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Pourquoi Sartre affirme-t-il que "l'homme est condamné a etre libre" ?

Publié le 27/02/2005

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sartre
  On notera qu'il dit «Si j'ai supprimé».  Or «supprimer», c'est faire disparaître, faire cesser d'être, détruire, anéantir, annihiler.  Supprimer quelqu'un, c'est le faire disparaître en le tuant.  Le lecteur se dit que la mort de Dieu pourrait bien être «le meurtre de Dieu», car la figure immémoriale de Dieu gêne peut-être l'existant humain.  Donc l'homme anéantit le divin. La première conséquence de ce «meurtre» est la suivante c'est l'homme qui est condamné à faire naître du néant les normes morales et à les créer ; il lui faut procéder à cette invention totale, au sein de la déréliction la plus totale ; «il faut prendre les choses comme elles sont», dit Sartre : jetons un regard «réaliste» sur ce qui est.  C'est à l'homme de faire surgir les valeurs ex nihilo. Quant à la seconde conséquence, elle va porter sur le sens.   b. Seconde sous-partie : «Et par ailleurs.
sartre

« « Dostoïevski avait écrit : «Si Dieu n'existait pas, tout serait.

permis».

C'est là le point de départ del'existentialisme.

En effet, tout est permis si Dieu n'existe pas, et par conséquent l'homme est délaissé, parcequ'il ne trouve ni en lui, ni hors de lui une possibilité de s'accrocher.

Il ne trouve d'abord pas d'excuses.

Si, eneffet, l'existence précède l'essence, on ne pourra jamais expliquer par référence à une nature humaine donnée etfigée autrement dit, il n'y a pas de déterminisme, l'homme est libre, l'homme est liberté.

Si, d'autre part, Dieun'existe pas, nous ne trouvons pas en face de nous des valeurs ou des ordres qui légitimeront notre conduite.

Ainsi nous n'avons ni derrière nous ni devant nous, dans le domaine lumineux des valeurs, des justifications oudes excuses.

Nous sommes seuls, sans excuses.

C'est ce que j'exprimerai en disant que l'homme est condamnéà être libre.

[...] Si j'ai supprimé Dieu le père, il faut bien quelqu'un pour inventer les valeurs.

Il faut prendre les choses commeelles sont.

Et par ailleurs, dire que nous inventons les valeurs ne signifie pas autre chose que ceci : la vie n'apas de sens, a priori.

Avant que vous ne viviez, la vie, elle, n'est rien, mais c'est à vous de lui donner un sens,et la valeur n'est pas autre chose que ce sens que vous choisissez.

» SARTRE. 1.

Introduction. Quelle est l'idée générale du texte ? Dans un univers privé de Dieu, l'homme est la libre source des valeurs et dusens de son existence.

Il est condamné à la liberté, condamné à l'invention du sens.

La création des valeurstrouve en l'homme son unique fondement. Le problème posé par le texte est celui de savoir si la mort de Dieu voue l'homme à l'absurde et au non-sens ou biensi cette disparition représente une ouverture possible à une vie authentique, créatrice et féconde. Le texte se divise en deux grandes parties.

Dans la première (Premier paragraphe), Sartre part de la «mort de Dieu»et souligne que l'homme est condamné à être libre.

Dans la seconde (Second paragraphe), la liberté humaine estreliée au problème des valeurs et du sens. 2.

Etude ordonnée A.

Première grande partie : «Dostoïevski...

à être libre.» a.

Première sous-partie : «Dostoïevski...

de l'existentialisme.

» «Si Dieu n'existait pas, tout serait permis» : si l'être absolu, principe d'existence, être en soi et par soi, personnelet distinct du monde, la substance conçue comme infinie, éternelle, immuable, principe d'intelligibilité et de vérité,ne possédait pas l'existence, toutes choses seraient, alors, autorisées, admises et possibles.

Ce qui caractérise laphrase de l'écrivain russe, c'est qu'elle relie les possibles infinis de l'homme à la «disparition» ou à la «mort» del'être absolu.

En d'autres termes, la mort de Dieu, loin d'apporter à l'homme seulement du «négatif», lui fournit du«positif», des «possibles» et lui ouvre le chemin d'une infinie liberté.

Ainsi, la phrase de Dostoïevski, revue parJean-Paul Sartre, lie la mort de Dieu aux possibilités humaines.

On notera que Sartre voit dans cette formule unpoint de départ, une proposition de base, de la doctrine existentialiste, doctrine selon laquelle l'existence précèdel'essence et possède une primauté absolue par rapport à elle. b.

Seconde sous-partie : «En effet...

l'homme est liberté.» Pourquoi ce lien étroit, cette liaison que Sartre juge indissoluble entre la mort ou la non existence de Dieu et,. »

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