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Pourquoi "l'Éthique" de Spinoza est-il un cheminement libérateur ?

Publié le 16/04/2011

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Baruch Spinoza, Issu d'une famille juive portugaise réfugiée en Hollande, Baruch Spinoza bénéficia d'une éducation juive des plus complètes de part l'études des textes sacrés tels que le Talmud ou encore la Kabbale. Sa liberté de penser lui a valut, et cela dès l'âge de vingt quatre ans, une excommunion majeure de la part de sa communauté. La fin ultime de la philosophie, selon Spinoza, c'est la constitution d'une authentique éthique du bonheur et de la liberté. Décrite en particulier dans l' Éthique, mais aussi dans les autres oeuvres, l'éthique spinoziste consiste d'abord à concilier déterminisme et liberté. Une telle proposition, va à l'encontre de la croyance au libre-arbitre, qui n'est que méconnaissance des causes qui nous déterminent. Elle est démontrée par un long cheminement de pensée où le but final est d'instaurer une philosophie qui a pour but la constitution d'une éthique du bonheur et d'un état de liberté totale. Reposant sur la totalité de ses ouvrages, cette idée se démarque avant tout dans son ouvrage majeur, qui ne sera publié qu'après sa mort, que constitue « L'Ethique «. L'éthique spinoziste consiste donc, et avant tout, à concilier déterminisme et liberté.

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« imaginé comme un être parfait qui n'a que de bons désirs, qui n'aime que les gens de bien et que « les mauvaises½uvres affligent ».

Dieu, selon la théologie, serait susceptible d'être affecté par les désirs humains ainsi que labonne, ou mauvaise, conduite des hommes.

Il serait le juge de ces derniers.

Or , affirme Spinoza, en philosophie « ilest tout aussi inadmissible de conférer à Dieu les qualités pouvant rendre un homme parfait que d'attribuer àl'homme les qualités d'un caractère propre à un éléphant ou un âne.

Ces manières de dire et toutes celles qui leursressemblent ne conviennent plus et nous ne pouvons les employer sans tomber dans la plus grande confusion ».Dieu est donc, pour Spinoza, en tant qu'être absolument infini, insensible à la conduite des humains.

Il ne pâtitd'aucune affection.

Certes, ses parties se déchirent et s'entre-tuent mais Dieu n'est pas plus affecté par l'incendiede Rome provoqué par Néron que par les trajectoires des comètes.

Il agit en vertu de son infini puissance, non pasà la manière d'un roi capricieux mais selon les lois de sa propres natures.

Spinoza délivre l'homme de l'idéecontingente de l'acte pour instaurer une activité absolument nécessaire où Dieu est la Nature elle-même, lanécessité même Ainsi, en s'appuyant sur une pensée panthéiste, Spinoza instaure une idée révolutionnaire selonlaquelle Dieu, à l'égard des hommes, n'a aucune attente et n'éprouve ni afflictions ni joie à l'idée de telle ou telleconduite.

Le Salut est maintenant et non pas après la mort.- Cependant, Spinoza défends l'idée que Dieu s'aime lui et de ce fait nous aime.

En effet, puisque Dieu étant uneinfinie perfection, il se réjouit de sa propre puissance et ce contentement s'accompagnent de l'idée de lui-mêmecomme cause.

Ainsi, dans le livre V chapitre 36, Spinoza affirme que « Dieu, en tant qu'il s'aime lui-même, aime leshommes, et conséquemment l'amour de Dieu envers les hommes et l'amour de intellectuel de l'âme envers Dieu sontune seule et même chose .

» C'est donc dans cet amour que réside notre béatitude et donc notre Salut.Nonobstant de vouloir délivrer l'homme de la fausse idée de Salut qu'a pu inculquer les hautes sphères de l'Église,Spinoza continue son entreprise libertaire et avance des idées des plus pertinentes tout en s'appuyant sur desarguments des plus frappants.

Mais quels sont ces derniers ?- Lors de la lecture du livre II de l'Éthique, nous pouvons constater que Spinoza tends à démontrer une distinctionentre les concepts « d'idées », « d'images » et de « mot ».

Tout en s'opposant à la métaphysique omniprésente àson époque, Spinoza va à l'encontre de cette dernière en ne réduisant pas la pensée à l'image ou encore aulangage.

