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Prendre conscience de soi. Est-ce que cela exige de se perdre ?

Publié le 27/02/2005

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conscience
Or le langage est une convention non pas universelle, mais collective. Il ne transcrit pas l'originalité de ma personnalité et de mes sensations. Tel est aussi le point de vue de Bergson : pour lui, les mots sont distincts, juxtaposés, généraux et ils ne peuvent rendre compte de toute la vie de nos pensées, sa continuité et son originalité. « Chacun d'entre nous a sa manière d'aimer et de haïr et cet amour, cette haine reflète sa personnalité tout entière. Cependant, le langage désigne ces états par les mêmes mots chez tous les hommes ; aussi n'a-t-il pu fixer que l'aspect objectif et impersonnel de l'amour, de la haine et des mille sentiments qui agitent l'âme ».    Toute prise de conscience se fait donc d'un point de vue autre que le sujet, puisque c'est celui du langage communautaire.   La médiation de l'autre - Pour Paul RIcoeur, la transparence à soi-même ne peut que se solder par un échec. C'est pourquoi il faut faire intervenir un autre pour nous aider dans notre propre réflexion, autre qu'il trouve en la personne du psychanalyste : "Si la conscience ne peut faire sa propre exégèse et ne peut restaurer son empire, il est légitime de penser qu'un autre puisse l'expliquer à elle-même."(Philosophie de la volonté) - Il faut en plus voir, que la conscience ne constitue pas la totalité du psychisme humain. Depuis la découverte de l'inconscient de Freud, prendre conscience de soi reviendrait plutôt à explorer son inconscient, puisque nos actes, pensées résultent de processus complexes inconscients.

Être conscient implique la possibilité pour le sujet de prendre ses états de conscience comme objets de conscience, autrement dit de faire retour sur lui-même. Cette capacité d'un retournement de la conscience sur elle-même caractérise d'ailleurs la réflexion, et on est amené à distinguer la conscience immédiate ou directe( qui accompagne les actes du sujet) de la conscience réfléchie, dans laquelle le sujet se ressaisit lui-même comme conscience. Ces deux formes de conscience sont deux moments différents et le passage entre les deux est appelé "prendre conscience".  La prise de conscience permet généralement à l'homme de mieux saisir ce qui se passe en lui ou au-dehors. Pourtant pour se retourner sur soi-même, il faut se dédoubler et instaurer une distance entre moi et moi-même? La prise de conscience entraîne-t-elle une étrangeté à soi-même?

 

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