pourquoi obéir aux règles morales
Publié le 20/09/2012
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«
liées.
Quand au droit, on le distingue aussi de plus en plus de la morale.
Le philosophe qui s’est le
plus penché sur cette conception interne de la morale est Kant qui oppose le droit, pour lequel on
obéit à une loi extérieure (c’est l’hétéronomie), à la morale pour laquelle on obéit à des règles
intérieures (c’est l’autonomie).
Ainsi, si les règles morales ne sont pas dictées par une puissance extérieures (comme le sont les lois
juridiques par exemple), pour quelles raisons leur obéir?
Et bien comme le dit Kant, parce qu’il le faut.
Kant présente la morale comme un devoir,
mais introduit une distinction importante: les actions accomplies « par devoir » sont seules morales,
c’est à dire celles qui excluent tout autre motif ; les actions accomplies « conformément au devoir »
sont seulement légales, leur conformité avec le devoir n’est qu’extérieure.
Quand on parle de devoir
moral, il ne faut ainsi pas se contenter de l’accomplir avec une intention intéressée (comme la peur
d’une punition, le désir de récompense…) puisque dans ce cas notre intention ne serait plus morale.
C’est pour cela que Kant s’oppose aux empiristes anglais qui pensaient que le bien, c’est ce qui fait
du bien, et le mal, c’est ce qui fait de mal.
La morale serait ainsi ce qui fait du bien et le devoir
moral adopterait un tout autre sens qui pourrait justement être celui d’une action intéressée, par
exemple le voleur peut voler pour “se faire du bien”.
On peut comprendre le point de vue des
empiristes puisque si l’on considère que le bien moral n’est ni dicté par Dieu, ni par les lois de la
société c’est à dire de toute puissance extérieure, il est issu de l’homme lui même.
Or l’homme est
doté d’une âme, c’est donc un être sentimental, guidé par ses sensations.
Les empiristes font de
l’expérience sensible le critère, ils parlent ainsi de “morales du sentiment” comme par exemple
Adam Smith.
A l’inverse pour Kant le devoir est la voie de la raison puisqu’il considère l’homme
comme un être raisonnable, il parle ainsi par opposition de “morales du devoir”.
C’est pour ça
qu’obéir aux règles morales est un devoir, une action normale, mais doit-on donc parler d’une
nécessité ou d’une obligation?
Si Kant prône une pureté de l’intention, une morale pure qui ne doit pas attendre une récompense, il
est conscient qu’on ne peut pas généraliser ce principe à tous les hommes.
En effet, pour la plupart
la morale permettrait la satisfaction intérieure d’être conforme au devoir, on pourrait donc parler
d’une nécessité relative à notre propre conscience morale.
Tout acte moral n’émanerait-il pas d’un
principe égoïste?
Chez Rousseau, la conscience morale serait un juge infaillible du bien et du mal, il pense qu’il
existe en nous une appréhension directe de ce qui est bien et mal, appréhension qui relèverait de la
nature (c’est à dire de l’instinct) : “un instinct divin, immortelle et céleste voix”.
Manquer à notre
conscience voudrait dire ne pas respecter ce que notre conscience nous dicte de faire.
C’est pour
cela que l’homme respecterait les règles morales, non pas par sentiment du devoir mais pour la
satisfaction d’être en paix avec sa conscience.
Chez Kant en revanche, l’action morale ne doit s’accompagner de satisfactions naturelles, c’est un
devoir qui ne peut être déterminé par notre sensibilité ni par les effets et les buts de l’action
engendrée par la morale.
La morale doit être guidée par ce qu’il appelle la « volonté bonne ».
En
effet, il considère que quand les êtres humains réfléchissent à l’éthique (c’est à dire ce qui concerne
la morale et les moeurs), c’est toujours la volonté bonne qu’ils considèrent comme la valeur
supérieure.
Ainsi, chacun de nous posséderait intérieurement une volonté bonne qui nous montrerait
ce qui est bon et ce qui est mal, et qui guiderait ainsi l’homme dans sa conduite, ce qui est le propre
des règles morales.
Mais comment l’homme peut il savoir quel est son devoir ? Kant refuse de s’en remettre à une
source extérieure (traditions sociales, religion).
C’est en moi même que je dois trouver des réponses
à mes interrogations morales, mais c’est par la raison que je dois y parvenir et non par les
sentiments qui sont relatifs et changeants.
La morale doit résulter de l’usage autonome de la raison,
et c’est seulement par obligation et par devoir que nous devons suivre nos propres règles morales.
Comment le devoir se présente-t-il à la conscience ? Comme un impératif, mais Kant va plus loin et
distingue deux types d’impératifs.
Tout d’abord l’impératif hypothétique qui se présente sous la
forme “si, … alors”.
Cet impératif est de l’ordre d’un calcul rationnel, mais qui ne va pas dans le.
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