Pourquoi les sociétés ont-elles besoin des lois ?
Publié le 27/02/2008
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Remarquer qu'il s'agit ici des « sociétés «. Se rappeler que la question « pourquoi ? « signifie aussi bien « à cause de quoi ? « que « pour quoi ? «, « pour quelle(s) finalité(s)? « S'interroger, notamment à cet égard, sur l'ambiguïté du terme « besoin « ici. Ne pas confondre - comme si cela allait de soi - le domaine de la légalité et celui du droit, voire de la justice.
Une société est une communauté et ici plus particulièrement une société civile. Elle est le milieu dans lequel est intégré tout homme, c’est-à-dire un ensemble d’individus entre lesquels existent des rapport organisés et des échanges de services. La loi est un acte législative qui a pour de limiter la puissance des agents libres de la société civile afin de conserver le tissu social. La loi est alors correctrice et coercitive. Or l’individu qui constitue la sociétés est lui-même habité par des désirs, par des passions qui en elle-même sont insociables. C’est en ce sens que Kant dans l’Idée d’une histoire universelle au point de vue cosmopolitique parle pour l’homme d’une insociable sociabilité. Mais effectivement, l’homme n’est pas le seul être à vivre en société, or il est le seul à avoir besoin de lois semble-t-il pourquoi ?
Si la loi peut être un facteur d’ordre pour la société (1ère partie), il n’en reste pas moins que la société n’exige pas toujours un rapport normé législativement (2nd partie). Pour autant, une société peut-elle se passer de toute loi ? (3ème partie)
I – La loi comme ordre et sortie de l’état de guerre
II – De la non-nécessité de la loi pour les sociétés
III – Les lois sous-jacentes des sociétés
«
truchement, l'intermédiaire de la loi.
Cependant, en parlant de la loi, n'est-on pas en train de confondre la société etl'Etat ? Une société ne peut-elle se passer de loi ? En effet, si une famille est en quelque sorte une société, quepenser ?
II – De la non-nécessité de la loi pour les sociétés
a) Pierre Clastres dans La société contre l'Etat nous rappelle que le rapport de la société primitive contre l'apparition de l'Etat.
La société précède l'Etat, et la société primitive résiste à son apparition.
Elle s'oppose àl'institution d'un pouvoir séparé de la société.
Autrement dit, si l'Etat représente la loi, en tant que l'Etat se définitessentiellement comme Etat de droit exerçant une puissance législative, faut-il remarquer que le besoin de la loivient de l'Etat et non nécessairement de la société.
b) Cependant, comme le dit Hume dans le Traité de la nature humaine , bien que nécessaire, le gouvernement n'est pas toujours requis pour assurer le maintien de l'ordre social.
L'état de société sans gouvernement est naturel.
Maisle gouvernement donc la législation est nécessaire quand les richesses deviennent grandes.
Ainsi : « obéir aumagistrat civil est nécessaire pour préserver l'ordre est la concorde dans la société.
» Les lois semblent nécessairesdans la mesure où les hommes ne sont pas des agents pleinement rationnels et qu'ils sont soumis aux passions ouplus exactement comme le dit Hume au livre III dans le Traité de la nature humaine car l'homme est un être égoïste et à la générosité limitée or « donc, si la bienveillance générale, c'est-à-dire une prise en compte desintérêts de l'espèce humaine, ne peut constituer le motif originel de la justice, la bienveillance privée, ou le soucides intérêts de l'individu en cause, peut être encore moins ce motif ».
Et c'est de là notamment que l'on tire l'idéede justice primordiale à l'établissement de la loi : « C'est uniquement de l'égoïsme de l'homme et de sa générositélimitée, ajoutés à la parcimonie de la nature quand elle a pourvu à ses besoins, que la justice tire son origine.
» Laloi doit donc rendre supportable les hommes les uns envers les autres et limiter les conflits entre les hommes.
La loivise donc l'utilité publique donc la société.
c) Pour reprendre le cas de Hume , ce dernier distinguer trois lois fondamentales que devaient respecter les hommes : la stabilité de la possession, le transfert par consentement et l'accomplissement des promesses.
Les loissont donc des créations de l'esprit humain tout comme les lois de la nature comme le précise Hume dans le Traité de la nature humaine .
En effet, l'esprit humain a une certaine tendance à rechercher des règles générales.
Ces règles sont des cadres de vie que ce soit pour les lois de la nature ou les lois juridiques donnant des repère àl'homme.
Or le point commun entre les lois de nature et les lois juridique c'est qu'elles proviennent toutes deux del'invention en vue de l'utilité et intérêt général.
Comme le dit Hume dans le Traité de la nature humaine : « Nous n'avons pas de motif réel ou de motif universel pour observer les lois de l'équité ».
Les lois sont donc des inventionset résultent de conventions entre les hommes et dans le cas des lois juridiques afin de se rendre agréable etinoffensif.
Transition :
Ainsi l'intermédiaire de la loi n'est-il nécessaire qu'à mesure de l'accroissement de la taille de la société.
De plus, afinde ne pas entraver la liberté des individus faudra-t-il que ces lois soient restreintes au nécessaire.
Mais jusqu'icinous ne parlons que de la loi dans un sens juridique or la loi dépasse ce simple cadre.
III – Les lois sous-jacentes des sociétés
a) En effet, on peut constater de manière constante l'existence de lois que ce soient celles du droit positif ouqu'elles soient issues des valeurs mêmes de la société comme l'éducation ou la morale.
Une société se définit par unensemble de règles, de codes, de manières qui sont autant de lois écrites ou non-écrites, coutumières comme onpeut le voir à travers la définition que Durkheim donne de la société dans le Dictionnaire philosophique de Lalande .
En effet, la grande différence entre les sociétés animales et les sociétés humaines est que, dans les premières, « l'individu est gouverné exclusivement du dedans, par les instincts […] tandis que les sociétés humainesprésentent un phénomène nouveau, d'une nature spéciale, qui consiste en ce que certaines manières d'agir sontimposées ou du moins proposées du dehors à l'individu et se surajoutent à sa nature propre » ; et tel est lecaractère des « institutions », au sens large du terme.
Les lois sont donc nécessaires à la société : sans ellesaucune sociabilité ne serait possible.
b) En effet, si nous prenons l'exemple de la loi morale, contrairement à la loi juridique ou positive, généalogiquement,la loi morale c'est « la société qui parle à travers moi » comme le précise Durkheim dans l' Education morale .
Le devoir est l'ensemble des attendus, des règles de la société intériorisée.
« Quand notre conscience parle, c'est lasociété qui nous parle.
» Les commandements moraux, l'obéissance au devoir, sont imposés aux individus par la viesociale de telle sorte qu'ils assimilent, les intègrent jusqu'à avoir l'illusion de les trouver en soi.
Dès lors, il faut voirque ces règles sont mises en place justement en raison de leur utilité pour conserver le lien social.Généalogiquement donc la morale en tant qu'elle est un autre système intériorisé de réglementation peut être unprocédés par lequel la société peut contraindre les pulsions des hommes.
C'est ce que l'on peut observer dans le casde l'interdit de l'inceste ou encore dans le respect de la propriété d'autrui.
c) Les sociétés ont donc besoin de lois et c'est en ce que l'on peut comprendre l'entreprise de Bergson dans Les Deux sources de la morale et de la religion .
En effet, comme il le dit dès les premières lignes de son ouvrage.
La.
»
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