Pourquoi se souvenir du passé ?

Le passé se définit comme du temps mort, comme du temps révolu, il semble donc que seul le présent ait une réalité effective et une valeur. Vivre, c'est avant tout essentiellement dans l'instant présent. On pourrait alors penser qu'une forme d'attachement au passé est inutile et voire pathologique puisqu'elle nous transporte vers un temps dans lequel nous ne sommes plus et sur lequel nous n'avons plus aucune (em)prise. Néanmoins, le souvenir du passé peut prendre plusieurs formes, il peut être source de nostalgie, de regret, de rancoeur, mais aussi synonyme de devoir. En effet, si des comportements tels que la vengeance repose sur un refus d'oublier, si la nostalgie ou la mélancolie peuvent reposer sur ce même refus, il est peut-être parfois nécessaire de ne pas oublier. Certes, l'absence d'oubli peut être un fardeau et  Nietzsche, dans les secondes considérations intempestives note en ce sens que l'homme envie l'animal qui jamais ne se dit " J'étais ". Si l'animal jouit d'un bonheur que l'homme jalouse, c'est parce qu'il n'a pas de mémoire supérieure. Seul l'homme dit « je me souviens « et pour cela il lui est impossible de vivre heureux et pleinement. En effet :