Pourquoi un sentiment est-il plus difficile à décrire qu'un objet physique ?
Publié le 15/09/2014
Extrait du document
Une première difficulté de la description d'un sentiment concret est sa complexité qui résulte principalement de l'unité de la vie psychique. bien mise en relief par les psychologues contemporains.
Sans doute, tout objet individuel est complexe: il y a tant à dire de lui qu'on n'en peut venir à bout : ompe individnum ineffabile. S'ils nous paraissent simples, c'est que nous ne les observons pas dans leur réalité totale, nous considérons de préférence les produits de l'industrie humaine présentant des formes régulières faciles à reconnaître, tels un crayon, un marteau, une pièce de monnaie, une aiguille, c'est la forme qui seule retient notre attention : ou encore nous nous contentons d'en connaître l'usage pratique et l'impression qu'ils font sur nous. S'il nous fallait décrire une motte de terre on un bloc de rocher, il ne nous serait pas facile d'en donner à nos lecteurs une vision mentale.
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le~ tenne,< affel'lifa désignent clai1'l'nlt•11I IL'\11' übjet.
et cet objl'1 est aussi précis que celui du physic1ien.
C'est pourquoi la description des sentiments ne présente pas de difficulté spécink.
On pourrait même, prl' nant le contre-pied du présupposé qu'implique la question ü laquelle nou~ avons à répondre, dire que la phy2ique nous présente des objels plu~ dfüiciles à décrire que la psychologie affective.
De nombre d'entre eux.
en effet - qu'on songe à la fleur, nu germe.
etc.
- on ne peut qne donner une idée en termes abstraits indiquant une fonction ou une propriél1'• essentielle.
Les sentiments, au contraire, grùcc ù la possibilité de l 'cxpé rience interne, peuvent être caractérisés en peu dl· mol~ •1ui donnenl ! 'impression du réel et équivalent à une de:'cription 1fi dèle.
Il n'est donc pas vrai, si nous 11rcno1h 1 e~ termes dans leur tlt'ceptio11 générale et non dal 1 leur acception particulière.
qu'un sentiment soit plus difficile li décrin1 qu'un ohjet physit111e.
Sans doute, l 'hornme de la rue sera plus embarrai;.-:é par la description de la pitil' ou de la teudressl' que par celle d'un cheval on d'une hicycletle.
C'est que, hab'.tué à regar der au dehors et à trrniter avec ses scmhlf\llles de cl1oses m:itérielles, k:' objets du monde physique et les termes qui les désignent lni ~ont plu~ familiers.
La difficulté tient au sujet plu:< qu 'i1 l 'objc1.
Mais c'est seulement pour déblayer le terrain que, interprétant la qUL'" tion posée dans 1m sens qui n ;étr.it pas (>\·ide nt.
sinon [1 contresens.
uou,; avons comparé, du point d) vue dr la di!Ticultl' de les décrire, les typt':' généraux de sentiments et les types génér~rnx 11 ·objets physique~.
ta question, en effet, vise, r.ion pas les types gén.
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