En effet, selon lui, les concepts « d'image » et de « langage » ont en commun d'être des mouvementscorporels.

Par exemple, une image est une sensation du corps qui mobilise nos organes sensoriels mais demeure,tout de même, un mouvement du corps.

Ainsi, les mots et les images sont des modifications du corps, et donc desmodalités de la matière c'est-à-dire l'étendu.

L'idée, quant à elle, demeure un concept de la pensée selon Spinoza.Dans la définition au chapitre trois du livre II, Spinoza explique que « le terme concept est préférable à perceptioncar le mot perception semble indiquer que l'âme est passive à l'égard d'un objet, tandis que le concept sembleindiquer une action de l'âme ».

Nous estimons, donc , que notre âme est passive à l'égard des corps que nouspercevons.

Ici encore, nous pouvons voir que notre ignorance du rapport entre l'âme et le corps nous conduit àimaginer une interaction entre eux.

C'est pourquoi nous considérons les idées comme ressemblant plus , ou moins,aux choses qui les produiraient.

Or , selon Spinoza, pour éviter une telle erreur, il suffit que nous sachions distinguerdeux « attributs » de l'essence de Dieu que nous avons appris à connaître auparavant .

Tout en sachant que Dieuest la nécessité même et qu'il n'est pas une entité vengeresse, nous pouvons prendre conscience que la pensée niétendu ni matérielle et que l'étendu n'est ni pensée ni matérielle.

Chacun de ces concepts obéit à son propredynamisme , soit une puissance productive qui lui est propre.

C'est cette puissance productive de la pensée qui vaétablir, et proportionner, la joie de l'homme.

C'est aussi cette puissance productive qui va déterminer les actions etles affects de l'homme.

L'idée que l'homme peut se faire d'une chose est donc un mode de l'attribut de la pensée carla pensée est une action de notre âme.

L'idée, par conséquent, n'est pas « comme une peinture muette sur untableau ».

Cette dernière permet de se délivrer du caractère « faux » de nos conceptions et cela par grâce à cettepuissance productive.

En témoigne les conceptions de « bien » et de « mal » que Spinoza reprends lors de lapréface du Livre IV de l'Éthique.-En effet, selon lui, la connaissance affective du « bien » et du « mal » est mixte de savoir et d'ignorance.

Ainsi,Spinoza affirme, tout au long du le livre IV qui ne traire que de la fausse morale et du vrai bien, que tous les fauxsentiments, et les faux comportements, comme la crainte, la honte , la tristesse etc.

, qui n'engendrent dans la viesociale qu'une seule , et unique, mauvaise concorde doivent être traités de manière à ne plus avoir affaire à eux.

Eneffet, Spinoza leurs oppose les vrais sentiments fondés sur les idées positives de l'entendement tels que la joie,l'amour pour les idées vraies, pour son prochain tant que ce dernier est guidé par son entendement mais surtout parsa raison.

Ainsi le vrai bien repose sur l'extension de la puissance de connaître.

L'homme découvre qu'il n'y a rien deplus utile qu'un autre homme qui vit, et obéit, selon la raison, dans une cité raisonnable, et que pour partager lavraie connaissance il faut absolument écarter les idées tristes telles que la haine, ou bien encore la vengeance, pourpouvoir enfin jouir de la vraie vie.

Ainsi, comprendre le bien et le mal ou la joie et la tristesse, accroîtnécessairement cette puissance d'agir, soit de penser et d'agir, car « comprendre » est avant tout joie selonSpinoza.

Il n'est rien que nous puissions espérer de plus haut que cette satisfaction de l'âme née de lacompréhension des choses qui sont en, et surtout, par Dieu.C'est donc à travers cet ouvrage que Spinoza nous livre sa pensée qui aujourd'hui est encore d'actualité.S'opposant à Descartes, ainsi qu'au mouvement métaphysique de son époque, Spinoza nous montre que l'homme nedoit nullement avoir peur de l'au delà et ne doit pas se soucier , aussi bien, de ses propres passions, tant qu'ellesconduisent ce dernier vers un mal ontologique, que d'un Dieu qui se préoccupe des actions humaines. Sujet désiré en échange :. »

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