Pourquoi obéir aux règles morales?
Publié le 14/01/2012
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La morale se définit comme l’ensemble des règles relatives au bien et au mal, c’est à dire qui en font la différence. Ainsi les règles morales entraineraient un ensemble de devoirs, de conduites à adopter dans le but précis de montrer le bien. La morale vient du latin « mos, mores « qui signifie « mœurs «. Les mœurs correspondant au comportement des individus au sein d’une société, les règles morales sont là pour imposer une manière d’être dans le rapport d’homme à homme. On devrait ainsi pouvoir parler de « morale universelle «, pourtant la morale et ses règles sont distinctes d’une culture à une autre, d’une croyance à une autre, et varient en fonction des besoins d’une société.
Le verbe obéir, quant à lui, renvoie à la soumission de l’homme, à son inclination devant une puissance supérieure. Obéir aux règles morales suppose donc l’effacement de notre volonté face aux règles imposées par une autorité souveraine.
«
immortel, Nietzche annonce ici la fin de la religion chrétienne et des valeurs morales qui lui
sont liées.
Quand au droit, on le distingue aussi de plus en plus de la morale.
Le philosophe qui
s’est le plus penché su r cette conception interne de la morale est Kant qui oppose le droit,
pour lequel on obéit à une loi extérieure (c’est l’hétéronomie), à la morale pour laquelle on
obéit à des règles intérieures (c’est l’autonomie).
Ainsi, si les règles morales ne sont pas dictées par une puissance extérieures (comme le sont
les lois juridiques par exemple), pour quelles raisons leur obéir?
Et bien comme le dit Kant, parce qu’il le faut.
Kant présente la morale comme un
devoir, mais introduit une distinction importante: le s actions accomplies « par devoir » sont
seules morales , c’est à dire celles qui excluent tout autre motif ; les actions accomplies
« conformément au devoir » sont seulement légales, leur conformité avec le devoir n’est
qu’extérieure.
Quand on parle de devoir moral, il ne faut ainsi pas se contenter de l’accomplir
avec une intention intéressée (comme la peur d’une punition , le désir de récompense…)
puisque dans ce cas notre intention ne serait plus morale.
C’est pour cela que Kant s’oppose
aux empiristes anglais qui pensaient que le bien, c’est ce qui fait du bien, et le mal, c’est ce qui
fait de mal.
La morale serait ainsi ce qui fait du bien et le devoir moral adopterait un tout autr e
sens qui pourrait justement être celui d’une action intéressée, par exemple le voleur peut
voler pour “se faire du bien”.
On peut comprendre le point de vue des empiristes puisque si
l’on considère que le bien moral n’est ni dicté par Dieu, ni par les lo is de la société c’est à dire
de toute puissance extérieure, il est issu de l’homme lui même.
Or l’homme est doté d’une
âme, c’est donc un être sentimental, guidé par ses sensations.
Les empiristes font de
l’expérience sensible le critère, ils parlent ains i de “morales du sentiment” comme par
exemple Adam Smith.
A l’inverse pour Kant le devoir est la voie de la raison puisqu’il
considère l’homme comme un être raisonnable, il parle ainsi par opposition de “morales du
devoir”.
C’est pour ça qu’obéir aux règles morales est un devoir, une action normale, mais
doit -on donc parler d’une nécessité ou d’une obligation?
Si Kant prône une pureté de l’intention, une morale pure qui ne doit pas attendre une
récompense, il est conscient qu’on ne peut pas généraliser ce principe à tous les hommes.
En
effet, pour la plupart la morale permettrait la satisfaction intérieure d’être conforme au
devoir, on pourrait donc parler d’une nécessité relative à notre propre conscience morale.
Tout acte moral n’émanerait- il pas d’un principe égoïste?
Chez Rousseau, la conscience morale serait un juge infaillible du bien et du mal , il pense qu’il
existe en nous une appréhension directe de ce qui est bien et mal, appréhension qui relèverait
de la nature (c’est à dire de l’instinct) : “un instinct div in, immortelle et céleste voix”.
M anquer à
notre conscience voudrait dire ne pas respecter ce que notre conscience nous dicte de faire.
C’est pour cela que l’homme respecterait les règles morales, non pas par sentiment du devoir
mais pour la satisfaction d’être en paix avec sa conscience.
Chez Kant en revanche, l’action morale ne doit s’accompagner de satisfactions naturelles, c’est
un devoir qui ne peut être déterminé par notre sensibilité ni par les effets et les buts de
l’action engendrée p ar la morale.
La morale doit être guidée par ce qu’il appelle la « volonté
bonne ».
En effet, il considère que quand les êtres humains réfléchissent à l’éthique (c’est à
dire ce q ui concerne la morale et les moeurs), c’est toujours la volonté bonne qu’ils
considèrent comme la valeur supérieure.
Ainsi, chacun de nous posséderait intérieurement
une volonté bonne qui nous montrerait ce qui est bon et ce qui est mal, et qui guiderait ainsi
l’homme dans sa conduite, ce qui est le propre des règles morales.
Mais c omment l ’homme peut il savoir quel est son devoir ? Kant refuse de s’en remettre à une
source extérieure (traditions sociales, religion).
C’est en moi même que je dois trouver des
réponses à mes interrogations morales, mais c’est par la raison que je do is y parvenir et non
par les sentiments qui sont relatifs et changeants.
La morale doit résulter de l’usage.
»
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