Pourquoi oppose-t-on la recherche de la Vérité à l'échange d'opinions ?
Publié le 22/02/2012
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qui la reçoit ne possède pas toujours la connaissance et donc n'assimile pas cette idée.
On doit posséder unecertaine connaissance que l'on se donne à soi-même.
Ainsi, la pensée doit devenir autonome : c'est-à-dire acquérirune pensée personnelle tout en visant l'universalité.
On ne peut pas juger le réel sans l'apprendre...on ne peut doncpas assimiler une idée reçue ou une opinion sans en avoir eu la connaissance.
Tel est le cas de l'image desprisonniers dans « l'Allégorie de la Caverne » de PLATON dans La République (L.VII) qui ne peuvent pas juger en tantque vérité et réalité les ombres car ils ne connaissent pas l'autre réalité.
Ainsi, il existe donc une différence d'effortentre échanger des idées reçues et/ou des opinions dont la connaissance n'est pas toujours assimilée et rechercherla vérité qui est un des buts premiers de la philosophie...
De tout temps, désirer le savoir et donc rechercher la vérité part d'une volonté morale.
Mais il faut se soumettre àune contrainte.
Connaître l'existence de la vérité c'est rendre efficace sa recherche.
Pour trouver la vérité il faut larechercher.
Il faut faire un effort pour connaître la certitude.
Mais comment rechercher quelque chose que l'on neconnaît pas...Qu'est-ce qui va nous démontrer qu'on aura trouvé la vérité si nous ne la connaissons pas vraiment ?Il existe une sorte de paradoxe : la recherche de la vérité c'est une recherche vers « l'incertitude ».
Tel est le casdans le paradoxe de Menon où l'on affirme qu'on ne peut pas désirer quelque chose qu'on ignore parce qu'on ne saitpas ce que l'on cherche...
Toutefois pour rechercher la vérité il est important de prendre ses distances avec lemonde du sensible (ce qui est perçu par les sens) et de ses propres intérêts car notre propre opinion peut susciterun désir et un intérêt particulier : nous ne faisons pas alors l'effort de rechercher la vérité.
Tel est le cas dans «l'Allégorie de la Caverne » de Platon où les prisonniers doivent prendre du recul par rapport à ce qu'ils voient (lesombres) pour accéder à la réalité : la cause qui fait qu'ils voient les ombres : les objets.
La recherche de la véritéc'est certes rejeter, du moins critiquer ses opinions en laissant de côté les désirs et intérêts qui sont trop subjectifsdans une recherche de la vérité.
Mais conquérir la vérité c'est reconquérir l'ignorance...On sait mais on a oublié c'est-à-dire qu'on ignore que l'on sait.
Il est important de se ressouvenir de ce qu'on aoublié ou d'apprendre ce que l'on ignore.
Nous connaissons le philosophe Socrate (V siècle av JC) qui a développé laméthode de l'ironie ayant pour objectif premier de reconquérir l'ignorance pour accéder au vrai savoir.
L'ironie, dugrec eironeia qui signifie interroger, est l'art d'interroger en feignant l'ignorance.
L'ironie des questions est tellequ'elle va automatiquement provoquer des contradictions dans le discours ainsi que la réfutation des opinions.
Cetteméthode vise la nécessité de purification du pseudo savoir (c'est-à-dire le faux savoir : opinions, idées reçues...)pour en dégager un véritable contenu : la vérité.
Ainsi, en reconnaissant notre ignorance et donc en engendrant ledoute, il est possible de s'élever jusqu'au vrai savoir.
Le vrai savoir ne peut être recherché si l'on ignore notreignorance...L'exigence première dans la recherche de la vérité c'est l'effort personnel : en effet, on comprend qu'il faut par lacontrainte trouver des réponses à nos questions.
Chacun d'entre nous possède la vérité.
Cette dernière demeure ennous soit cachée dans notre esprit car on l'ignore, soit on croit savoir donc on refuse de la contempler.
Cettetechnique Socratique porte le nom suivant : la Maïeutique : cet art philosophique est en quelque sorte le libérateurde la pensée.
Cette dernière va être conduite à se poser les bonnes questions et donc à ne pas s'égarer dans desopinions, des idées extérieures soumises à notre pensée.
La maïeutique et l'ironie sont liées dans cet art de fairesurgir la vérité.
La pensée acquiert l'autonomie (donc elle refuse l'hétéronomie) : elle se soumet rationnellement auxlois de notre Raison...La raison doit être tenue en éveil lors de la recherche de la vérité car comme nous l'avons dis précédemment lapensée acquiert une autonomie.
Ainsi, nous pouvons prendre pour exemple le dialogue Socratique.
Le vrai n'existepas sans raison, un argument rationnel n'est pas une opinion, ainsi dans un dialogue je m'apprends à moi- même.Dans le dialogue on recherche un discours véridique en acceptant de remettre en cause nos croyances.
Sans celacette recherche du vrai ne prend aucun sens...
On doit dépasser les multiples idées pour s'élever vers une seule.
Telest le cas avec le concept la Beauté qui est absolu, immuable et éternel soit universel...
Au contraire, les beautéssont multiples et changeante donc particulières.
Ainsi, l'usage de notre Raison et la recherche de la véritéengendrent des conséquences importantes...
La première conséquence de cette recherche vers l'universel est le doute.
Ce dernier va nous permettre de prendredu recul face au monde pour mieux y réfléchir.
Dès lors, nous n'acceptons rien sans l'avoir auparavant examiné(refus des opinions, jugements préconçus, ...).
Tel est le cas de Descartes qui préconise le doute en tantqu'instrument pour reconstruire notre savoir.
Le doute vise la vérité absolu, il est universel : il refuse tout ce qui estincertain pour reconstruire le vrai savoir sur des bases rationnelles et solides.
L'étonnement permet à l'homme deporter un regard neuf sur le monde et de se mettre à distance.
Par la réflexion et l'étonnement engendrant le douteon peut avoir une pensée objective...Ainsi, la recherche de la vérité c'est un retour à soi car on enlève en nous tout ce qui est autre.
On rejette lesopinions en tant que croyance ancrée en nous, les arguments d'autorité, ...
On refuse tout ce qui n'a pas étéconstruit pas notre esprit...
Il faut utiliser les méthodes précédentes pour revenir à la Raison...
Tel est le cas dans «l'Allégorie de la Caverne » de Platon où les prisonniers doivent se libérer de leur réalité se limitant aux ombres pourpouvoir accéder à la vérité, certes par un effort personnel : « lumière éblouissante ».
L'attitude des prisonniers nousreprésente...
La recherche de la vérité est le résultat d'efforts personnels fournis certes...
mais l'enjeu reste lesuivant : peut on réellement se débarrasser de toute nos opinions pour accéder à la vérité, à une seule etuniverselle ? Existe-t-il vraiment une seule vérité ? Du moins est-ce que la vérité peut être atteinte ou doit-on selimiter à échanger de simples opinions ?
On a tendance a considéré l'opinion fausse sans même l'avoir examinée.
Or l'opinion si elle n'est pas focalisée sur desapparences, elle peut-être vraie.
C'est donc une opinion fondée et non superficielle : la doxa (une opinion droite).
Ilest raisonnable de croire ce qu'une source digne de confiance dit être vraie, non pas que l'interlocuteur soit unsavant mais tout simplement que ses opinions soient rationnelles : il est impossible de tout remettre en question,.
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