Pouvons-nous retourner à la nature ?
Publié le 24/02/2005
Extrait du document
«
la crainte.
Ceux qui n'ont pas la vigueur, la grande santé du corps et de l'esprit, inventent la loi, les valeurs et lajustice pour compenser leur misère existentielle.
La justice, c'est le respect du droit.
Mais on ne parle de respect dudroit que par peur de la supériorité.
La première partie du texte unifie donc le système des valeurs pour le rapporterà l'effroi devant la vie et à l'intérêt personnel de ceux qui ne peuvent créer.
Il y a incontestablement, chez Calliclès,bien avant Nietzsche, une description généalogique, donnant à voir la création des valeurs morales, oeuvre desfaibles et des impuissants : c'est l'égoïsme médiocre des moutons qui engendre les valeurs.Dans la seconde partie du texte, c'est le concept de nature qui est analysé par le sophiste.
Que désigne ici lanature? Par opposition à la loi changeante et conventionnelle, elle représente ce qui est inné et spontané,l'ensemble des éléments innés appartenant à tout individu.
L'ordre de la nature donne à voir le fond commun quasibiologique.
Or, l'ordre naturel (« Mais la nature...
admise ») nous renvoie à la force pure et simple, la force étantcomprise ici comme violence.
Cette violence pure est la loi suprême : au plus fort d'avoir la plus forte part, car ledroit, c'est-à-dire ce qui est légitime, est identique à la force.
Ainsi, la violence règne à l'état de nature et légitimetout droit.
L'ordre humain comme l'ordre animal expriment la victoire et la supériorité de la force violente.
En bref, lerapport « domination-soumission » qui s'établit par la médiation de la violence légitime et fonde tout droit en tantque tel.Dans la sous-partie suivante (« De quel droit...
Scythes ») Calliclès énumère quelques exemples historiques à l'appuide sa thèse.Il tire ensuite la morale de ses exemples (« Mais tous ces gens...
loi de la nature ») répétant que force fondelégitimité et que violence est mère de droit.Enfin, dans les dernières lignes, c'est toute l'éducation humaine que Calliclès met en question.
Les incantations, àsavoir l'emploi de paroles magiques agissant par émotion, ainsi que les mômeries, c'est-à-dire des cérémoniesridicules, permettent de façonner et de construire les âmes.
Ainsi prend-on en charge de jeunes lionceaux toutpuissants, dont on détruit la force spirituelle par la magie de discours faux et creux.
L'éducation n'est qu'un discoursmenteur et magique, donnant l'être à ce qui n'en a pas, attribuant de la force à ce qui n'est rien.
Éduquer, c'estfausser le jeu de la nature, qui voudrait la supériorité de l'élite.
[L'homme est un être de culture et non de nature.
Vouloir retourner à la vie naturelle, c'est vouloir réduire l'homme à un simple animal d'instincts et de sensations.]
L'homme est un animal politique (Aristote) - La culture est l'essence del'hommeC'est au second chapitre du premier livre de la « Politique » que l'on retrouveen substance la formule d'Aristote.
On traduit souvent mal en disant :l'homme est un « animal social », se méprenant sur le sens du mot « politique», qui désigne l'appartenance de l'individu à la « polis », la cité, qui est uneforme spécifique de la vie politique, particulière au monde grec.En disant de l'homme qu'il est l'animal politique au suprême degré, et enjustifiant sa position, Aristote, à la fois se fait l'écho de la tradition grecque,reprend la conception classique de la « cité » et se démarque des thèses deson maître Platon.Aristote veut montrer que la cité, la « polis », est le lieu spécifiquementhumain, celui où seul peut s'accomplir la véritable nature de l'homme : la «polis » permet non seulement de vivre mais de « bien vivre ».
Il affirme demême que la cité est une réalité naturelle antérieure à l'individu : thèseextrêmement surprenante pour un moderne, et que Hobbes & Rousseauvoudront réfuter, puisqu'elle signifie que l'individu n'a pas d'existenceautonome et indépendante, mais appartient naturellement à une communautépolitique qui lui est « supérieure ».
Enfin Aristote tente de différencier lesrapports d'autorité qui se font jour dans la famille, le village, l'Etat, et enfin lacité proprement dite.La cité est la communauté politique au suprême degré et comme elle est spécifiquement humaine, « L'homme estanimal politique au suprême degré ».
En effet la communauté originaire est la famille : c'est l'association minimale quipermet la simple survie, la reproduction « biologique » de l'individu et de l'espèce.
Composée du père, de la mère,des enfants et des esclaves, elle répond à des impératifs vitaux minimaux, à une sphère « économique » commedisent les Grecs.
« D'autre part, la première communauté formée en vue de la satisfaction de besoins qui ne sontpas purement quotidiens est le village.
»Il faut comprendre que famille et village sont régis par le besoin, par la nécessité naturelle de la vie, et ne sont paspropres à l'humanité.Le cas de la « polis » est différent.
« Ainsi, formée au début pour satisfaire les besoins vitaux, elle existe pourpermettre de bien vivre.
» Dans la « polis » se réalise tout autre chose que la simple satisfaction des besoins : sa.
»
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