau le fait pour prendre conscience de lui-même à travers
ce miroir que sera la réalité extérieure transformée.
Prenons un autre exemple de l'enfant qui se
regarde dans un miroir.
L’autre (celui du miroir) est pour lui une image, un double du « moi » ;
l'enfant s'identifie à son image.
Mais, cette identification n’est pas d’abord une identification à soi
mais une identification à la forme humaine en général, elle est identification à un autre.
L’Autre
apparaît quant à lui dans la parole: c’est avant tout un lieu ou un espace, une scène sur laquelle se
déploie le langage..
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