Pourquoi l'existence du mal est-elle problématique pour la philosophie ?

« 2 - Le pessimisme.

Le pessimisme risque souvent d'être une élaboration secondaire de la raison et du discours, dont les racines sont dans l'anxiété, le manque de confiance en soi et en l'avenir, l'incapacité de s'intégrer à la société ou de coopérer dans un groupe.

Il favorise en effet les attitudes de démission, d'abandon, de désin­ térêt, de désenchantement, de découragement systématique des autres.

Lorsqu'il cesse d'être une attitude devant la vie pour devenir conception philosophique, le pessimisme s'organise et prend toujours appui sur l'existence du Mal métaphysique.

Nous le retrouverons ci-dessous (Cf.

aussi dans Guide de Logique el Morale, la question du Progrès Moral).

3 - La culpabilité.

A un certain degré obsessionnel, la culpa­ bilité devient aussi une névrose.

Celle-ci consiste à ruminer les fautes passées et à s'attribuer une indignité absolue dont la certitude pathologique peut conduire au suicide ou tout au moins à la névrose d'angoisse.

Les notions de " faute "• de " péché "• de " crime , sont en fait très relatives puisqu'il s'agit toujours d'un manquement ou d'une infraction à un code ou à un credo préalablement admis.

Certains codes religieux font du suicide une obligation morale dans certaines situations (cf.

les Stoïciens, le harakiri japonais, le suicide de la veuve après la mort du mari chez certaines sectes hindoues, etc.) alors que d'autres codes religieux en font un péché.

Les jeux érotiques sont sévèrement condamnés dans certains milieux socio-religieux occi­ dentaux, ils sont l'objet d'un apprentissage dans d'autres types de société.

Par contre les crimes contre l'humanité sont des culpabilités authentiques (barbarie, génocide, camp de concentration, exécution des martyrs, condamnation à mort par raison d'État, gangsté­ risme, etc.).

Une conscience " culpabilisée , ou très sensible à la culpabilité dramatisera le problème du Mal en voyant partout sa propre faute ou son péché, son angoisse de " ne pas être en règle "• angoisse issue souvent de peurs infantiles archaïques devant les adultes exigeants, menaçants et rigides.

- II - Les vrais problèmes du Mal.

Toutes les distorsions pathologiques individuelles ne peuvent nous dissimuler les vrais problèmes.

Il est vrai qu'il existe des peuples sous-développés, des famines, des épidémies, des fléaux naturels tels le tremblement de terre, l'éruption du volcan ou le raz-de-marée qui d'un seul coup détruisent une ville, fléaux auxquels l'homme ajoute l'injustice sociale et la guerre.

1 - En fait, si l'on voulait classer les objets de réflexion philosophique en ce qui concerne le mal, on en trouverait trois :. »