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Pourquoi les progrès de la connaissance scientifique n'ont ils pas fait disparaître les croyances religieuses ?

Publié le 07/02/2005

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On oppose communément la science à la religion, comme un savoir objectif à une croyance irrationnelle. Au XIX ième siècle, l'idéologie scientiste allait même jusqu'à affirmer que le développement des connaissances scientifiques, finissant par résoudre toute question, en viendrait à rendre la religion impossible. On peut aujourd'hui constater qu'il n'en est rien. Mais il nous faut dès lors comprendre pourquoi le progrès scientifique n'a pas du tout fait disparaître les religions. Dans sa « Loi des trois États », Auguste Comte affirme que l'État théologique, historiquement premier, partage avec l'État métaphysique qui lui succède l'ambition de résoudre les problèmes concernant les causes premières et les causes finales, c'est-à-dire les questions en pourquoi et pour quoi: d'où venons-nous? où allons-nous? etc. Par contre, l'État positif ou scientifique substitue à ces interrogations initiales des questions plus modestes et locales, concernant, non plus l'origine ou la destination des êtres et du Monde, mais le fonctionnement des phénomènes: questions en comment. Les réponses apportées par la science ne concernent donc pas, a priori, les interrogations de type métaphysique : elles s'en tiennent strictement à l'univers physique.
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« Les croyances religieuses ont pour cause l'ignorance des hommes Les premières religieuses se sont constituées sur l'explication de la création du monde.

En effet, les hommes,ignorants des causes présentent derrière chaque effet, en sont venus à imaginer des Dieux derrière chaque chose.Vico explique ainsi le début de la religion : les bestioni (ancêtres des hommes) ont été effrayés par la foudre qu'ils n'avaient jamais vu.

Ils ont imaginé qu'une puissance supérieure se trouvait derrière cette manifestation et ontinventé des rites religieux pour pouvoir contenter cette puissance. Si donc les sentiments religieux s'enracinent dans l'ignorance des causes, le progrès scientifique en expliquantprogressivement tous les phénomènes de la planète devrait presque mécaniquement faire reculer les croyancesreligieuses.

La science avec sa tendance à nier tout être transcendant pour expliquer le monde, tend à chassertoute transcendance du monde pour arriver à un pur matérialisme. Il faut voir que c'est aussi l'impuissance pratique de l'homme qui est à la base des pratiques et des rites religieux.

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Ils'agit en effet d'attribuer une efficacité à certaines pratiques pour se protéger de l'avenir., prier pour assurer sasurvie et le bonheur des siens.

Ainsi, par la maîtrise qu'elle donne sur le monde, la science permet d'agirefficacement sur les phénomènes et de montrer que les pratiques et les rites n'ont aucun effet sur le monde. La science ne peut pourtant pas expliquer la totalité de la réalité Si les croyances viennent d'un besoin d'explication des causes et d'une inquiétude face aux phénomènesincompréhensibles, la science ne peut prétendre tout expliquer et ne pas admettre une part d'irrationalité revient àlaisser une grande partie de la réalité de côté. Il faut comprendre dans un premier temps que le savoir scientifique est fragmentaire, divisé et provisoire( unethéorie scientifique n'est pas éternellement vraie, voir Popper).

Il ne permet plus d'avoir une compréhension et unevision globale du monde.

Or les gens ont besoin d'avoir une vue complète du monde, d'obtenir plus de réponses pourêtre bien.

C'est pourquoi les croyances religieuses permettent alors une plus grande maîtrise et évitent l'anxiétépermanente à l'homme. De plus, la science, si elle explique le fonctionnement et les lois qui régissent les phénomènes, elle ne répond pasaux questions existentielles de l'homme, elle ne donne aucun sens et ne s'interroge pas sur le sens du monde.

Nousne saurons ainsi jamais par la science quelle conduite l'homme dans adopter dans l'existence, pourquoi la vieexiste,... Enfin même si les progrès de la science sont infinis, ils ne pourront jamais vaincre la principale source de peur deshumains, à savoir sa mort.

Or les religions et toutes sortes de croyances se basent sur la finitude même de l'homme.( La vie après la mort, la réincarnation,...) La science, en qu'elle ne permet pas totalement de prévoir et de maîtriser l'avenir, mais aussi pas qu'elle ne vaincpas la finitude humaine, laissera toujours place aux croyances, qui sont là pour rassurer l'homme quant à sadestinée. Connaissance scientifique et croyance religieuse ne se situent pas sur le même terrain Il faut enfin se demander si la science peut véritablement avoir un impact sur la croyance religieuse.

En effet, lesdeux pratiques ne situent pas sur un même plan.

Il est habituel de dire que la science est l'oeuvre de la raison et del'entendement, qu'elle se fonde sur un raisonnement logique qui enchaîne les arguments de manière déductive ouinductive.

De plus, la science est de l'ordre de la vérité démontrable. Or, il en est pas de même pour la croyance religieuse.

Le dieu de la religion, comme soulignait Pascal, n'est pas leDieu abstrait des philosophes, c'est "un dieu sensible au coeur".

Pour lui, la foi relève de l'ordre de la grâce; lemoyen de la croyance est alors le "coeur".

" Voilà ce qu'est la foi, Dieu sensible au coeur et non à la raison."(Pensées).

Saint Thomas d'Aquin affirme de même que la raison, en tant que principe de connaissance ne peutatteindre dieu et n'être d'aucun secours à la connaissance divine : "en partant des réalités sensibles, notre intellectne peut pas parvenir à la vision de l'essence divine.[...] notre connaissance naturelle a son origine dans les sens,elle ne peut donc pas s'étendre au-delà du point où le sensible peut la conduire."( Somme théologique ) La foi est alors une conviction qui engage tout l'individu, une adhésion totale à ce qui reste pour lui un mystèreindéchiffrable.

Kierkegaard montre bien comment la foi suppose une confiance au-delà de ce que la raison peutcalculer. De plus, si la croyance se situe sur le terrain de la crainte, du besoin de sécurité et de sens, elle est un affect, or laraison n'a aucun pouvoir sur un affect.

Toujours, pour Spinoza, "rien de ce qu'a de positif une idée fausse n'estsupprimé par la présence du vrai." Pour lui, la raison ne peut combattre un affect, donc la vérité scientifique ne peutcombattre la croyance.. »

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